Le président de l’Agglo de Pau qui mise beaucoup sur la fibre pour développer les services aux usagers, est un fervent défenseur du numérique.
- Le déploiement de la fibre va arriver à son terme au cœur de l’Agglo d’ici la fin de l’année, et pour le reste du territoire en 2021. C’est pour vous un grand atout d’attractivité ?
C’est un atout unique en France. Nous sommes le seul ensemble urbain qui va être dans la situation d’avoir 100 % des foyers reliés à la fibre et le tout construit grâce à une politique publique – et des fonds publics – celle qu’avait lancée André Labarrère à la suite du travail que nous avions conduit lui comme maire de Pau et moi comme président du Conseil général, baptisé Béarn 21e siècle.
Nous en avions conclu qu’il fallait investir sur les réseaux numériques. Et il a lancé cette politique à la tête de la communauté d’agglo, un investissement qui arrive à son terme. Aujourd’hui, nous avons le retour sur investissement. Avoir une ville connectée jusqu’à chaque bureau et à chaque appartement en très haut-débit, c’est un atout compétitif très important.
- On sent bien l’envie de devenir une smart-city. Quel développement imaginez-vous ?
Je déteste les anglicismes, moi je dis la ville intelligente. La fibre ouvre des possibilités nombreuses. Par exemple, celle de proposer des services numériques au citoyen, parce que la fibre comporte un réseau actuellement non utilisé qui va permettre des applications directes avec les citoyens.
On aura beaucoup de choses que les gens pourront aller consulter. Des objets connectés, par exemple on pourra gérer le trafic automobile numériquement ou l’éclairage, en baissant l’intensité la nuit ou en la haussant quand une voiture passe. On pourra avoir un traitement d’images immédiat par intelligence artificielle, par exemple pour optimiser le stationnement. Nous aurons très vite une maquette numérique en 3D, consultable par les gens depuis chez eux.
On aura une capacité à lancer des programmes de présentation dans la ville par numérique, sur les smartphones ou tablettes. C’est ce que nous aurons très vite au Tour des géants : on l’avait en tête depuis le début et nos services l’ont développé. Il vous suffira de passer devant un des totems évoquant un des 100 tours de France passés, et se déclenchera automatiquement son résumé filmé.
Grâce à ces services aussi, chacun chez soi pourra obtenir des papiers d’identité. Tout cela est à construire, mais vous voyez à quel point on est une cité d’avant-garde grâce à cet investissement pensé il y a 20 ans.
- Les villes intelligentes passent aussi beaucoup par la vidéo protection. Le numérique sert ainsi votre plan anti-solitude ?
La vidéo protection joue évidemment un rôle important. Il faut souligner l’effort fait en la matière. Quand on est arrivés, il n’y avait pas une caméra de vidéo protection sur la ville. Aujourd’hui, il y a un réseau serré qui a permis de résoudre plus de 150 affaires, dont des affaires avec mort d’homme. Et qui permet de mettre en alerte les services dès qu’on identifie une scène inquiétante, étrange, pas claire.
Tout ça, c’est des technologies d’avant-garde au service d’une ville plus humaine. La vidéo protection protège les gens. Qu’on se sente en sécurité dans sa ville et dans sa rue, c’est la première des chaleurs humaines.
- L’Agglo vient de refonder son site internet, une vitrine mais aussi un portail de services. C’est un outil de citoyenneté important pour vous ?
C’est évidemment un outil très important, le site internet est une porte d’entrée pour chacun des citoyens sur chacune des activités de la Ville. Chacun peut y trouver et y apporter quelque chose.
- Où en est le projet de la Sernam et de ses 2 500 m2 dédiés aux start-up et au coworking ?
La Sernam va être un tiers-lieu, un lieu de création et de promotion d’entreprises tournées vers le numérique et en particulier vers l’artistique. On peut imaginer par exemple des studios de dessin animé, de jeu vidéo, de réalité augmentée, de musique numérique…
Toutes ces activités qui donnent à la ville une image et une réalité d’avant-garde vont être installées à la Sernam. On est en train de choisir les architectes qui vont dessiner l’ensemble du projet.