Les études menées dans le cadre du projet de déviation Gabarn – Gurmençon (photo) seront plus longues que prévues. Les acquisitions foncières ne sont pas simples non plus pour le conseil départemental, c’est pourquoi le projet ne devrait finalement pas se concrétiser avant 2024.
L’infrastructure de 3,6 km qui permettra le contournement du centre-ville d’Oloron ne sera pas terminée avant 2024 : les études et les acquisitions foncières préalables à la mise en place du projet prennent plus de temps que prévu.
Très attendue par les élus de la capitale du Haut-Béarn, la construction d’une route entre le rond-point du Gabarn et celui de Gurmençon ne sera pas pour demain. Ce projet de déviation, qui permettra le contournement du centre-ville d’Oloron, a été validé en mai 2016 par le conseil départemental à la suite d’un très long bras de fer autour du financement de l’infrastructure. 77 millions d’euros ont été actés pour les travaux : une somme assumée à part égale par le Département et l’État.
Un an et demi après l’officialisation de cette route, les études et négociations préalables à la construction de la déviation Gabarn – Gurmençon avancent… à tous petits pas. Tant et si bien que son ouverture est prévue non plus en 2021… mais en 2024 ! « C’est un projet techniquement très complexe », rappelle André Arribes, conseiller départemental délégué à la mobilité. « Il va nous falloir construire un tunnel de 460 m de long, ainsi que deux viaducs pour franchir les gaves d’Ossau et d’Aspe : les études visant à vérifier la faisabilité de ces infrastructures prennent beaucoup de temps. »
Du foncier pour le lycée de Soeix
Les acquisitions foncières ne sont pas simples non plus pour le conseil départemental, « notamment vis-à-vis du lycée agricole de Soeix, puisque nous traversons les propriétés de l’établissement », explique André Arribes. En effet, le projet routier devrait prendre 10 hectares de pâturages sur les 19 qui appartiennent à l’établissement : le Département a donc la charge de trouver d’autres terrains qui serviront de compensation. « On est actuellement en train de chercher du foncier qui pourrait être réattribué au lycée. » Selon l’élu, la maîtrise du foncier a également été rendue plus difficile à cause « de l’action d’associations qui nous rendent la tâche difficile. »
Devant la « complexité » des négociations en cours ainsi que des travaux à venir, André Arribes estime que la Gabarn – Gurmençon devrait ouvrir avec trois ans de retard sur le planning initial. « On serait toutefois prêt à temps pour pouvoir entrer dans le Contrat de plan État – Région 2020 – 2024, ce qui est important », estime l’élu.
« Dans les clous » pour le budget
Pour ce qui est du coût des travaux, fixé à 38,5 millions d’euros sur une durée de six ans par un vote du conseil départemental, l’adjoint à la mobilité estime « qu’on devrait rester dans les clous, même si tout va dépendre des coûts d’aménagement et des acquisitions foncières ».
La Zone à défendre du Gabarn ne prend pas
Le militant aspois Eric Pététin s’est installé en juin dernier sur un terrain au Gabarn avec l’accord de son propriétaire Jean-Jacques Paulès, avec la ferme intention de créer une Zone à défendre (ou Zad) sur ce champ qui se trouve sur le tracé du projet de déviation. Celui qu’on appelle « l’Aspache » invitait les militants de la zone écologiste à le rejoindre dans son combat contre ce qu’il estime être « la route la plus chère du monde : 77 millions
d’euros pour un projet 3,5 km, cela revient à payer 20 millions d’euros par kilomètre ! » Quatre mois après la mise en place du camp, la Zad du Gabarn ne suscite pas l’engouement : six personnes s’étaient installées au plus fort du mouvement, tandis que nous n’avons trouvé personne sur les lieux lors d’une récente visite. Seule une cabane et une vieille caravane attestaient de la présence des militants, qui ne répondent pas au téléphone.