La vie avec ou sans Monrepós

Avr 22, 2018 | Presse espagnole, Routier

EL PERIODICO DE ARAGON

D. LÓPEZ

ZARAGOZA

22/04/2018

Impactante 8 El deslizamiento de la ladera y el hundimiento de la calzada, en el tramo afectado de la N-330. - ángel de castro

photo  ángel de castro

Il a coulé de l’eau sous les ponts depuis le choix fait en 1970 du col de Monrepós comme accès principal aux Pyrénées aragonaises. Pour les touristes, pour les aragonais en route chaque week-end pour leur résidence secondaire, pour améliorer les communications des entreprises et habitants de Sabiñánigo, et surtout pour ne pas exclure Huesca du tracé de la route qui était alors la plus utilisée, passant par Ayerbe, le col de Santa Bárbara, et la Peña Oroel.

Ces dix jours de fermeture de la nationale N-330 ont fait prendre conscience à certains de ses habitués qu’ils n’étaient plus passés par l’actuelle A-132 depuis plus de 20 ans. Ils ne se la rappelaient pas comme ça, et tout comme ses usagers habituels, ils posent la question : est-elle suffisamment entretenue, sachant que c’est pratiquement la seule voie alternative à l’indispensable Monrepós? Tous arrivent à la conclusion qu’elle n’est pas préparée, non seulement pour entrer en compétition avec la route de Monrepós, comme le soulignaient le président Javier Lambán et le ministre régional de l’Aménagement du Territoire, José Luis Soro, mais tout simplement pour prendre la relève pendant quelques jours.

La vie sans pouvoir franchir ce col change radicalement pour ceux qui passent là presque quotidiennement. Ce n’est pas un hasard si presque 7.000 véhicules le franchissent chaque jour, dont 10% de camions. Son tracé était le plus court en ligne droite entre Huesca et Jaca, mais il faut monter à presque 1.300 mètres d’altitude, 500 de plus que par Santa Bárbara.

Cette différence jouait autrefois en faveur de l’actuelle A-132, qui était alors l’artère principale du réseau routier national. Passage obligatoire avant la décision de moderniser l’ancien passage créé dans les années 40 sur la route percée par l’armée durant la guerre civile, le tracé par Ardisa et le pont de la Peña est tombé dans l’oubli. Aujourd’hui les projecteurs sont braqués sur les nids de poule que les usagers de la route d’Ayerbe et Murillo doivent supporter tous les jours. Sur cette route «de week-end» qui attire toujours plus d’amateurs de la moto. Ce serait plus agréable si la chaussée était en bon état.

Rien de tel que de fermer une artère principale pour constater ce qui auparavant ne touchait qu’un petit nombre de personnes. L’axe Huesca-Ayerbe-Murillo voit passer mille véhicules/jour en direction d’un pont de la Peña qui, grâce à cet incident sur la N-330, a vu tomber du ciel 2,5 millions d’euros. Pour réparer l’asphalte et repeindre le pont métallique. Il ne s’agit que d’enlever la rouille et de redonner du lustre à cette belle infrastructure centenaire.

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Mais cette semaine le pont sur la retenue d’eau de la Peña a montré ses insuffisances : un seul camion peut passer à la fois, par sécurité, car il n’est pas sûr qu’il puisse en supporter davantage ; impossible également que deux véhicules se croisent. Une moyenne de mille véhicules passent par là chaque jour.

 

Soro fait remarquer que chaque euro non dépensé en entretien courant est multiplié par cinq en entretien extraordinaire.

Trente années de négligences se paient, mais il faut aussi dire que la route de Monrepós n’a jamais  fait défaut.

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Il faut aussi s’interroger sur la suite d’incidents de ces dernières années sur les  flancs de montagne sur lesquels elle est construite. Chaque effondrement ou glissement de terrain se traduit par un nouveau viaduc.

Les géologues experts affirment que prétendre dominer Monrepós, c’est cela qui n’est pas normal sur cette route.

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