Gare de Pau : découvrez à quoi ressemblera le site dès 2018

Oct 15, 2016 | Ferroviaire, Presse française

  • Gare de Pau : découvrez à quoi ressemblera le site dès 2018
    Dans une esquisse présentée au printemps, on comprend mieux le futur visage de la gare (pour 2018), avec une aile en moins, plus de giratoire et le passage des bus.

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  • Gare de Pau : découvrez à quoi ressemblera le site dès 2018
    Jean-Paul Brin et François Bayrou ont dévoilé à Guillaume Pépy leur projet pour la halle Sernam.

    Jean-Philippe Gionnet
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    Jean-Paul Brin et François Bayrou ont dévoilé à Guillaume Pépy leur projet pour la halle Sernam.

    J.-P. Gionnet et DR
  • Gare de Pau : découvrez à quoi ressemblera le site dès 2018
    Venue de Guillaume Pepy pour la vente des batiments de la Sernam et visite de la gare de Pau
  • Gare de Pau : découvrez à quoi ressemblera le site dès 2018
    Les élus ont expliqué au président de la SNCF les difficultés d’accessiblité sur les quais, via le souterrain.

    Jean-Philippe Gionnet
PAR PIERRE-OLIVIER JULIEN, PUBLIÉ LE , MODIFIÉ .la rep

A partir de juillet 2017, Pau sera à 4h09 de Paris par le train le plus rapide. La venue à Pau du président de la SNCF a permis de refaire un point sur l’évolution très prochaine du site de la gare.

La gare de Pau va vivre sa révolution. Si, ces dernières années, des travaux ont déjà, par touches, améliorer le cadre ou le service (et c’est encore le cas actuellement), la mise en service de la LGV entre Tours et Bordeaux en juillet 2017 va sans doute tout changer pour la station de la capitale du Béarn, tout de suite bien plus « proche » de Paris pour les usagers du train.

Guillaume Pepy : « Pau sera à 4h09 de Paris en… par larepubliquedespyrenees

Les passagers devraient, en conséquence, se retrouver plus nombreux, « on table sur 30 % de fréquentation en plus, il faut en tenir compte » note l’adjoint au maire Jean-Paul Brin. La venue hier vendredi du président de la SNCF Guillaume Pépy, là pour signer un accord pour la halle Sernam (lire ci-dessous), a permis de poser de nouveaux jalons dans la mutation de la gare et de son quartier.

Deux ascenseurs pour l’accessibilité

Vieux serpent de mer, et sujet de colère constante des usagers du train : l’accessibilité de la gare est un sujet épineux à Pau. « Il est indigne que nous n’ayons pas une gare accessible aux personnes à mobilité réduite, pour les poussettes et gros bagages qui font des cascades dans les escaliers » a pointé avec force le maire François Bayrou. Quelques minutes plus tôt, il avait attiré le président de la SNCF dans ces mêmes escaliers pour lui exposer la situation. Et lui proposer une solution.

« Les services de la SNCF ont fait des études, hypertrophiées en dépenses, allant de 7 à 9 millions d’euros avec une passerelle. Nous défendons aujourd’hui une idée plus simple, moins coûteuse et envisageable dans un délai suffisamment court. À savoir installer un ascenseur de part et d’autre du souterrain » a annoncé l’édile.

Conscient du caractère inacceptable de la situation, Guillaume Pépy a donné ce vendredi son accord de principe pour que Patrick Jeantet, nouveau PDG de SNCF Réseau (qui a étudié au lycée Barthou !) « travaille cette piste, cette solution à la ‘McGyver’, dans les semaines à venir ».

Le nœud de liaison entre train et bus

Le grand défi de la gare SNCF, c’est surtout de devenir un pôle multimodal, point de départ-arrivée de la première ligne du futur bus à haut niveau de service. Dans ce cadre plusieurs aménagements sont envisagés. Certains, présentés déjà au printemps dans le cadre de « Pau 2030 » ont été confirmés hier devant le président de la SNCF.

« On doit faire de ce site le nœud de liaison entre voie ferrée et BHNS. Toute la plateforme autour de la gare va être traitée. Une des ailes de la gare et un petit bâtiment vont notamment disparaître du paysage pour laisser passage aux futurs bus » a expliqué François Bayrou. Pratique aussi pour créer un accès vers la halle Sernam réhabilitée. Le rond-point serait rasé, dans l’option qui a les faveurs, aujourd’hui, des élus. Sans oublier les parkings. La capacité actuelle, autour de la gare, pourrait être multipliée par trois. Il faut imaginer un parking du Stadium porté à 133 places, celui de l’usine des tramways à 200 places. « Tout sera prêt pour 2018 et la mise en service du BHNS » assure Jean-Paul Brin.

Toutefois, les négociations avec la SNCF durent, pour savoir qui paie quoi, entre les terrains appartenant à la Ville et ceux à l’État. « Il faut que la SNCF valide encore notre choix » concède l’adjoint. La venue de Guillaume Pépy a sans doute permis de pousser à la roue.

Juillet 2017 : Pau-Paris en 4h09 pour le train le plus rapide

La venue du président de la SNCF était l’occasion pour Pau de porter quelques doléances, à l’instar du cadencement des futurs TGV reliant Pau à Paris. Guillaume Pépy a pu confirmer que « le service va s’améliorer à partir du 2 juillet 2017 et la mise en service de la ligne à grande vitesse en Tours et Bordeaux. Le gain de temps pour Pau sera d’une heure, voire 1h10. Le trajet le plus rapide s’effectuera en 4h09 entre Pau et Paris. Il y aura quatre allers-retours directs. Et autant avec des correspondances via Bordeaux ». Comprendre qu’il y aura huit départs pour la capitale depuis la cité paloise.

« Avec des horaires de plus grande amplitude. On pourra partir plus tôt de Pau et revenir plus tard de Paris. Exemple, le premier train du matin fera arriver à Paris à 10h08, contre 11h36 aujourd’hui ». Le président de la SNCF a aussi précisé que le matériel allait être progressivement changé d’ici fin 2018, « avec à terme une plus grande capacité (+20 %). » Enfin, sur les tarifs, « ils seront déterminés en janvier.Mais ils resteront toujours plus attractifs que l’aérien » a assuré Guillaume Pépy.

La Ville achète la halle Sernam à la SNCF pour porter « un projet ambitieux »

« Ouf ». Enfin, le maire François Bayrou pouvait souffler après avoir paraphé ce vendredi le protocole d’accord en vue de l’achat par la Ville de la halle Sernam, propriété de la SNCF. L’élu montrait en effet un vrai soulagement de voir ce dossier enfin avancer, « on franchit un pas décisif » après deux ans de négociations.

► 840 000 euros hors taxe

Dès son élection, l’édile avait ce bâtiment dans le viseur. Déjà pour sa qualité architecturale, né dans les années 30, construit en béton armé du système dit Hennebique (un mixte de construction alliant pièces de fer autonomes et béton). « Il est rarissime qu’une telle structure puisse être portée à la vue de tous. C’est le cas chez nous, depuis le boulevard des Pyrénées. À l’intérieur, c’est aussi un espace superbe ».

La Sernam se prêtait ainsi parfaitement à sa politique de « reprendre des lieux abandonnés pour en faire des lieux de vie et de rayonnement ».

► La fin d’un bail coûteux

Mais une autre raison, plus matérielle, a poussé la municipalité à s’emparer de la halle. Son coût pour la Ville. « On a dénoncé le bail en mai 2015 par lequel Pau louait 200 000 euros par an la Sernam, pour n’y entreposer que les rails du Grand Prix ! » Une dépense devenue insupportable. D’où le choix d’entrer en discussions pour un rachat. Après la signature d’hier, avec le président de la SNCF Guillaume Pépy, la promesse de vente devra intervenir dans le courant du premier semestre 2017, sous réserve de l’aboutissement de la procédure de déclassement du bien.

Comme nous l’annoncions dès le 10 septembre, l’achat s’élève au prix de 840 000 € hors taxe. Pour une superficie d’environ 4 000 m2 bâtis et 7 000 m2 de terrain. La grande question est aujourd’hui : que faire de tout cet espace ?

► Un concours pour les écoles d’architecture

Là encore, la municipalité multiplie les idées, les pistes d’aménagement. À cette heure, rien n’est encore défini précisément. Seule certitude : la présence d’un skate-park indoor, au bout du bâtiment, qui se poursuivrait à l’extérieur de la halle. « Le site aura aussi une vocation économique, tout en étant également dédié à l’expression culturelle, artistique, sportive, festive…» On n’en saura pas beaucoup plus.

Les élus n’écartent donc aucune éventualité, mais souhaite que cette reconversion « porte un projet ambitieux », et trace un trait d’union entre le quartier des Rives du Gave et celui de la gare. Pour le bâti, François Bayrou a annoncé vouloir lancer « un concours auprès des écoles d’architecture de France pour une mise en valeur de la halle. »

Face à une telle mutation, le président de la SNCF Guillaume Pépy ne pouvait que féliciter l’envie « de donner une nouvelle vie à un ouvrage pareil. Cela fait plaisir à tout le monde. Peu de bâtiments comme celui-ci ont échappé à la démolition. Et aujourd’hui, ils deviennent des points d’attrait, comme à Versailles ou à Paris, avec la halle Freyssinet, qui abrite par exemple des start-ups ».

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