Deux mois avant l’échéance, difficile de mesurer les retombées en Béarn et Soule du sommet biarrot. Mais si les hôteliers sont sceptiques, l’aéroport palois, lui, se prépare.
Si le prochain G7 de Biarritz (24–26 août) donne, déjà, quelques maux de têtes aux autorités, il laisse pour l’instant les acteurs économiques béarnais dans l’expectative.
Les plus optimistes espèrent que, un mois après le long passage du Tour de France cycliste dans la région, cette réunion des chefs d’État prolonge l’importante exposition médiatique attendue. Ce qui n’est jamais mauvais pour les affaires. « Disons que la période (du G7) n’est pas idéale, mais cela reste quand même une chance pour la notoriété de notre territoire », résume assez bien Yves Larrouture. Le président en Béarn et Soule de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH) déplore, comme beaucoup d’autres, que le sommet ait lieu « en pleine saison touristique ».
À cet égard, on remarquera que le dernier G7 tenu sur le sol français, en 2011, à Deauville (lire par ailleurs), s’était déroulé au mois de mai, et en semaine. Ce qui ne sera pas le cas à Biarritz… Résultat : « J’entends des collègues dire qu’ils préfèrent conserver les réservations faites par leurs clients habituels… qui, eux, reviendront ! » prolonge Larrouture.
Alors que le taux de remplissage des hôtels du département est généralement « de 80 % environ » pour cette période, le G7 serait presque perçu comme un locataire trop encombrant ! À Seignosse, par exemple, le maire a publiquement regretté que « des villages vacances entiers » aient été « privatisés » afin d’y loger, dès la mi-août, près de 3000 membres des forces de l’ordre.
Le responsable béarnais de l’UMIH préfère, lui, attendre et voir, n’excluant pas « que l’on bénéficie d’un effet de débordement au niveau des réservations ». Si plus de 5000 chambres, essentiellement sur la côte basque, ont été déjà retenues, au moins un millier de logements supplémentaires seraient en effet nécessaires. Le Béarn et la partie sud du département des Landes sont les premiers concernés.
Easy Jet de retour à Pau
Du côté de l’aéroport palois, on reste également dans l’attente d’informations supplémentaires. « Pour l’instant, nous n’avons aucun dimensionnement », fait savoir Thierry Souchez, le directeur d’Air’Py, société gestionnaire de la plateforme. « Air France n’a rien modifié au niveau de ses grilles horaires. La capacité des appareils sera, peut-être, augmentée, mais je ne pense pas qu’il y aura des avions en plus sur la période ».
Par ailleurs, l’accueil sur le tarmac d’Uzein de membres des délégations participant au G7 n’est pas totalement exclu. Ainsi, Japonais et Canadiens étaient, encore récemment, pressentis. « Mais ça change presque tous les jours », recadre Thierry Souchet, prudemment.
En revanche, il est acquis que, comme en février dernier, et afin de mener alors une lourde opération de travaux, l’aéroport biarrot restera fermé au grand public et autres vols commerciaux durant la totalité de l’événement. Pau-Pyrénées avait su en profiter, compilant ce mois-là son plus fort pic de trafic mensuel depuis des années ! 65 000 passagers avaient transité en Béarn pendant cette période, soit tout de même 20 % de plus qu’en février 2018.
On se souvient que Easy Jet, avec qui les négociations se poursuivent pour une installation pérenne, avait momentanément posé ses valises et fait part ensuite d’une expérience réussie (9200 personnes transportées). La compagnie britannique à bas coût, avec laquelle l’aéroport palois dispose déjà d’un contrat d’assistance pour 3 ans (1), « devrait revenir à Pau pendant la durée du sommet », révèle Thierry Souchet.
(1) Des projets d’ouvertures de lignes, notamment vers le Royaume-Uni et le Bénélux (Amsterdam ?) sont à l’étude.