DIARIO DEL ALTO ARAGON
24/5/2022
D. A.
L’étude du Couloir ferroviaire à travers les Pyrénées Centrales doit être réalisée sous un angle pluridisciplinaire, tenant compte des passages existants vers l’Europe et les autres pays, des données de croissance du trafic de marchandises entre l’Espagne et l’Europe au cours des vingt dernières années, dans une perspective stratégique de sécurité et de logistique.
Telle a été hier la déclaration du vice-président et ministre régional de l’Industrie, de la Compétitivité et du Développement industriel d’Aragón, Arturo Aliaga, lors de la clôture de la journée sur les réseaux transeuropéens : le Couloir Central à travers les Pyrénées, organisée par l’Institut Aragonais de Développement, en collaboration avec le ministère de la Défense, l’Université Carlos III, l’Université de Zaragoza et l’Alliance Européenne “corredores.eu”.
“Je crois que le moment est venu d’y réfléchir parce que l’Aragón gagnerait beaucoup au plan économique si l’on obtenait une Traversée Centrale des Pyrénées (TCP). Je suis convaincu qu’il faudra la faire, car les passages frontaliers sont engorgés. Pour l’avenir logistique de l’Aragón et de l’Espagne, la Traversée Centrale des Pyrénées est un élément essentiel, et on parle en Europe de connexions énergétiques et gazières pour atteindre la souveraineté dont nous avons besoin à tous points de vue”, a ajouté le ministre régional.
Aliaga a également souligné que “on doit renforcer le transport ferroviaire” pour mener à bien le processus de décarbonation.
Au cours de la journée a été présenté le Cahier de Stratégie 210 qu’a réalisé l’Institut Espagnol d’Etudes stratégiques du Ministère de la Défense sous le titre Réseaux Européens : vecteurs d’Aménagement du Territoire de l’Espagne du XXIe siècle.
Le colonel Conrado Cebollero, attaché militaire en Aragón, a souligné que les changements de pouvoir dans le monde et la situation actuelle de l’Europe “obligent à méditer sur la sécurité de tous, de l’Espagne, de nos alliés et de nos partenaires. En conséquence, des études comme celle qui est présentée aujourd’hui sont des opportunités de réflexion en vue de nouvelles solutions d’avenir pour la sécurité de nos droits, de nos libertés et de notre système économique”. Dans une perspective géostratégique, le colonel Cebollero a en outre signalé que “nous allons vers une Europe beaucoup plus connectée et plus interdépendante dans tous les aspects, et les Pyrénées sont une barrière qui nous sépare du reste de l’Europe. Plus les Pyrénées seront perméables, et plus ces connexions avec l’Europe seront faciles, plus en sécurité seront l’Espagne et l’Europe”.
Le rapport présenté hier conclut avec la proposition de différentes mesures destinées à faire que ce grand projet de transformation du sud-ouest ibérique puisse se comprendre comme un projet de transformation globale du territoire, et pas seulement une infrastructure à vocation locale.
Il suggère aussi que la création d’outils de développement permet de sortir d’un cercle vicieux de pauvreté vers un cercle de prospérité, basé non sur la répartition et la captation de ressources limitées, mais sur un modèle de création de valeur sans limites orienté vers le marché mondial. “Le couloir sud-ouest ibérique vise à contribuer en dix ans à la prospérité de l’Espagne et du Portugal, et à garantir le respect des engagements du Pacte Vert Européen”, conclut le gouvernement aragonais.