L’alliance CCI-Transdev tient la corde de l’aéroport

Juil 7, 2016 | Aérien, Presse française

Journal La République, le 7 juillet 2016

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L’annonce officielle n’interviendra que le 12 juillet. Mais, selon nos informations, c’est la chambre consulaire, déjà aux commandes et adossée à l’opérateur Transdev, qui garderait la gestion.

Rien n’est encore officiel. Mais, selon plusieurs sources concordantes, c’est le nom du groupement formé par la CCI Pau-Béarn, Transdev et Egis, qui devrait sortir de la bouche de Jean-Paul Brin, président du syndicat gérant l’aéroport, au moment d’annoncer, mardi, le nom du futur délégataire pour la gestion de la plateforme béarnaise.

La confirmation de nos informations signifierait donc une prolongation de contrat pour l’organisme consulaire présidé par Patrick de Stampa. Déjà aux manettes, il serait ainsi assuré de rester en place pendant au moins neuf années supplémentaires (lire les Repères), à partir de janvier prochain.

Porteuse d’un bilan (1) contrasté (fréquentation en dents de scie, départs des low cost…), la chambre de Commerce, qui devance deux autres candidats, enlèverait le morceau, toujours selon nos sources, grâce notamment à la présence à ses côtés de deux groupes internationaux. Des partenaires auxquels la CCI a, très tôt, choisi de s’adosser afin d’atteindre une surface financière qui a semble-t-il convaincu.

Le poids de Transdev

Comme nous le révélions dès le 6 janvier, c’est bien la présence de Transdev qui aurait fait pencher la balance. Il s’agit d’une société aux dimensions internationales (6,5 milliards € de chiffre d’affaires; 83 000 salariés). De l’une des seules multinationales françaises comptant parmi les principaux opérateurs mondiaux en matière de transports en commun.

Fruit d’une fusion avec Veolia Transports (intervenue en 2011), Transdev a en commun le même actionnaire principal – la CdC (Caisse des dépôts et consignations) – avec Egis, l’autre partenaire de la CCI béarnaise. On parle là d’un groupe référent dans le domaine de l’ingéniérie et du conseil en matière de transports (mais aussi le bâtiment, l’industrie…). Egis gère déjà des plateforme aéroportuaires dans le sud de la France, telles que Carcassonne ou Perpignan, mais aussi l’important hub dédié aux low-cost qu’est devenu Beauvais. Ce dernier détail pourrait, à terme, peser d’un bon poids dans le paysage béarnais déserté par les transporteurs à bas coût.

Pour mémoire, l’un des deux autres candidats – qui ne serait donc pas retenu – n’était autre que la SNC Lavalin. Le principal atout du groupe canadien, déjà gestionnaire de plus d’une vingtaine d’aéroports régionaux français,résidait dans le fait qu’il est déjà aux commandes de la plateforme Tarbes-Lourdes.

Egalement leader mondial en matière de construction et entretien d’infrastructures, Lavalin – assuré de rester en Bigorre au moins jusqu’en 2021 – portait à travers son dossier les projets maintes fois évoqués de mutualisations entre les deux aéroports voisins. A moins que ce point, supposé fort, ne soit au fil de l’examen des candidatures devenu un tendon d’Achille…

On en saura donc plus mardi prochain, à la mi-journée. C’est aussi à ce moment-là que le 3e candidat déclaré, Vinci Airports (25 plateformes; 47 millions de passagers l’an dernier), devrait également apprendre que son dossier a été retoqué.

(1) 634 000 passagers sont passés par l’aéroport de Pau en 2015.

9 à 12 ans de contrat

Le nouveau délégataire qui va être annoncé s’installera, on l’a dit, dès le 1er janvier prochain. Le nouveau contrat qui va être signé entre les autorités et le syndicat mixte Pau-Pyrénées portera sur une durée minimale de 9 ans. Mais jusqu’à 3 années supplémentaires peuvent également être négociées. C’est ce qu’avait, par exemple, obtenu la SNC-Lavalin quand a été désigné le gestionnaire de la plateforme Tarbes-Lourdes. Le groupe canadien y restera aux manettes, au moins jusqu’en 2021.

G.C

Journal La République, jeudi 7 juillet 2016

 

 

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