EL PAIS
PEDRO GOROSPE
Bilbao 11 DEC 2016
Sous la pression de l’ETA, qui l’a mis dans son collimateur avec des attentats et des assassinats, puis retardé par la complexité technique et les désaccords politiques, c’est aujourd’hui un des thermomètres du dégel entre les administrations centrale et basque : le PNV (parti régionaliste au pouvoir au Pays Basque) a exigé sa réalisation en échange de son vote du budget de l’Etat.
Après le rejet catégorique prononcé en septembre par le ministre de Fomento de l’époque, Rafael Catalá —“nous ne finançons pas des chantiers pharaoniques” à propos de l’enterrement des voies en zone urbaine dans les capitales (Bilbao et Saint Sébastien), à la dialectique du discours de l’actuel ministre, Íñigo de la Serna, tout a changé, tant sur le fond que sur la forme. “Notre intérêt est de travailler ensemble pour accélérer les travaux”, a dit le ministre il y a 20 jours.
Budgétée à 4,2 milliards à l’origine, l’infrastructure est destinée à relier en grande vitesse les trois capitales basques —Bilbao, Vitoria et Saint-Sébastien— et à se raccorder sur Madrid. Mais elle reste bloquée à l’entrée des trois villes, et plusieurs sections ne sont toujours pas mises en appel d’offres, et elle n’est raccordée en grande vitesse ni avec le couloir Méditerranéen ni avec Madrid. Cependant le projet a aujourd’hui l’opportunité de laisser de côté les différents et de prendre sa vitesse de croisière.
Le gouvernement Rajoy a besoin de soutiens pour le vote de son budget et le PNV est prêt à négocier si l’Exécutif retire ses recours judiciaires, accepte d’actualiser la Convention avec la Communauté du Pays Basque, et en particulier de débloquer le TGV.
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Le tracé est inclus dans le Plan Stratégique national d’Infrastructures 2005-2020, et constitue également un projet stratégique pour l’UE dans le cadre de l’Axe Atlantique.
Sur les 175 kilomètres de voies, plus de 100 comportent 23 tunnels, et 44 viaducs sont prévus. Pour aller aujourd’hui en train de Saint Sébastien à Bilbao il faut passer par Miranda de Ebro (Burgos) et cela prend 140 minutes. Contre moins de 40 avec la nouvelle ligne. Le problème, c’est le coût, avec la complexité technique et l’impact environnemental, qui oblige à la régénération végétale de 164.647 m2 et suscite de nombreuses oppositions. Un kilomètre de LGV au Pays Basque coûte 23 millions en moyenne, contre 13 dans le reste du pays.
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