Le président du conseil régional a placé ses vœux sous une ombrelle environnementale. Annonçant notament un fonds pour convertir les agriculteurs à l’agro-écologie.
Comment inciter les agriculteurs à se passer, progressivement, des pesticides, pour s’engager dans ce qu’Alain Rousset appelle l’agro-écologie ? Réponse, d’abord leur assurer qu’opérer cette transition ne s’accompagnera pas d’une chute drastique de leurs revenus. Bien au contraire, ce sera même profitable pour eux.
Accompagner les conversions
C’est dans ce sens que le président du conseil régional a annoncé ce vendredi, lors de ses vœux, la création par la collectivité d’un fonds de garantie.
Ce dispositif doit permettre aux agriculteurs de la région de Nouvelle-Aquitaine de ne plus hésiter à sauter le pas. Ils seront en effet soutenus financièrement le temps de la transition. « Ce pourra être pour une, deux, voire trois années » a expliqué le président du conseil régional qui, exemples à l’appui, se dit convaincu que se passer des pesticides est « certes bon pour la santé, mais aussi pour les revenus. » Et espère donc que l’existence du fonds permettra de lever des blocages.
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie plus vaste qu’Alain Rousset a longuement expliqué, celle de faire de la Nouvelle-Aquitaine un territoire exemplaire mais aussi pionnier dans le domaine environnemental.
Réussir la transition climatique
Le président de la Région a ainsi sollicité Emmanuel Macron afin que sa collectivité soit pilote « dans la transition climatique. » Ce qui se traduira par une feuille de route et une série de décisions, applicables rapidement sur le terrain, qui doivent permettre de réussir cette ambition.
L’une des principales sera par exemple le verdissement, progressif, de l’ensemble des flottes de véhicules dont la Région est propriétaire, que ce soit les cars mais aussi les trains. À ce sujet, la convention qui sera signée prochainement avec la SNCF prévoit, moyennant une dotation annuelle de près de 300 millions d’euros, une augmentation du nombre de trains circulant sur les voies régionales, à partir de 2020, mais aussi tout un système de pénalités en cas de défaillance. Ce qui ne veut pas dire que le président du conseil régional exclut un jour d’ouvrir, à plus long terme, certaines lignes à la concurrence si le service rendu par l’opérateur national est trop dégradé. L’État vient d’ailleurs de montrer l’exemple en lançant un appel d’offres pour l’exploitation de la ligne intercités Bordeaux-Nantes.
« Nous commençons à susciter la confiance »
Trois ans après la fusion des régions et la naissance de la Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset estime que la région « commence à susciter la confiance. » C’est-à-dire que l’intégration des trois administrations est digérée et que les services rendus sont désormais reconnus dans les anciennes régions du Limousin et de Poitou-Charentes, qui craignaient de voir l’ancienne Aquitaine tout siphonner.