Le Béarn n’accueille qu’1/3 des touristes du 64. Il travaille sur son image collectivement avec la chambre de commerce qui, pour sa part, cible les Britanniques.
François Bayrou aime le rappeler. Quand on demande aux Français ce qui incarne le Béarn à leurs yeux, Henri IV arrive souvent en première position, la sauce béarnaise en deuxième (« même si elle n’a rien de béarnaise »), juste devant… le président du MoDem. Au-delà de la petite phrase, l’anecdote montre bien que face à son très identifié voisin basque, beaucoup reste à faire pour faire connaître le Béarn et ses atouts pourtant nombreux. Avec les enjeux qui en découlent en termes de retombées touristiques et économiques…
Mais depuis quelque temps, on sent comme une prise de conscience collective, ce qui est déjà un progrès après des années d’efforts éparpillés, voire contre-productifs. Le Département des Pyrénées-Atlantiques a pris l’option de développer de façon autonome la communication sur la destination Béarn. Avec comme stratégie, pour commencer, une présence remarquée sur la caravane du Tour de France. L’enjeu de l’identité béarnaise est au cœur de la création récente du Pays de Béarn. Sous l’égide de la CCI Pau-Béarn, en novembre dernier, plus de 500 acteurs locaux politiques et institutionnels ont assisté aux premières rencontres de l’attractivité. L’intention est là. Aux Béarnais de transformer l’essai…
Le renforcement de l’attractivité du département est désormais inscrit dans l’intitulé de l’agence de développement touristique qui a remplacé, voilà plus d’un an, l’ancien comité du tourisme des Pyrénées-Atlantiques. Cette montée en puissance est d’autant plus nécessaire pour le Béarn dont la notoriété est bien moindre que celle du Pays basque.
La nouvelle agence y travaille notamment par la troisième participation cette année d’Henri IV et du Béarn à la caravane du Tour de France. Elle postule aujourd’hui à un nouveau contrat de trois ans. Cette opération marketing s’est traduite l’an passé par un impact médiatique équivalent à plus de 770 000 € de dépenses publicitaires.
Les efforts portent à la fois sur la montagne, les destinations transfrontalières avec l’Aragon, les itinérances et randonnées (GR 10, itinéraires vélo, trail) et l’art de vivre. Citons, pour ce chapitre, le nouveau label obtenu pour le terroir du jurançon. Le passage de relais à la tête de l’agence entre le sénateur biarrot, Max Brisson et le maire de Laàs, Jacques Pédehontaà nous donne l’occasion de réaliser un bilan d’étape chiffré du travail accompli dans ce département, marqué par un réel déséquilibre de notoriété et de développement touristique.
Les touristes en baisse en 2017 dans le 64
Les Pyrénées-Atlantiques ont accueilli en 2017, 8,1 millions de touristes. Ce nombre est en diminution de 7,6 % par rapport à 2016.
Cette baisse affecte principalement le Pays basque (11 %), qui concentre les 2/3 des touristes soit 5,42 millions. Le Béarn, qui reçoit le 1/3 restant (2,68 millions), affiche une progression de 1,2 %. Reste qu’en 3 ans (depuis 2016), l’on assiste à une augmentation de la fréquentation touristique en Béarn, comme au Pays basque. Dans cette partie du département, les responsables du tourisme notent un « retour à la normale après une excellente année 2016 ». Le nombre des nuitées est en baisse au Pays basque (-12 %) comme en Béarn (-3 %).
La Rhune, l’aquarium et la cave de Gan, au top des visites
Avec 352 621 entrées enregistrées en 2017, le train de la Rhune est le site le plus fréquenté du département. Il est suivi par l’aquarium de Biarritz : 303 500 entrées et par la cave de Gan : 270 000 entrées.
Après ce podium, les sites les plus visités sont dans l’ordre : le château de Pau (118 067), les grottes préhistoriques de Sare (101 686), la villa Arnaga de Cambo-les-Bains (88 700), la cité de l’océan de Biarritz (82 000), le musée basque de Bayonne (62 000) et la base de loisirs du lac de Biron (20 384).
Plus d’étrangers en Béarn
S’agissant des nuitées, la proportion d’étrangers accueillis est plus importante en Béarn (23 %) qu’au Pays basque (17 %). En Béarn, ils viennent en priorité de Belgique (14 %) du Portugal et d’Espagne (11 %) puis du Royaume-Uni (10 %) et des Pays-Bas (8 %). Pour le Pays basque, les étrangers viennent d’abord d’Espagne (24 %), puis du Portugal (12 %), du Royaume-Uni (9 %), d’Allemagne et de Belgique (8 %).
Concernant la clientèle française, elle provient pour le Béarn en priorité de Nouvelle-Aquitaine (27 %), d’île de France (21 %) et d’Occitanie (19 %). Pour le Pays basque, ce sont les Franciliens (28 %), puis les Néo-Aquitains et les Occitans (14 %) qui dominent.
22e département le plus visité en France
Le département des Pyrénées-Atlantiques est le 22e département le plus visité en France. Il est le 13e en nombre de nuitées touristiques françaises et internationales : 22 millions. Le tourisme représente 4,3 % de la richesse du département. Les dépenses touristiques représentent 1,3 milliard d’euros par an. Plus des 3/4 (987 M€) sont dépensés au Pays basque (84 % sur la côte et 16 % à l’intérieur). Près de 25 % sont dépensés en Béarn : 50 % autour de Pau, 25 % en plaine et coteaux, 25 % en montagne.
Le tourisme emploie 13 700 personnes, soit 5,3 % de l’emploi total du département. 66,5 % de ces emplois sont situés au Pays basque et 33,5 % en Béarn.
Un clip de 2 mn de la CCI pour attirer les jeunes entrepreneurs anglais
« Maintenant, pour moi, c’est au poil tous les jours », proclame le jeune businessman britannique qui a choisi de quitter son île repliée par le brexit pour s’installer à Pau. La séquence est tirée d’un clip de 2 minutes produit par la chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn. Cette vidéo a été présentée ce mardi en fin d’après-midi à une cinquantaine de partenaires (notamment les communautés de communes du Béarn) de l’établissement consulaire béarnais réunis à l’International school of Béarn de Pau. Mise en ligne sur les réseaux sociaux Linkedin et Facebook, elle cible les jeunes entrepreneurs britanniques désireux de rejoindre le « centre » de l’Europe. « L’idée, c’est de rajeunir l’image du territoire en mettant en valeur la montagne, la gastronomie et l’éco-système du business », témoigne Hervé Turpin, du service de développement économique de la CCI. Le circuit de Pau, la Section paloise avec Colin Slade et les pubs palois sont parmi les atouts présentés dans le clip à l’humour tout… britannique.
Le budget de la vidéo (30 000 €) représente le dixième du budget consacré à développer l’attractivité du Béarn co-financé par la Région et les communautés de communes et d’agglomération béarnaises.