La vallée d’Aspe vit avec enthousiasme le retour du train

Juil 2, 2016 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

Periódico de Aragón

F.VALERO

02/07/2016

De izquierda a derecha: Soro, Lambán, Rousset y Santisteve, durante el trayecto entre Oloron y Bedous en un tren TER. - NURIA SOLER

La vallée d’Aspe a vécu hier avec enthousiasme le retour du train dans ses villages. Dans les gares reconstruites sur le trajet du convoi inaugural entre Oloron et Bedous, les gens montraient leur joie. C’était comme si le train arrivait pour la première fois dans la vallée.

En réalité, le train a été absent tellement longtemps de la verte vallée d’Aspe, entre 36 et 46 ans selon les endroits, que des générations entières n’ont jamais entendu son cliquetis ni ne l’ont jamais vu sur le monumental viaduc d’Escot. C’est pourquoi les gens regardaient plutôt hier vers l’avenir que vers le passé de cette ligne mise en service en 1928.

Amener le train jusqu’à Bedous, après des décennies de déclin du ferroviaire de part et d’autre de la frontière, est un véritable exploit, comme l’ont souligné les présidents d’Aragón et de Nouvelle Aquitaine, Javier Lambán et Alain Rousset, qui présidaient la cérémonie officielle de réouverture du tronçon, une semaine après sa mise en service.

24,7 KILÓMETRES

Mais aujourd’hui les deux dirigeants ont les yeux fixés sur les gouvernements de France et d’Espagne et sur l’Union Européenne afin qu’ils collaborent, à hauteur de 50% au moins, pour la restauration du seul tronçon restant, le plus complexe au plan technique: les 33,2 kilomètres qui séparent Bedous de Canfranc, et qui comprennent le tunnel du Somport, de 8.000 mètres. Le tronçon inauguré hier, de 24,7 kilomètres, est un pas vers cet objectif, pour lequel la date de réalisation a été fixée à 2020.

« Nous nous préparons, le président Rousset et moi-même, à nous rendre dans les prochains jours à Bruxelles », a insisté Lambán en gare de Bedous. « Nous avons déjà pris des contacts avec la Commission des Transports du Parlement européen et avec la Direction Générale des Routes, et d’ici à quelques semaines nous serons en mesure de déposer ensemble une demande d’étude préliminaire afin que l’UE finance 40% à 50% du Canfranc ».

 

Mais avant de récolter des aides européennes, si elles arrivent, il sera nécessaire de faire des études préliminaires des deux côtés des Pyrénées pour voir si la liaison ferroviaire se justifie au plan économique et environnemental, a précisé le chef de l’Exécutif aragonais.

UN OBJECTIF  DIFFÍCILE

« Nous pensons que Bruxelles nous aidera, si les deux Etats français et espagnol, nous aident », a déclaré Alain Rousset. Dans l’opinion du président socialiste de la Nouvelle Aquitaine, que Lambán considère comme  l’artisan de la venue du train à Bedous, l’objectif de 2020 sera « difficile » à atteindre, mais il pense qu’on ne s’éloignera pas trop de cette date. « L’important est de se fixer un objectif afin de fédérer tous les efforts ». En outre, il considère que la réouverture jusqu’à Bedous entrainera la suite pour terminer ce chantier.

Le maire de Saragosse, Pedro Santisteve, qui était également présent en cette journée historique, de même que le ministre régional de l’Aménagement du Territoire, José Luis Soro, a insisté sur l’importance de la réouverture du Somport pour la capitale de l’Aragón, en particulier pour le secteur de l’élevage. « Saragosse produit 10 fois plus qu’elle ne consomme », a indiqué le maire, soulignant l’importance du terminal maritime (en particulier MercaZaragoza) comme plateforme logistique en raison de sa situation centrale sur les couloirs ferroviaires du sud de l’Europe.

De fait, le transport de fret (y compris les composants automobiles et aéronautiques) pourrait être une solution pour rentabiliser la ligne de Canfranc, à côté du transport de voyageurs.

Des  représentants des associations qui luttent de chaque côté de la frontière pour la réouverture étaient présents, Créloc et Crefco, et ont exhibé des pancartes a faveur de la poursuite des travaux jusqu’en Espagne.

Jean-Luc Palacio, président de Créloc, a souligné dans les discours qui ont suivi le baptême d’un des wagons du nom de « Vallée d’Aspe », que « l’objectif de cette réouverture est d’arriver à Canfranc, car sinon cela n’a aucun sens ». Cependant, Guillaume Pepy, responsable de SNCF, a prévenu que ce projet est à long terme.

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