Une association d’usagers demande à la SNCF de mettre en service cet équipement pour améliorer la desserte entre Pau et Oloron.
Évitement de Buzy inutilisé sur la ligne Pau Oloron Bedous, quais toujours inadaptés pour les voyageurs à mobilité réduite en gare de Pau, absence d’installations permanentes de contre-sens (IPCS) sur la ligne Pau-Lourdes, liaisons transversales insuffisantes pour rejoindre Hendaye, Lyon et Marseille depuis le Béarn…
L’antenne Aquitaine Grand Pau de l’association de défense des usagers des transports (DUT) a dressé un inventaire des points noirs qui handicapent et enclavent le système ferroviaire béarnais.
Originalité de cette démarche, L’association s’inscrit en tant que force de propositions auprès des acteurs du transport ferré régional, dont la SNCF (lire encadré).
Croisement impossible
Premier sujet d’interrogation de la DUT, la non-utilisation de l’évitement de Buzy, qui vient d’être refait à neuf. « La gare de Buzy était pendant longtemps le point d’embranchement de l’ancienne ligne vers Laruns, les Eaux-Chaudes et les Eaux-Bonnes, fermée aux voyageurs dès 1969 puis déclassée », explique Jean Frilleux, vice président de la DUT.
L’association constate que la circulation en navette sans croisement entre Pau et Oloron, interdit actuellement à plusieurs rames d’emprunter la ligne en même temps, ce qui est préjudiciable aux heures de pointe.
« La mise en service de l’évitement de Buzy, permettrait le croisement de ces rames et d’améliorer la fréquence des trains », défend Jean Frilleux. « La SNCF pourrait ainsi créer un train supplémentaire direct le matin et le soir entre Pau et Oloron et améliorer la desserte des autres gares ».
Pénurie de conducteurs
DUT suggère l’aménagement dans la foulée d’un second évitement à Jurançon et Gan, près de la fromagerie des Chaumes, couplé à la mise en place d’un parking relais.
« Cet équipement permettrait aux usagers qui viennent quotidiennement travailler à Pau, d’utiliser le train conjointement aux bus et aux vélos de l’agglo. L’investissement ne serait pas conséquent, entre la pose de deux aiguillages et la création d’un seul quai. »
La mise en service de l’évitement de Buzy dépend aujourd’hui essentiellement de la volonté de la SNCF d’équiper la ligne d’une signalisation automatique estime la DUT . « Il faudra aussi plus de rames et de conducteurs sachant que la SNCF manque des deux », ajoute l’association, lucide, qui ne se décourage pas pour autant.
Pas une priorité pour la SNCF
« Aujourd’hui, le nombre de trains proposés sur la ligne Pau-Oloron-Bedous et leur fréquentation ne justifient pas la mise en place de cet évitement de Buzy », répond SNCF réseau à la DUT. « La mise en place d’un nouveau système de signalisation est indispensable pour faire circuler plusieurs trains en même temps sur cette ligne et permettre un croisement sécurisé. Cela nécessiterait de lourds investissements, que l’on peut chiffrer à plusieurs millions d’euros. Ce n’est pas une priorité actuellement. Cette remarque est valable pour l’IPCS sur Pau-Lourdes. La création d’installations de ce type entre Morcenx et Dax représente un budget de 52 millions d’euros pour 39 km de ligne. Si on doit rouvrir le trafic international de Bedous à Canfranc, alors la question se posera en d’autres termes », ajoute néanmoins SNCF réseau.
Pour l’accessibilité de la gare de Pau, SNCF réseau révèle qu’une étude est en cours avec l’Agglo de Pau pour proposer une solution soit par ascenseur, soit passerelles avec ascenseurs, soir par des souterrains. Des propositions ont été faites. Le financement est en cours de montage.