Marcos Calvo Lamana
Zaragoza | 02·01·24
Les infrastructures aragonaises sont malades et ont besoin d’une plus forte injection d’argent public. Quel que soit le Gouvernement en place, le sentiment d’abandon–surtout à Teruel– domine dans la région à chaque publication du budget de l’Etat. La connexion ferroviaire, à part la grande vitesse, les routes de grande capacité, à part le couloir de l’Ebre et le réseau routier secondaire, mais aussi la connectivité dans une région où 30% des habitants vivent dans des communes de moins de 10.000 habitants, tels sont les points faibles des administrations dans une communauté autonome qui a, il est vrai, des besoins difficiles à satisfaire, puisqu’elle représente 3% de la population espagnole et occupe presque 10% du territoire espagnol.
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Le Gouvernement central a lancé la création d’un passage inferieur au raccordement de la Z-40 à la A-68 à la sortie de Zaragoza et a publié l’appel d’offres du dernier tronçon de la A-23 entre Lanave et Sabiñánigo, un des principaux goulots d’étranglement des Pyrénées aragonaises, qui entrera en service fin 2029. On espère aussi, après plusieurs retards, que cette même année voie la fin de la mise à quatre voies de la N-232 à Mallén, tandis qu’il y a quelques mois à peine le Ministère des Transports débloquait l’autovía A-40 qui reliera Teruel à Cuenca et Madrid. Reste à voir si le Budget de l’Etat prévoit une enveloppe, car le retard à la formation du Gouvernement Sánchez a laissé en souffrance le nouveau budget. La N-232 vers Castellón (tronçon d’Alcañiz) en reste au stade des études préalables, un stade que n’a même pas encore atteint la A-24 entre Calatayud et Daroca. Il reste également à terminer la A-22 entre Huesca et Siétamo, et à la A-21 le raccordement de Puente La Reina à la Navarre, sans parler du contournement de Jaca qui fait l’objet d’un recours judiciaire.
Il n’y a en revanche aucun doute sur la volonté de mettre les marchandises sur le train, raison pour laquelle les couloirs ferroviaires qui passent par Zaragoza (le fameux Atlantique-Méditerranée) est en cours d’électrification et se prépare à accueillir des trains de 750m de long. De même, la réouverture du passage frontalier de Canfranc vers la France et la Traversée Centrale des Pyrénées (TCP) sont dans tous les esprits comme une éternelle promesse. Mais il se trouve que la balle est dans le camp français, qui ne manifeste guère d’intention de dépenser en faveur du sud du pays pour un projet qui rétablirait la liaison entre l’Espagne et l’Europe.
Et tout le vent favorable aux marchandises s’évanouit quand il s’agit de passagers. Seule la grande vitesse Madrid – Barcelone semble rentable tandis que le réseau régional tire la langue au milieu des protestations des usagers de Monzón, Los Monegros, la vallée du Jalón et Teruel. Pendant ce temps, le proyet de TGV vers Pampelune est en phase d’études, et il faudra voir s’il figure au Budget de ‘Etat.
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