Periódico de Aragón
R. BARCELÓ
06/07/2016
Les grandes entreprises d’Aragon et l’Exécutif régional ont signé hier un pacte stratégique pour faire de la région un territoire d’opportunités à moyen et long termes. Ils ont lancé un appel à l’unité de tous, avec pour seul objectif de « conquérir l’avenir ». Cet accord se traduit par une batterie de mesures tendant à configurer un Aragon « plus compétitif » en 2030. Renforcer la moyenne entreprise, l’innovation et la présence internationale de la région, « élargir » les vases communicants entre le tissu industriel et les universités, élaborer un plan industriel de l’Aragon et créer une marque mettant en valeur les produits de la région sont quelques-unes des propositions posées hier sur la table par le Conseil Patronal durant ce Ier Sommet pour la Compétitivité.
Le colloque s’est tenu dans la Salle de la Couronne du palais du gouvernement régional, qui était trop petite pour accueillir les plus de 600 invités. Deux faits saillants apparaissent : jamais la grande entreprise aragonaise n’avait fait autant d’efforts de façon unanime, et jamais un pacte, basé sur la collaboration public-privé, n’avait été aussi transversal. Cinq des propositions du Conseil Patronal ont reçu un accueil favorable de la part du gouvernement régional, et se traduisent par cinq conventions avec les ministères régionaux de Présidence, Economie et Industrie, Finances et Aménagement du Territoire.
Selon le président d’Ibercaja, Amado Franco, le plan de progrès pour améliorer la compétitivité en Aragón doit être mis en œuvre avec « largeur d’esprit » et en collaboration public – privé ».
Une des principales propositions du Conseil Patronal d’Aragon était de renforcer la connaissance à travers la création d’un groupe de travail entreprises – universités, comme l’a exposé le Conseiller délégué de BSH España, José Longás, qui souhaite encourager la formation professionnelle duale dans la région. Principale nouveauté, le grand patronat envisage de participer à la formation –sans que cela se traduise en contrats—en échange d’une « compensation » comme, par exemple, un « traitement fiscal particulier », a évoqué Longás.
Le Conseil Patronal précise que la compétitivité et la productivité sont liées à la taille des PME, ce qui rend nécessaire de renforcer la moyenne entreprise, indique Víctor Ruiz (papeterie Saica), car il est « difficile d’affronter les défis de l’avenir lorsque 95% des entreprises aragonaises emploient deux salariés en moyenne ». L’élaboration d’un plan pour « retrouver l’esprit industriel » de la région, coordonner les institutions qui travaillent au développement des PME et simplifier le cadre administratif sont parmi les propositions du patronat.
Le président de GM España, Antonio Cobo, a proposé la création de la marque Aragon, une marque appliquée sur tout produit d’élite fabriqué dans la région, afin de les différencier des autres et de définir « le meilleur du meilleur ». Selon Cobo, l’Aragon est un « écrin qui renferme des trésors sous-exploités ».
Mais ce projet de redéfinition de l’Aragón met aussi l’accent sur l’amélioration des infrastructures de transport, de l’énergie et des télécommunications. Le directeur général d’Endesa Aragón (principal distributeur d’électricité, NdT), Ignacio Blanco, a présenté deux enjeux principaux : la traversée centrale des Pyrénées et l’efficacité énergétique. (–)
Un autre des enjeux est le problème du dépeuplement, puisque l’Aragón a perdu plus de 50.000 habitants ces dernières années. Pour le directeur général d’Ibercaja, Víctor Iglesias, il faut adapter les services publics et les infrastructures publiques, ferroviaires, numériques et énergétiques. Il faut aussi encourager la natalité et mettre en place des mesures pour concilier les contraintes de l’emploi et de la famille, et rechercher de nouveaux développements industriels dans les domaines de la logistique, de la santé et des loisirs.