L’Aquitaine offre à l’Aragon de participer à la restauration de la gare de Canfranc

Juil 18, 2016 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

Heraldo de Aragón

Ramón J. Campo. Zaragoza

10/07/2016

Plusieurs entreprises ferroviaires ont manifesté leur intérêt à la gestion de la ligne transfrontalière

Alain Rousset.

SARAGOSSE – La région Nouvelle Aquitaine (nom définitif après la réduction du nombre de régions en France) a offert au Gouvernement d’Aragón de collaborer financièrement au plan de restauration de la gare de Canfranc qui a été présenté dans cette ville le week-end dernier. Profitant de l’occasion, le président de Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, a parcouru une bonne partie des 26 hectares accompagné de son homologue aragonais, Javier Lambán. Ils ont découvert que presque la moitié des bâtiments avaient été utilisés de 1928 à 1970 par l’Administration française.

Rousset a surpris les dirigeants du gouvernement aragonais en déclarant au cours des Journées « Canfranc 2020, la raison du rêve », qu’il pourrait apporter un concours financier tant public que privé à la restauration du bâtiment. Le plan présenté par me minitère régional de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et du Logement estime le coût à 35 millions et prévoit des recettes de 27.

Ainsi la région voisine pourrait contribuer à trouver les 8 millions manquants  que la vente des 130 appartements à construire ne fournirait pas.

Le quai de transbordement

De même, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, a visité la gare de Canfranc accompagné de techniciens qui ont demandé à connaitre l’état de conservation du quai de transbordement, où arrivaient les trains français et où les marchandises étaient transbordées sur les convois espagnols.

Le président de la Nouvelle Aquitaine a proposé à l’Aragon que les deux régions désignent des chefs de projet de réouverture de la ligne ferroviaire. Ainsi se trouveraient coordonnées les démarches auprès de l’Union Européenne, où la région française a déjà créé une cellule de lobbying qui se tient en relation avec le bureau de l’Aragon à Bruxelles.

Les délégations à Bruxelles

Dès maintenant, Rousset et Lamban ont accordé leurs agendas pour que les deux délégations présentent le projet à Bruxelles la dernière semaine de septembre à la Commission des Transports de l’UE. Elles vont demander une subvention de 50% du budget.

Par ailleurs, Alain Rousset a reconnu dans une interview à « la République des Pyrénées » qu’un appel a été fait auprès des entreprises et que des propositions ont été reçues. « Plusieurs entreprises ferroviaires sont venues nous voir », a-t-il indiqué. Entre autres, la multinationale canadienne SNC Lavalin, qui a proposé à la Nouvelle Aquitaine de monter une ligne ferroviaire touristique à la frontière.

Le projet de réouverture de la ligne Pau – Canfranc – Saragosse prévoit que les trains pourraient transporter jusqu’à 500.000 voyageurs par an, ce qui pourrait favoriser une offre touristique attractive des trois stations de ski (Somport, Astun et Candanchu). Quant au fret, il pourrait atteindre 1 à 1,5 millions de tonnes. « L’objectif est de relier Pau à Saragosse, principale plateforme de marchandises d’Espagne. Il existe une demande réelle de la part des entreprises espagnoles », précise Rousset.

Ramón J. Campo

La France peut retrouver son « statut juridique » de locataire

La France peut retrouver son statut juridique de locataire de la Gare Internationale de Canfranc pour justifier sa participation à la restauration. Cette situation figurait dans la Convention internationale signée en 1904 par la France et l’Espagne, ratifiée à Canfranc le 15 juin 1928, et qui a fait en 1929 l’objet d’une loi toujours en vigueur. Santiago Parra de Mas, président du Syndicat d’Initiative et de Propagande de l’Aragon (SIPA), et auteur de plusieurs livres sur le Canfranc, explique que le modèle utilisé pour la gare internationale entre les deux pays était celle de Vintimille (Italie). « Il serait très encourageant que la France retrouve son statut juridique en gare internationale de Canfranc », note-t-il.

« La gare internationale de Canfranc sera dotée des installations nécessaires aux services des deux nations, tant au plan ferroviaire que pour les autres administrations concernées », précise la convention. Et le gouvernement espagnol percevait un loyer de la part de la France pour l’usage des bâtiments occupés et pour les coûts d’exploitation. R.J.C.

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