La lente avancée du Canfranero

Mar 31, 2022 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

Mariano Gállego Palacios

 

HERALDO DE ARAGON

31/03/2022

Le Gouvernement vient d’autoriser en Conseil des Ministres le lancement de la modernisation de la ligne ferroviaire Huesca – Canfranc pour un montant non négligeable de 37 millions d’euros.

C’est un petit pas de plus vers la modernisation d’une ligne aussi stratégique. L’adjudication des travaux attendra cependant au moins neuf mois et l’exécution durera encore dix mois supplémentaires, selon les prévisions.

Le processus administratif d’un investissement de cette importance avance donc à la petite vitesse  à laquelle le Canfranero nous a habitués, lui qui met presque trois heures (deux heures quarante) pour couvrir 80 kilomètres. Avec à peine deux trains aller/retour par jour à la moyenne de 30 km/h, on ne peut s’attendre à ce que cette ligne retrouve le souffle qu’elle a connu si l’on n’intervient pas de façon décisive dans la rénovation de ses éléments.

Dimanche dernier précisément, c’était le 52e anniversaire du déraillement d’un train au pont de L’Estanguet, sur le versant français des Pyrénées, un accident qui a motivé la fermeture du tunnel de Canfranc. L’arrêt de cette connexion internationale a marqué la décadence d’une ligne historique. Il y a 37 ans, le trajet entre Zaragoza et Canfranc durait une heure de moins et Renfe offrait deux fois plus de services par jour. Depuis lors, la détérioration s’est étendue à toutes ses infrastructures. Un exemple évident en est la gare de Jaca, un édifice fantôme animé seulement par le bruit désagréable et les vibrations que les moteurs diésel émettent quatre fois par jour. Les machines vétustes qui assurent le service bourdonnent continûment pendant leurs arrêts interminables.

De sorte que cette nouvelle procédure administrative est la bienvenue. Si les délais sont tenus, c’est à la fin de l’année prochaine dans le meilleur des cas que nous pourrons disposer d’une ligne actualisée aux standards d’il y a quarante ans. Quel progrès !

Share This