Étude de la Virginie à Orthez : ce sera 9 millions d’euros au moins

Août 2, 2016 | Presse française, Routier

PAR ARNAUD ROSSIGNON, PUBLIÉ LE .
Journal LA REPUBLIQUE.

Livrée récemment à ses commanditaires, l’étude d’opportunité sur l’ouverture d’un échangeur sur l’A64 à la Virginie estime le coût du chantier entre 9 M€ et 18 M€ suivant le scénario retenu.

Ancien échangeur ou non, cela ne change rien à l’affaire. Pour rouvrir un diffuseur autoroutier sur l’A64 au lieu-dit de la Virginie, il faudra mettre de sérieux moyens sur la table. Selon l’étude d’opportunité commandée début 2015 aux ASF, et que nous avons pu consulter, le prix du chantier oscille en effet entre 9 millions et 18 millions (HT) suivant la variante retenue, coût de réalisation des carrefours de raccordement au réseau viaire secondaire compris.

« Très sommaire, mais conforme au niveau d’études » de l’aveu de ses auteurs, cette estimation ne manquera pas de donner du grain à moudre à la Ville et aux cofinanceurs de l’étude, Lacq-Orthez et le Département. Engagée en première ligne pour le financement de l’opération éventuelle – l’État ayant exclu toute participation par la main du secrétaire d’État aux Transports Alain Vidalies – ces collectivités doivent désormais peser les avantages et inconvénients des sept variantes d’aménagement proposées.

18 M€ pour un échangeur « trompette » complet

Parmi eux, quatre sont des échangeurs complets. Leur mise en service permettrait « d’intéresser des niveaux de circulations variant de 6 700 à 7 380 véhicules/jours (dont 7,4 à 7,2 % de poids-lourds) » aux années horizons respectives 2020 et 2036 ».

Une perspective ternie par le coût de l’investissement, qui s’échelonne de 16 M€ à 18 M€ pour la variante n°2, considérée comme celle « ayant le moins d’impact et les meilleurs avantages ». Cet échangeur « trompette », composé de deux bretelles se rejoignant sur une voie à double sens pour aboutir à la gare de péage, toucherait néanmoins l’Adapei, dont un bâtiment se dresse sur le passage d’une bretelle de sortie.

De leur côté, les trois scénarios de demi-échangeurs permettraient « d’intéresser des niveaux de circulation variant de 4 590 à 5 000 véhicules/jour (dont 8,6 % à 8,3 % de poids-lourds » aux années horizons respectives 2020 et 2036. Moins gourmands en travaux, ils se révèlent sans surprise moins onéreux.

De 9 M€ à 13 M€ suivant les demi-échangeurs

Estimé à 9 M€, le scénario le moins cher prévoit un aménagement « losange », avec deux gares de péage de part et d’autre de l’A64. S’il offre l’avantage de présenter « le moins d’impact » avec notamment aucun bâtiment sur son tracé, l’infrastructure envisagée aurait cependant pour défaut de ne pas pouvoir « évoluer en un échangeur complet ».

Un inconvénient qui a poussé les auteurs du rapport à plancher plus dans le détail le scénario d’un demi-échangeur « trompette », capable d’évoluer dans le futur vers la configuration complète esquissée dans le scénario n°2. Son coût ? 13 M€, dus notamment à la nécessité de réaliser un pont pour enjamber l’autoroute estimé à 3 M€.

Les coûts d’entretien à prendre en compte

Outre la facture pour la réalisation du chantier, le diffuseur continuera également à coûter de l’argent une fois mis en service pour son entretien et son exploitation. « À ce stade, on retient les charges annuelles comprenant personnel, achats, prestations, taxes : de 250 000 à 290 000 € par an selon la configuration géométrique du diffuseur », précisent les auteurs du rapport. Des charges auxquelles s’ajoute également « la maintenance lourde d’infrastructures-renouvellement (avant 2036) ». Soit « de 475 000 € à 550 000 € pour la maintenance lourde et 900 000 € à 1,8 M€ pour le renouvellement selon la configuration géométrique du diffuseur ». Ces éléments intégrés dans le coût global, la subvention d’équilibre nécessaire serait donc « de 13,8 M€ HT pour une solution d’un demi-échangeur pouvant évoluer en échangeur complet et de 19,4 M€ HT pour une solution d’échangeur complet de type 2 ».

5 ans d’études, au moins 2 autres pour le chantier

Autant de chiffres qui promettent de faire pâlir certains élus et qui devront être mûrement pesés par les collectivités. Si elles décident néanmoins de céder aux charmes de Virginie, elles s’embringueront dans une œuvre qui devrait durer au minimum 7 ans. On estime généralement la durée de la phase « étude et procédures » à environ 5 ans et à 2 à 4 ans pour la phase « réalisation ». Soit pas avant 2023 dans le meilleur des cas.

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