La RD 9 pourrait être interdite aux plus de 26 tonnes

Jan 20, 2018 | Presse française, Routier

La RD 9 pourrait être interdite aux plus de 26 tonnes
Les élus Alain Teulade (Estos), Bernard Aurisset (Ledeuix), Maïté Potin (Oloron) et Mathias Ducamin (Cardesse)

©Marc Zirnheld
PAR JEAN-MARC FAURE, PUBLIÉ LE .

A la suite d’une rencontre ce vendredi matin avec les maires concernés, le président du conseil départemental étudie la possibilité d’interdire aux poids lourds en transit la route reliant Pardies à Oloron.

Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques n’a pas officiellement tranché, se donnant le temps de la réflexion. Reste que l’hypothèse d’une prochaine interdiction des poids lourds en transit de la route reliant Pardies à Oloron, par Monein et Cardesse (RD 9) est de plus en plus probable. Les responsables départementaux considèrent que l’axe RD 9 est une liaison alternative à la R134 avec un trafic parasite poids lourds qu’il convient de limiter.

20 accidents entre 2016 et 2017

C’est ainsi qu’ils prévoient un arrêté d’interdiction du trafic de transit des camions d’un tonnage supérieur à 26 tonnes. Il pourrait intervenir dans un délai de trois semaines.

C’est à la suite de sorties de route répétées de poids lourds sur cet axe, -13 accidents en 2017 et un dernier le 16 janvier dernier- que le président du département a rencontré ce vendredi matin les représentants des communes concernées (Pardies, Monein, Cardesse, Ledeuix, Estos et Oloron).

« Sur cette route classée en 2e catégorie, on a eu 20 accidents en 2016-2017 contre 8 sur la même période sur la RD 817 (Pau-Orthez), classée en 1re catégorie », peste Bernard Aurisset, maire de Ledeuix. « Le président et les services sont d’accord avec nous. On ne peut plus rester sans rien faire », note Mathias Ducamin, maire de Cardesse, à la sortie de la rencontre. « La grande avancée, c’est qu’on refuse désormais de se laisser enfermer dans le schéma selon lequel la RD 9 serait une alternative à la R134, remarque, de son côté, Yves Salanave-Péhé, conseiller départemental et maire de Monein, pour qui la décision d’interdiction est quasiment actée.

Les transporteurs pénalisés

« Derrière ce problème, il va falloir ouvrir d’autres perspectives pour le désenclavement de ce territoire », ajoute l’élue oloronaise, Maïté Potin, bien décidée à rouvrir le dossier de la Pau-Oloron, embourbé depuis de nombreux mois. Selon nos informations, le dégel de ce dossier n’est pas à l’ordre du jour.

Du côté des transporteurs, la perspective de l’interdiction du trafic sur la RD 9 est loin de soulever l’enthousiasme. Alvaro Romeiro, directeur général du groupe Daniel qui exploite une carrière à Asasp, qui fait circuler 30 camions au quotidien sur cet axe, se sent clairement pénalisé : « C’est la seule route adaptée à une circulation de poids lourds. La R134 est bloquée en permanence ». Aline Mesplès, présidente nationale et pour le Béarn de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) se désole pour les transporteurs locaux : « Une fois de plus, on est victime du trafic international. Tous les camions qui se cassent la figure sont des camions espagnols conduits par des chauffeurs roumains ».

« On va plaider pour une solution qui ne pénalise pas le transport local », annonce cette dernière attentive, par exemple, à ses collègues d’Olano qui transportent, par exemple, du chocolat entre Oloron (Lindt) et Artix. Pour elle, interdire le trafic routier international sur la RD 9 serait déjà une bonne solution.

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