La mise à l’écartement européen de la voie en vue de la réouverture du Canfranc coûtera 227 millions

Mar 10, 2022 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

HERALDO DE ARAGON

10/3/2022

RUBÉN DARÍO NÚÑEZ

Un tren regional llegando a la nueva estación internacional de Canfranc.

Un train régional entre en gare internationale de Canfranc. Verónica Lacasa

La mise à l’écartement européen de la dernière section de la ligne Saragosse-Canfranc afin de permettre la réouverture internationale tant attendue -de Huesca à la gare internationale- va coûter entre 227 et 237 millions d’euros. Les travaux dureraient 14 mois et entraineraient l’interruption du trafic ferroviaire pendant 14 semaines.

Le Ministère des Transports, de la Mobilité et de l’Urbanisme a ouvert un délai de 30 jours pour présenter des allégations à l’étude préalable en vue de convertir la section Huesca-Canfranc, actuellement à l’écartement ibérique, afin de garantir l’interopérabilité de la ligne entre Saragosse et Pau, de 310 km de longueur, au trafic international de passagers et marchandises. En parallèle, l’Administrateur des Infrastructures Ferroviaires (ADIF) a lancé un appel d’offres  pour la rédaction du projet pour un montant de 1,1 millions et un délai de dix mois.

L’écartement européen est arrivé à la gare de Huesca en 2003, et il reste 138 km à réaliser jusqu’à Canfranc. Il faut également rénover les 80 km de voie des sections Plasencia del Monte-Ayerbe, Ayerbe-Caldearenas et Jaca-Canfranc. Ces travaux en cours obligent à limiter la vitesse et la charge, et empêchent la circulation de deux locomotives simultanément. Côté français, il manque encore les 32,5 km entre Bedous et le tunnel du Somport.

L’étude prévoit de doter toute la ligne Saragosse-Canfranc-Pau des caractéristiques suivantes : écartement standard européen (1.435 mm), gabarit uniforme GB dans les tunnels, charge maximale de 22,5 tonnes, signalisation Ertms, voies de garage de 450 mètres de longueur pour permettre le croisement et l’arrêt des trains, adaptation des gares et haltes et l’accès aux passagers à mobilité réduite. L’électrification de la ligne est exclue pour le moment (elle doit entrer en service avant 2050), mais il y a lieu de définir les opérations à réaliser –abaissement du niveau de 15 cm- pour pouvoir installer plus tard  une caténaire dans les tunnels.

Le projet inclut la suppression des 35 passages à niveau et leur remplacement par 19 passages supérieurs et trois inférieurs. Sur l’embranchement de Tardienta on implantera l’écartement mixte pour permettre l’accès à la plateforme logistique Plhus. Et en gare de Canfranc seront installées au moins quatre voies.

Les travaux, qui n’impliquent que de petites retouches de tracé pour augmenter la vitesse, seront réalisés en deux phases. Dans la première, qui durera 13 mois et obligera à interrompre le trafic durant 14 semaines, seront entrepris les travaux préalables, avec maintien de l’écartement ibérique actuel. Le changement d’écartement vers l’européen interviendra dans la deuxième phase (4 semaines), lors de la réouverture du tunnel du Somport.

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Une fois terminée la conversion et rouverte la ligne, il est prévu des services de moyenne distance espagnoles (Saragosse-Canfranc) et françaises (Pau-Canfranc), et  internationaux entre Saragosse et Pau de passagers et de marchandises (ces derniers trains devront effectuer des manœuvres d’accrochage/décrochage d’une deuxième locomotive à la gare internationale).

La vitesse entre Huesca et Canfranc sera très variable, de 60 à 160 km/h. Le plan d’exploitation prévoit quatre services internationaux par jour entre Saragosse-Pau pour voyageurs (aller/retour),  d’une durée approximative de 5 heures en diésel, et deux services de marchandises de 9 et 11 heures.

L’étude fait une évaluation économique qui varie légèrement suivant qu’on inclut ou non les travaux nécessaires à la préparation des tunnels à la future électrification et de la configuration finale du faisceau de voies de la gare de Canfranc. D’où le budget prévisionnel qui varie entre 227 et 237 millions d’euros. Les principaux coûts correspondent aux travaux sur la voie (55,5 à 56,7 millions), les structures (27), la signalisation et les communications (23,5), et les tunnels (10 à 15).

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