L’État vient de lancer une consultation en vue de réaliser des travaux pour résorber les nuisances sonores subies par les riverains de la R134 entre Oloron et Jurançon. 102 bâtiments et 237 habitants doivent ainsi être protégés du bruit lié au trafic routier.
Jusqu’au 29 mars, une consultation a été lancée par l’État pour le recensement, le diagnostic et le suivi de travaux visant à protéger les riverains de la RN 134 des nuisances sonores du trafic routier entre Oloron et Jurançon.
Au préalable, une carte des zones sensibles a été dressée. 72 « points noirs du bruit » ont ainsi été recensés tout au long de la route nationale : 102 bâtiments et 237 habitants seraient ainsi exposés à des niveaux sonores dépassant la norme européenne autorisée.
Un diagnostic puis des rénovations
L’heure est désormais à la recherche d’entreprises qui auront à encadrer ces travaux visant à protéger les riverains du bruit. Dans un premier temps, il s’agira de compléter les études acoustiques : seules les résidences subissant 70 décibels entre 6h et 22h ou 65 décibels entre 22h et 6h seront éligibles à ce dispositif. À noter aussi qu’il n’y aura que « les bâtiments d’habitation autorisés avant le 6 octobre 1978 », ainsi que ceux validés avant l’infrastructure en cause qui pourront être retenus. L’étude devra en outre comprendre une prévision de trafics routiers à l’horizon de 2038.
Viendra ensuite une phase de diagnostic « acoustique et thermique » des bâtiments les plus gênés par le trafic routier de la R134. « Il sera établi, par bâtiment concerné, un inventaire des éléments des façades exposés au bruit », des menuiseries au vitrage en passant par les murs et le toit.
La Direction départementale des territoires et de la mer, qui gère ce dossier, précise bien que « le programme de travaux permettra, d’une part, d’obtenir un isolement acoustique supérieur ou égal aux limites réglementaires et d’autre part, de proposer des conseils visant à une augmentation de l’isolation thermique ». Les aides financières proposées par l’État ne concerneront toutefois que le volet acoustique.
Souci de l’environnement
Au sein de la consultation, la DDTM précise enfin qu’elle entend concilier « les enjeux de lutte contre les nuisances sonores que subissent les propriétaires riverains avec la protection de l’environnement. Par conséquent, l’utilisation du matériau « bois » issu de forêts gérées durablement sera préconisée mais non imposée. En outre, la gestion des déchets de chantier occasionnés lors des travaux d’isolement acoustique devra être conforme aux attentes réglementaires ».
95 millions d’euros d’investissement prévus entre Pau et le Somport
En janvier dernier, le député Jean Lassalle avait sollicité la ministre des transports ElisabethBorne pour faire le point sur les projets de rénovation de la RN 134.
Par la voix d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne avait détaillé les travaux prévus prochainement pour la route nationale : « L’État est pleinement mobilisé dans le cadre de différents projets inscrits au contrat de plan État-Région pour un montant de 95 millions d’euros, dont 60 % sont apportés par l’État », avait assuré la ministre. Ce qu’a confirmé le nouveau préfet Eric Spitz ce lundi
77 millions d’euros sont consacrés à la déviation Gabarn-Gurmençon, à parité entre l’État et le département des Pyrénées-Atlantiques. « Les études de conception détaillées se poursuivent compte tenu de la complexité de certains ouvrages d’art, de même que les procédures préalables à l’engagement des travaux ». À noter que ce chiffre ne prend pas en compte le surcoût déjà annoncé par la préfecture.
Sur le tronçon Oloron – Pau, 11millions seront donc investis par l’État. Concernant la partie Oloron-Somport, 7millions d’euros seront financés avec 4volets prévus : des aménagements physiques ponctuels (notamment aux entrées Nord et Sud d’Asasp-Arros), la mise en place d’équipements d’information pour les usagers, la « réduction de la vulnérabilité par rapport aux aléas naturels », et « le rétablissement de la transparence écologique pour la faune ». Les premiers travaux devraient avoir lieu « courant 2019 ».
Le député JeanLassalle assure de son côté que les 7 millions d’euros prévus pour rénover la route nationale entre Oloron et le Somport sont insuffisants. « Le tunnel a été construit, mais tout ce qui devait l’accompagner (déviations, mise au gabarit) n’a jamais été fait », rappelle l’élu aspois. Qui définit ce dossier comme « le plus douloureux de ma vie publique ». Mais pour ElisabethBorne, « il ne devrait pas y avoir dans l’immédiat de dépenses supplémentaires: «augmenter les sommes pour la RN 134 dans le cadre du contrat de plan État-Région Nouvelle-Aquitaine voudrait dire réduire les sommes pour d’autres axes, ce qui n’est pas possible. Mais les efforts seront poursuivis dans les autres contrats de plan ».
11 millions d’euros prévus par le ministère des transports pour la mise en sécurité d’un tronçon de 10 kilomètres
Le ministère des transports avait annoncé en janvier dernier à l’assemblée nationale que 11 millions d’euros seraient investis par l’État sur le tronçon Pau – Oloron pour la mise en sécurité d’un tronçon de 10 km. Les travaux envisagés concernent la réduction des nuisances sonores, mais aussi le traitement des eaux de chaussée. En 2009, une enveloppe de 136 millions d’euros avait été débloquée par l’État afin de résorber les « points noirs du bruit » sur le réseau routier national.