La fermeture de Monrepós renchérit jusqu’à 50% les coûts de transport pour certaines entreprises

Avr 20, 2018 | Presse espagnole, Routier

HERALDO DE ARAGON

Laura Zamboraín

Sabiñánigo

20/04/2018

Les principales entreprises de Sabiñánigo, le centre industriel le plus important des Pyrénées, se voient très affectées par la fermeture de la N-330 au col de Monrepós, car cela les oblige à recourir à d’autres trajets plus longs, entrainant un surcoût de transport qui peut atteindre 50%.

C’est le cas d’Ercros. Luis Gallego, son directeur, explique qu’il y a « un problème économique, car certains clients ne peuvent plus assurer eux-mêmes le transport ni prendre en charge le surcoût, et ils annulent leurs commandes ». Il a également des difficultés logistiques pour programmer les enlèvements. Cette entreprise chimique livre autour de 40 camions par jour, plus les 20 qui apportent la matière première. « C’est un trafic important », reconnait le directeur. Au début, Ercros a réduit sa production de 30%, « car nous ne savions pas comment cela allait évoluer, mais on a pu revenir à la normale en assumant les surcoûts ».

Par ailleurs, différentes associations du tissu industriel, syndical et touristique des comarques de Jacetania et Haut Gállego ont signé une lettre adressée aux administrations, qui dénonce un « désastre » et présente leurs revendications : meilleurs services sanitaires, exécution de déviations pour sortir les camions des villes, liaisons ferroviaire et routières.

Ils évoquent en outre l’état d’abandon » de la A-132, la route alternative, – – – la « précarité » des communications des Pyrénées aragonaises avec le reste du pays et la situation de « vulnérabilité » des 25.000 habitants de ces comarques, de leurs entreprises, des transports et des urgences médicales face à l’interruption du trafic sur la N-330. Ils ajoutent que les problèmes du col de Monrepós auraient pu être évités avec la construction de tunnels à plus basse altitude. L’investissement aurait été plus lourd dans l’immédiat, mais rentable à terme ».

La lettre est à l’initiative de l’Association des Entrepreneurs de Commerce et Services de la Jacetania (Acomseja), et porte la signature de l’Association des Entrepreneurs de la Jacetania, du Haut Gállego, des sections syndicales CCOO et UGT de Sabiñánigo, du Centre d’Initiative et de Tourisme, de l’Association des Consommateurs Doña Sancha, de la Plateforme Citoyenne Pro-Hôpital de Jaca, de l’Association Provinciale de l’Hôtellerie et du Tourisme de Huesca et Sarganta.

Le président sortant de l’organisme patronal CEOS-Cpyme Huesca, Carlos Bistuer, indique que ce qui s’est passé à Monrepós met en évidence « l’énorme faiblesse du réseau routier du Haut-Aragon, car nous n’avons pas d’itinéraires alternatifs et nous dépendons de cette route pour l’activité économique d’une grande partie de la province ». Il rappelle que cette route traverse une zone géologique de risque sismique et qu’il est impératif de prévoir des itinéraires alternatifs pour éviter une catastrophe.

Share This