L’École supérieure de commerce de Pau a pu enrayer l’érosion de ses effectifs.
La nouvelle équipe dirigeante de l’organisme consulaire ouvre plusieurs chantiers, de la transformation numérique aux écoles dont elle a la gestion. Tour d’horizon.
Didier Laporte, élu depuis un an avec son équipe à la tête de la Chambre de commerce et d’industrie de Pau, a « fait un rêve ». Le nouveau président, homme plutôt pragmatique, veut, assez rapidement, créer « un conseil de développement territorial », outil qui permettrait « de fédérer toutes les initiatives ». Ladite structure pourrait voir le jour dès le 16 novembre, à l’issue des premières Rencontres de l’attractivité territoriale, organisées à l’hippodrome de Pau. Cette volonté est l’une des annonces faites par le patron de l’organisme consulaire à l’occasion d’un « point d’étape ».
Désireux de « marquer le terrain », « d’être plus visible » aussi auprès de ses ressortissants, il n’ignore pas, bien sûr, les contraintes budgétaires (lire ci-dessous) qui limiteront peut-être la « restructuration » souhaitée de l’hôtel consulaire (appelé « à rester en centre-ville »).
Le CNPC ouvre un autre campus
Mais Didier Laporte ne s’interdit pas pour autant d’ouvrir quelques chantiers, dont plusieurs dédiés à la gestion de la transition numérique. Lors de la conférence de presse de ce lundi, l’actualité des écoles gérées par le groupe CCI Pau-Béarn (1) a également été balayée.
L’occasion d’apprendre notamment que le CNPC (école des métiers du sport) quittera son site de Lescar, inadapté, au plus tard fin 2020. En attendant, après Pau, Grenoble et Paris, le CNPC ouvrira en mars prochain un quatrième campus en gestion directe, à Miramas (Bouches-du-Rhône).
L’École supérieure de commerce (ESC) de Pau vient, elle, d’obtenir pour trois ans la prolongation du grade master, et voit enfin s’enrayer l’érosion de ses effectifs. Cette « école de territoire », qui enregistre chaque année 1 700 étudiants (et autant de personnes suivies en formation continue), a gagné six places et accède au 20e rang du classement national des grandes écoles.
La CCI a par ailleurs récupéré des mains du Medef la gestion de l’ASFO, une école de formation dont s’occupait le mouvement patronal.
L’important dossier de l’aéroport Pau-Pyrénées, récemment ouvert dans nos colonnes, a aussi nourri le propos de Didier Laporte. Il n’a pu que confirmer, et regretter, « la décrue estivale » constatée au niveau du trafic avec une perte globale de 6 000 passagers par rapport à la même période en 2016. « Annulations et délestages (opérés par Air France) impactent l’aéroport – qui trinque comme les autres ! – à hauteur de 5 % », a-t-il indiqué.
De ce large tour d’horizon, on retiendra encore l’action menée en faveur des salariés qui vont perdre leur emploi au sein de la maison Courrèges. « Nous venons en appui des mesures de reclassement, via le cluster national regroupant les activités du luxe. » Ou encore les « préoccupations » liées à la situation des acteurs de la filière hydrocarbures, et de la filière avicole pour cause de grippe aviaire.
(1) Il fait travailler plus de 350 salariés, personnels de l’aéroport compris.
Les ressources fiscales toujours (très) orientées à la baisse
► La Chambre de commerce a perdu 4 millions d’euros de rentrées fiscales en seulement six ans.
L’envie de faire se heurte, souvent, aux marges de manœuvre financières. La CCI Pau-Béarn n’échappera pas à cette règle, et doit prendre en compte la nette diminution de ses ressources fiscales, même si ce poste ne représente « que » 22 % du budget global. Ces rentrées financières permettront de réunir en fin d’année la somme de 5,3 millions d’euros.
Soit près d’un million de moins qu’en 2015, la perte sèche atteignant même les… 4 millions d’euros si on remonte aux heureuses années 2010 et 2011.
« Evidemment, cette situation rend les équilibres compliqués », ne peut que constater le président Didier Laporte, qui sait aussi que le prochain « coup de rabot fiscal » annoncé par le gouvernement devrait priver la Chambre de commerce d’un million supplémentaire de rentrées fiscales.
Dès lors, à ses yeux, une piste semble s’imposer pour retrouver de la trésorerie : « Il faut que nos centres de formation (École supérieure de commerce, CNPC…) créent de la richesse ! »
Numérique : le secrétaire d’Etat à Pau le 30 octobre
La volonté de la CCI d’accélérer la transition numérique va notamment se traduire par l’organisation d’une première rencontre sur le thème « Béarn numérique », le 30 octobre à l’ESC Pau. Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat au numérique, en sera la tête d’affiche. Sur ce dossier, l’équipe consulaire veut aussi retravailler les procédures d’accueil – « y compris virtuelles » – du public au siège de la CCI et « mettre en place de nouvelles relations clients ».
Autre dossier ouvert : la cybersécurité avec l’ambition de sensibiliser à cette question, d’ici la fin du mandat, 2 000 personnes en Béarn.