Friches de Pau-Bizanos : Eiffage étudie la création d’un éco-quartier

Oct 12, 2016 | Economie, Presse française

Friches de Pau-Bizanos : Eiffage étudie la création d'un éco-quartier
Le site qui intéresse Eiffage s’étend sur 4,5 hectares, entre la voie ferrée et l’avenue Gaston-Lacoste. Il est à l’abandon depuis 2008.

J.-p. Gionnet
la rep
PAR PIERRE-OLIVIER JULIEN, PUBLIÉ LE , MODIFIÉ .

Alors que ça bouge du côté des friches du Gave, le site voisin de l’ex-société Dehousse intéresse Eiffage Immobilier qui va livrer un plan d’aménagement.

« Pour la friche Dehousse, il y a un porteur de projet intéressé». La petite phrase avait été glissée par l’élu palois Jean-Paul Brin, le 30 mai, à l’heure où les travaux des friches du Gave démarraient. Une simple déclaration mais ouvrant de grandes perspectives pour ce site voisin des friches, à cheval sur Pau et Bizanos, s’étendant sur 4,5 hectares et aujourd’hui à l’abandon.

On sait désormais l’identité de ce fameux porteur de projet. Et ce n’est pas moins qu’un poids lourd de l’aménagement : Eiffage Immobilier, qui traite actuellement en direct avec la société Freinrail Systèmes (qui avait repris Dehousse Industrie mais cessant toute activité en 2008), pour le rachat des terrains et pour leur envisager un avenir. « Nous étudions ce dossier depuis environ un an» nous confirme Hervé Lapastoure, directeur d’Eiffage Immobilier Sud-Ouest.

« Nous avons toujours été ‘à l’écoute’ de ce quartier, depuis qu’Eiffage a participé à la construction du stade d’eaux-vives ». Hervé Lapastoure, directeur d’Eiffage Immobilier Sud-Ouest

Pas surprenant d’ailleurs que cet opérateur se positionne sur la friche Dehousse. « Nous avons toujours été ‘à l’écoute’ de ce quartier. Depuis qu’Eiffage a participé à la construction du stade d’eaux-vives, on est resté attentif aux opportunités dans cette zone, afin d’y développer un projet». Celui-ci devrait prendre la forme d’un éco-quartier, objectif déjà avancé par les élus au printemps. «Nous sommes en train de finaliser le plan de masse que nous présenterons aux collectivités d’ici la fin de l’année. On parle en effet d’un éco-quartier, avec de mutiples activités : logements, commerces mais aussi bureaux» confirme Hervé Lapastoure.

PLUSIEURS CONTRAINTES

Sauf que l’opération ne s’annonce pas des plus simples, il faudra tenir compte de plusieurs contraintes. « Quid de la pollution du site ? Quid des lignes électriques haute-tension ? Quid des risques d’inondations ? Il faudra en effet y répondre» acquiesce le représentant d’Eiffage, sans vouloir dévoiler dès à présent son plan. « Notons tout de même que le propriétaire Freinrail est en charge de la dépollution et a déjà entamé un gros travail » affirme Hervé Lapastoure. A Eiffage ensuite de rendre possible la construction de logements et de bureaux. « Le site est tellement grand que le projet sera de toute façon phasé. On peut espérer sa validation dès 2017 et voir les premières opérations prendre forme dès 2018» assure le directeur.

«Pour notre part, notre rôle est de faciliter la tâche de l’aménageur, en le mettant en relation avec des potentiels utilisateurs des futurs espaces. Son investissement sera grand. Il faut qu’il parvienne à équilibrer économiquement son projet» souligne Jean-Paul Brin. Seule demande de la collectivité : qu’Eiffage inscrive son opération «dans le paysage urbain», en ne s’éloignant pas du plan-guide de l’architecte Nasrine Seraji sorti en 2014. «C’est aussi ce qu’Eiffage est en train de regarder» note le maire de Bizanos, André Arribes. Ce dernier se félicite de voir un groupe comme Eiffage se pencher sur le cas de la friche Dehousse, « c’est une société qui a les reins solides, qui a l’habitude de traiter de tels projets. C’est une sécurité pour nous».

NOUVELLE VOIE D’ACCÈS

L’élu précise aussi que « les parcelles les plus exploitables sont du côté de Bizanos. Notre vœu est de voir l’émergence d’un nouveau quartier, de créer de la mixité». Une opération qui permettrait aussi, grand espoir de l’édile, d’aménager une nouvelle voie d’accès entre la place Gambetta de Bizanos et l’avenue Gaston-Lacoste. Pour dédoubler l’existante, déjà très empruntée.

Enfin, pour conserver l’esprit de ce site qui a accueilli une usine à gaz de 1853 à 1950, l’ancien gazomètre, difficilement démontable à l’intérieur de l’ex-Dehousse, pourrait demeurer au cœur du futur quartier, comme une trace patrimoniale du passé.

Friches du Gave : la fin des premiers travaux espérée d’ici fin novembre


Chantier Impressionnant. C’est sans doute le mot qui vient aux lèvres de tous les badauds qui passent aux abords des anciens entrepôts Sallenave et de l’Epargne (Aigrefeuille). Ceux-ci ont disparu du paysage des friches du Gave. Et au milieu d’un champ de ruines, on aperçoit désormais distinctement Pau depuis le stade d’eaux-vives. Impressionnant en effet de ne plus voir ces vieux bâtiments qui étaient depuis des années à l’abandon et qui sont tombés ces dernières semaines, sous l’impulsion de l’EPFL, l’Etablissement public foncier local que l’Agglo avait missionné en avril 2015 pour acquérir les terrains et porter financièrement les premiers travaux.

L’hectare et demi en poche depuis fin 2015, l’opération pour effacer ces ‘verrues’ pouvait donc démarrer. En prévision de faire place nette avant l’échéance des championnats du monde de canoë-kayak en septembre 2017.

Le chantier a ainsi démarré fin mai. D’abord par les dépollutions et désamiantages. «La partie la plus longue de l’opération. Il a aussi fallu débarrasser beaucoup de produits, de meubles de l’ancienne boîte de nuit» note Anthony Zajdowicz, le directeur de l’EPFL.

Cette phase a duré jusqu’à fin août. Mais depuis septembre, les entrepôts Epargne ont été grignotés et mis à bas à coups de pelle, grâce à l’entreprise Cardem (filiale de Vinci). «En trois semaines, tout est tombé.» Sallenave, eux, ont été démolis petit à petit ces derniers mois.

PARKING PROVISOIRE

Aujourd’hui, les ouvriers s’attaquent aux fondations et vont prochainement combler les sous-sols, en partie avec les gravats sur place. La mission confiée à l’EPFL : rendre une plateforme qui servira, de façon provisoire, de parking de 600 places pour l’accueil des Mondiaux de canoë-kayak. «On vise finir ces travaux dans un mois» précise le directeur de l’EPFL qui pouvait féliciter son établissement de toucher au but moins d’un an après l’achat du foncier, «dans des délais raccourcis, sans négliger quoi que ce soit».

Ensuite, la balle sera dans le camp de l’Agglo qui rachètera à l’EPFL tout ou partie des terrains. Ou qui invitera l’EPFL à les céder à un opérateur privé qui sera chargé d’appliquer le plan de la collectivité. A savoir, notamment, avec l’idée de créer du stationnement paysager, mais aussi, côté canal Heid, des petits bâtiments qui serviraient de logements pour jeunes sportifs à l’étage et de locaux commerciaux ou associatifs au rez-de-chaussée.

Share This