Le Couloir ferroviaire Méditerranéen se cherche un budget et un calendrier

Oct 3, 2017 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

EL PAIS

Valencia 3 OCT 2017

CRISTINA VÁZQUEZ

Le Couloir Méditerranéen ferroviaire est un des axes indispensables pour une des régions les plus dynamiques de l’Europe. L’UE a soutenu cette infrastructure de transport de passagers et marchandises en 2011 en la déclarant prioritaire. Le Ministère de Fomento a promis une version simplifiée pour 2016, mais n’a pas tenu parole, provoquant la colère des entrepreneurs de la région la plus exportatrice d’Espagne. L’Association Valencienne d’Entreprises (AVE) réunit 2.000 entrepreneurs ce mardi à Madrid pour exiger la poursuite de la réalisation de cette  infrastructure sans plus attendre.

Cette association dont la tête est Juan Roig, le patron de Mercadona (chaine de supermarchés, NdT), s’est donné comme objectif d’obtenir ce couloir qui « est bon pour toute l’Espagne et n’est préjudiciable à personne ». C’est un pôle logistique du sud de l’Europe de plus de 1.000 kilomètres de long —d’Algésiras à la frontière française— où se concentre une grande partie du tourisme, de l’industrie et des exportations du pays.

El Corredor Mediterráneo de tren busca presupuesto y calendario

L’idée d’un couloir ferroviaire, qui parcoure le littoral est espagnol —épine dorsale de la reprise économique— vers la France et le centre et le nord de l’Europe, remonte avant 2011 mais c’est alors que son tracé et son coût ont pris corps, — 50 milliards— et que l’Union Européenne (UE) l’a déclaré prioritaire et lui a donné un soutien financier.

-/-

Cet outil logistique est stratégique pour les entreprises. D’abord parce qu’il traverse quatre régions —Catalogne, Communauté Valencienne, Murcia et Andalousie— qui pèsent 45% du PIB national, représentent 50% de la population et sont l’origine de 60% des exportations. Ensuite parce que cela améliorerait les liaisons entre régions. (—). L’axe littoral dessert en outre les ports de Barcelone, Valencia, Carthagène et Algésiras, les principaux sur la Méditerranée, portes d’entrée des marchandises en provenance de l’Asie.

Le souhait de l’UE de renforcer le transport ferroviaire est encore loin d’être atteint en Espagne. La part du trafic ferroviaire de marchandises entre la France et l’Italie est de 11%; tandis qu’avec l’Espagne c’est moins de 5%.

L’actuel gouvernement a relancé la réalisation de ce projet depuis novembre 2016. « Il fait un effort important », indique le ministère de Fomento, qui en chiffre le coût—avec passage à l’écartement international en 2023 du nord au sud— à 21 milliards d’euros, dont près de 14 déjà investis. « Le couloir est réalisé à 63%.

-/-

Le couloir est à l’étude, ou en appel d’offres, en travaux ou  terminé à 98%. Mais il reste plusieurs goulots d’étranglement ou points noirs à éliminer. Les entrepreneurs veulent qu’il soit mis à l’écartement international de la frontière française à Algésiras en 2023, par double voie ou troisième rail selon les tronçons. Ils ne renoncent pas pour autant au projet initial de double plateforme ferroviaire pour passagers et marchandises.

-/-

Share This