Periódico de Aragón
D. CHIC
28/01/2016
Les organismes économiques et sociaux aragonais ont signé hier, avec le soutien de la région française Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, un document conjoint pour réclamer la réouverture de la ligne ferroviaire qui relie Pau à Zaragoza en franchissant la frontière à Canfranc. « Nous devons peser sur les lieux où se décide notre avenir », a affirmé le président aragonais Javier Lambán. Cette union permettra de définir les projets dont devront tenir compte la Commission et le Conseil de l’Europe. L’intention est de créer un « groupe de pression » en faveur de la modernisation de l’économie aragonaise.
Les soixante organismes réunis hier dans l’édifice Pignatelli de Zaragoza –dans le salon « des grands événements », selon l’expression du ministre régional de l’Aménagement du Territoire, José Luis Soro– montrent que le projet « offre une véritable cohésion des territoires de l’intérieur de la Péninsule Ibérique et de la France » et qu’il constitue « un itinéraire complémentaire et alternatif aux actuels couloirs côtiers », très rentable à court terme.
Pour le président aragonais, l’exigence de la réouverture avait pris ces dernières années un caractère nostalgique mais cette nouvelle impulsion peut créer un « message d’espoir ». Un des axes de la défense conjointe de la réouverture est l’importance de cette ligne au plan logistique. Selon les données apportées par le président du Conseil Aragonais des Chambres de Commerce, Manuel Teruel, les marchandises qui voyagent en Aragón représentent 70% du PIB du secteur nord-ouest de la péninsule.
Le vice-président responsable du Développement Economique et de l’Economie Numérique de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Bernard Uthurry, s’est félicité du « grand moment » pour le projet que représente la création d’un lobby conjoint, et il a rappelé que la réouverture « intéresse également de l’autre côté des Pyrénées ». Il a également indiqué que les travaux du tronçon Oloron-Bedous seront terminés en juin prochain.
De son côté, le ministre régional Soro a défini la rencontre comme un premier pas pour « donner des arguments » au message de la réouverture. Dans son intervention il a indiqué que ce rendez-vous était le successeur de celui de 1853 entre les représentants de l’époque pour rédiger le premier mémoire en faveur de la liaison frontalière par Canfranc, 75 ans avant l’inauguration de la ligne. « Ce n’est pas une question sentimentale ou nostalgique, c’est un projet réalisable, réaliste, viable, nécessaire, structurant, soutenable et rentable ».
Le texte commun signé hier déclare également que la ligne ferroviaire internationale sera un axe soutenable, dans la ligne des directives européennes, puisqu’il « entraine une économie incontestable d’émissions de CO2 à l’atmosphère et d’importants avantages environnementaux ». Il affirme que la ligne constituera une liaison de premier ordre pour les principaux ports et plateformes logistiques du nord de l’Espagne et du sud de la France.