Le chemin de fer et les autovías en Aragón sont les défis de la nouvelle ministre des Transports

Juil 12, 2021 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières, Routier

HERALDO DE ARAGON

12 JUILLET 2021

M. A. M. / I. G.ª M.

Raquel Sánchez, ministra de Transportes.

Raquel Sánchez, ministre des Transports

La nouvelle ministre des Transports, de la Mobilité et de l’Urbanisme, Raquel Sánchez, est face à un véritable défi en matière de communications en Aragón. Bien qu’un important effort ait été fait dans les dernières années sur les chantiers des autovías des Pyrénées (A-23 et A-21) avec la fin de la mise à quatre voies du col de Monrepós et la mise en service de deux sections entre Jaca et Puente La Reina, il manque encore 40 kilomètres, presqu’un tiers des 130 km de l’axe Huesca-Jaca-Pampelune.
La construction des deux autovías des Pyrénées a débuté il y a 20 ans, mais il manque encore 380 millions d’euros pour terminer les chantiers en cours et les deux sections qui ne sont pas encore en appel d’offres. Le budget de l’Etat de 2021 ne prévoit que 32 millions. A ce rythme, il faudra encore des années pour mettre fin au goulot d’étranglement qui se forme au pied du col de Monrepós en saison de ski et dans les périodes d’intense trafic.
Le budget de l’Etat en vigueur a également oublié les 14 kilomètres de l’Axe Pyrénéen entre Balupor et Fiscal, un goulot d’étranglement en souffrance depuis deux décennies. Un autre projet en panne est l’autovía de la Ribagorza (A-14). Des 95 km prévus seuls 16 ont été mis à quatre voies, tous dans la province de Lérida.
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Par ailleurs, la mise en service de la section Huesca-Siétamo, la seule qui manque pour achever la A-22 entre Huesca et Lérida va être en retard de plus d’un an. Le chantier avait démarré en 2018 et devait se terminer en septembre 2021, mais une modification a été nécessaire et il faudra encore attendre plus d’un an.
Pour le contournement sud de Huesca, les 20 km devant relier la A-23 et la A-22, la mise en chantier n’est pas encore programmée.

Le Ministère a également un important défi au-delà de la frontière : La réouverture du Canfranc. Récemment, la rénovation de la première section des 80 km qui restent à moderniser a été autorisée afin de rétablir cette connexion ferroviaire avec la France. L’horizon d’achèvement de ces travaux a été fixé à fin 2023. Ensuite il restera encore à adapter le tunnel du Somport.
Dans la province de Teruel, une des infrastructures les plus attendues, le couloir Atlantique-Méditerranée à hautes prestations et double voie électrifiée pour voyageurs et marchandises entre Zaragoza, Teruel et Valence est en cours de procédure depuis dix ans, sans que rien n’ait encore démarré. Le ministre José Luis Ábalos a repris les études préalables de la section Teruel-Zaragoza, qui avait été perdue, et de Teruel-Valence, dont le dossier était périmé, mais les partenaires sociaux exigent la mise en œuvre de cette ligne une bonne fois pour toutes, afin de dynamiser l’économie de l’Aragón.
Un autre axe de communication qui préoccupe en Aragón est la A-68 entre Zaragoza et Vinaroz (Castellón) via Alcañiz. Bien qu’elle soit plus avancée que l’axe Atlantique-Méditerranée, cette autovía qui utilise le couloir de sortie de l’Aragón vers la Méditerranée avance lentement. La A-40, qui reliera Lisbonne à la Méditerranée via l’Aragón, est également un des axes jugés prioritaires pour l’Aragon.
« C’est le moment de cesser de parler et de passer aux actes », soulignait hier le secrétaire du syndicat UGT pour Teruel, Alejo Galve, affirmant que le manque de voies de communications « laisse de nombreuses régions de l’Aragón dans l’oubli et en voie de désertification ».
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Pilar Buj, leader du syndicat CC. OO. pour Teruel, déclarait que la nouvelle ministre des Transports « a devant elle l’obligation de tenir les mêmes engagements qu’avait pris Ábalos envers l’Aragón ». Elle affirme que Raquel Sánchez « ne peut continuer à vouloir deux Espagnes aussi différentes, l’une bien équipée en communications et l’autre isolée ».

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