Pour leur dernier rassemblement au parc des expos, avant le scrutin de mars prochain, les élus locaux ont cette fois encore évoqué leur quotidien émaillé de difficultés.
« L’ambiance de cette journée est toujours un peu différente quand il y a une élection derrière… » Cet élu local, qui s’est de nombreuses fois rendu au traditionnel rassemblement des maires organisé dans l’enceinte de la foire paloise, sait déjà qu’il ne sera plus de la partie en 2020. Comme bon nombre de ses quelque 150 pairs réunis lundi matin.
Un brin désenchantés, fatigués aussi de devoir toujours chercher « comment faire mieux… avec moins ! ainsi que l’a rappelé leur président Alain Sanz, les élus locaux ont cette fois encore dressé une sorte d’inventaire à la Prévert. Ou évoqué leurs difficultés du quotidien – quand ce n’est pas pire – pour mieux interpeller le représentant de l’État, sur des questions allant de « la pression insupportable imposée par les gens du voyage » (Arthur Finzi) au recul des services publics en milieu rural.
Les poids lourds de Bidos
« Etre maire, ce n’est pas tous les jours fête », avait opportunément rappelé François Bayrou, en préambule. Surtout, à titre d’exemple, quand votre village, Bidos en l’occurrence, voit la route départementale qui le traverse « empruntée chaque jour par 780 poids lourds ! », déplore son maire André Paillas.
Nécessité d’une déviation, sécurisation de la R134…, autant de sujets qui, dès lors, se sont invités dans la discussion, le préfet Eric Spitz « ne doutant pas que cela soit inscrit dans les préconisations qui figureront sur le prochain contrat Etat-Région ». A voir. A vérifier aussi, la confirmation de l’engagement de l’État « à ne fermer aucune trésorerie dans le département en 2020 ».
Cette 39e édition de la journée des maires et présidents d’intercommunalités s’était par ailleurs donné pour thème le vaste sujet du développement durable dans les territoires. Une question abordée via le prisme des pratiques agricoles dont, bien sûr, la brûlante question de l’usage des pesticides.
Le président de la chambre départementale d’agriculture, Bernard Layre, a profité de cette tribune pour asséner quelques messages. Et essayer aussi de tordre le cou à plusieurs idées reçues, quitte même à hausser le ton : « Alors que les signaux de plusieurs de nos filières sont dans le rouge, les pouvoirs publics n’envoient pas de bons messages en signant des accords tels que le Ceta (traité de libre-échange entre Canada et Europe) », a-t-il déploré. Évoquant aussi la transition « vers des méthodes plus vertueuses », l’élu consulaire a rappelé « qu’on ne peut décider, comme ça, d’arrêter tout d’un coup les traitements des plantes ».
« Des terres menacées »
Par ailleurs, selon Bernard Layre, la généralisation de l’arrêté déjà pris par certains élus locaux, et visant à interdire l’épandage de pesticides à moins de 150 mètres de toute habitation, est potentiellement « catastrophique ». Notamment dans un département comme les Pyrénées-Atlantiques « où l’agriculture fait travailler 40 000 personnes ». Une telle mesure pourrait « faire sortir pas moins de 3 millions d’hectares » des surfaces agricoles travaillées en France. Autre sujet abordé devant les maires : le contenu de la loi Egalim (1). « Des sanctions » sont demandées à l’encontre des représentants de la grande distribution suspectés de ne pas jouer le jeu, de ne pas admettre la réalité de coûts de production qui rognent les marges.
(1) Elle vise, afin de garantir l’accès pour tous à une alimentation saine, « à promouvoir un équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole ».
-42 % cest la baisse de la dotation forfaitaire depuis 5 ans dans le 64.cela représente une enveloppe globale de 5 milliards €. 16 communes ne touchent plus rien