Le directeur de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, Pascal Personne, et le PDG du groupe Air France, Jean-Marc Janaillac, regardent l’avenir de la Navette sereinement. ©
Article abonnés À sept mois de l’arrivée de la ligne à grande vitesse, le groupe Air France réaffirme son intention de maintenir la Navette Bordeaux-Paris, avec une offre adaptée.
«Il n’y a pas de fatalité. Nous sommes déterminés à nous battre pour maintenir une Navette Bordeaux-Paris adaptée aux besoins du monde économique aquitain », a indiqué lundi Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe Air France-KLM, lors d’une conférence de presse organisée à l’aéroport de…
«Il n’y a pas de fatalité. Nous sommes déterminés à nous battre pour maintenir une Navette Bordeaux-Paris adaptée aux besoins du monde économique aquitain », a indiqué lundi Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe Air France-KLM, lors d’une conférence de presse organisée à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac à l’occasion des 20 ans de la Navette.
À sept mois seulement de la mise en service de la ligne à grande vitesse qui mettra la métropole bordelaise à deux heures de Paris, la venue du PDG d’Air France à Bordeaux est perçue comme un signal fort et encourageant pour la Navette et pour l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.
« Nous sommes bien conscients que l’arrivée de la LGV risque de rebattre les cartes de la mobilité, mais face à cette concurrence de taille pour l’aéroport, nos perspectives sont beaucoup plus encourageantes que ce que nous avions imaginé il y a deux ou trois ans », assure Pascal Personne, directeur de l’aéroport. « En effet, le nouveau modèle sur lequel nous avons travaillé avec Air France pour anticiper ces évolutions montre que le mode aérien a encore de l’avenir malgré une concurrence ferroviaire terrible avec une offre considérable. »
Concernant l’offre, justement, la SNCF a prévu 18,5 fréquences par jour en semaine entre Bordeaux et Paris, ce qui va principalement impacter le trafic d’Orly. « Aujourd’hui, nous assurons 20 vols par jour entre Bordeaux et Paris, 14 vers Orly et 6 vers Roissy-Charles-de-Gaulle. » Une offre qui sera si besoin révisée à la baisse, mais pas avant l’hiver 2017, selon le PDG. « Bien sûr, nous adapterons l’offre en fonction de l’évolution de la demande, mais sans pour autant porter atteinte à l’attractivité de la Navette », assure Jean-Marc Janaillac.
Au moins 10 vols vers Orly
Autrement dit, pas question de descendre en dessous du seuil minimum de 10 vols par jour entre Bordeaux et Orly. « Cela permettra de couvrir les plages horaires les plus chargées du matin et du soir, mais aussi d’offrir des fréquences en milieu de journée », précise Pascal Personne. Quant à la Navette vers Roissy, « elle rencontre un succès grandissant. À ce jour, nous ne prévoyons pas d’impact de la LGV sur cette liaison », rassure le PDG du groupe Air France. Les six vols quotidiens seront donc maintenus.
À ce jeu-là, la grande force de Hop ! Air France, c’est de disposer d’une flotte d’une centaine d’appareils, dont la capacité s’étend d’une centaine de passagers à 212 sièges. En jouant ainsi sur ses avions et leur capacité, la compagnie pourra proposer des appareils adaptés à la demande. Autre variable d’ajustement, pour faire face à la concurrence, la politique tarifaire. Et dans ce domaine, Air France estime que le combat n’est pas vraiment équitable. « Nous sommes résolus à affronter la concurrence de la LGV, mais en souhaitant qu’elle soit équitable. La LGV a coûté 7,8 milliards d’euros et la moitié a été financée par l’État et les collectivités locales, sans parler de la contribution de SNCF Réseau. Nous avons calculé que cela revient à une aide de 20 euros par voyageur pour les 25 prochaines années. Alors qu’en face, Air France finance l’intégralité des charges d’infrastructures », détaille le PDG du groupe aérien.
Une offre tarifaire offensive
Malgré tout, Air France a développé une offre Hop ! offensive avec un prix d’appel à 49 euros TTC l’aller entre Bordeaux et Paris-Orly, et des promotions à 39 euros. « Preuve que l’on peut avoir une politique commerciale adaptée pour influer sur le cours des choses. » Dans ce domaine, l’aéroport a fait sa partie du chemin. « Nous avons gelé les redevances aéroportuaires depuis 2009, et le coût des redevances à Bordeaux est aujourd’hui le plus faible de tous les grands aéroports », explique Pascal Personne. Payé par les compagnies aériennes à l’aéroport pour les services aéronautiques ou spécialisés rendus, ce coût est de 15,10 € par passager à Bordeaux, contre 16,60 à Toulouse, 17 à Marseille, 21,10 à Lyon ou 25,40 à Paris. Il est calculé ici sur la base d’un A320 avec un taux de remplissage de 80 %.
le 30 novembre 2016