Didier Laporte (CCI Pau-Béarn) : « Nous travaillons à l’attractivité du territoire »

Oct 18, 2018 | Aérien, Economie, Ferroviaire, Presse française, Routier

Didier Laporte (CCI Pau-Béarn) : « Nous travaillons à l’attractivité du territoire »

Didier Laporte : « Nous devons arriver à créer le réflexe CCI ».

© Archives J.-PH. gionnet

 

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Chaque semaine, nous présenterons les trois finalistes d’une catégorie. La cérémonie de remise de prix aura lieu le 22 novembre au Palais Beaumont de Pau. La Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn parraine la catégorie transmission/reprise.

Élu il y a deux ans à la présidence de la chambre de commerce et d’industrie (CCI Pau-Béarn), Didier Laporte se dit satisfait du travail engagé.

  • Cela fait deux ans que vous êtes président de la CCI Pau-Béarn. Quel regard portez-vous sur cette première partie de votre mandat ?

En 2016, nous avions trois grandes priorités : accompagner les entreprises dans la digitalisation et la transformation numérique, travailler à l’attractivité du territoire et renforcer le dialogue avec l’écosystème, c’est-à-dire réinstaller la CCI dans le paysage local. Nous avons engagé tous ces chantiers. Cela s’est traduit par des visites dans tous les territoires. Sur l’attractivité, nos premières rencontres, organisées avec les EPCI du Béarn, ont réuni 500 personnes à l’hippodrome et nous sommes en train de travailler aux deuxièmes rencontres. L’objectif étant de lancer ensuite une stratégie de marketing territorial.

  • Pourquoi ce sujet de l’attractivité territorial vous tient-il tant à cœur ?

Parce que nous avons plein d’atouts mais avons du mal à le faire savoir. C’est une mission des CCI de travailler à l’avenir d’un territoire, à son développement. Mais il faut pour cela que nous arrivions à nous regrouper sous une seule bannière. C’est ce que nous avons fait avec notre réseau d’ambassadeurs du Béarn. Nous avons en effet découvert que le département avait lancé la même démarche il y a quelques années. Nous avons donc unifié nos démarches.

Autre initiative, profiter du Brexit pour faire parler de nous. Nous avons lancé un film en Anglais que nous allons décliner dans d’autres langues. Nous sommes également allés à Saragosse avec Chemparc pour renouer les liens avec l’Aragon. Ils sont très demandeurs.

  • Sur ce dernier sujet, l’amélioration des infrastructures transfrontalières est-il toujours un combat de la CCI ?

Pour moi, il n’y a pas de sujets tabous. La ligne ferroviaire aura son utilité mais nous devons aussi améliorer la liaison routière. Il ne peut y avoir des infrastructures modernes et sécurisées en Espagne et une R134 compliquée. Il faudra donc se mettre autour d’une table pour aborder les financements. Il faut créer l’axe Bordeaux-Saragosse au sein duquel il faudra aussi s’occuper de la section Pau-Oloron.

  • L’aéroport semble aller mieux et regagner des voyageurs…

Il y a de l’amélioration sur plusieurs lignes. Comme sur Lyon avec un jet plus rapide, moins bruyant. Vers Roissy avec une augmentation de capacité. La ligne vers Marrakech fonctionne bien et nous attendons beaucoup des lignes transversales saisonnières vers Brest, Caen et Strasbourg.

Nous allons travailler aussi à l’international et j’espère que nous pourrons faire des annonces en 2019. L’objectif est de retrouver les 800 000 passagers à l’horizon 2022 et avoir des lignes low-cost vers le nord de l’Europe qui nous permettraient d’aller flirter avec les 900 000 passagers.

  • Où en êtes-vous du projet de déménagement du CNPC ?

Nous espérons bientôt poser la première pierre dans la zone des Rives du gave (à Pau). Ce sera pour nous un gros investissement structurant en collaboration avec l’agglomération de Pau et la SEM Pau-Pyrénées. Nous avons aussi des projets pour l’hôtel consulaire qu’il faut transformer. Nous devons mieux nous inscrire dans le paysage des intervenants économiques afin de créer le réflexe CCI, que la CCI soit un lieu de vie, ouvert avec des espaces partagés de coworking.

Quant à l’École supérieure de commerce (ESC), elle a effectué une belle rentrée, nos résultats sont bons et nous avons réussi à inverser la courbe du déclin, ce qui prouve que nous n’avons pas si mauvaise réputation auprès des étudiants. D’autant que tout le monde est désormais lucide sur les classements. On ne pourra jamais être en haut du tableau. Nous sommes en bas d’un classement… qui est celui de l’excellence puisque 36 écoles y sont classées sur 250 en tout en France. Reste que l’école aura besoin d’adapter son environnement et ses infrastructures à la pédagogie moderne. Nous le ferons.

► Organisée par notre journal, la cérémonie des Étoiles de l’économie, qui récompense les PME de Béarn et Soule se déroulera le 22 novembre au Palais Beaumont de Pau. Chaque jeudi, jusqu’à cette date, nous présenterons les trois finalistes d’une catégorie, sélectionnés par le jury, avec interview du parrain de la catégorie concernée.

Des inquiétudes pour les finances de la CCI

La CCI a dû mettre en place cette année un plan de réorganisation qui s’est traduit par la suppression de 30 postes (21 à l’ESC, 8 au siège et 1 au CNPC).

« Toutes les organisations sont de nouveau opérationnelles » explique Didier Laporte qui s’inquiète quand même pour les années à venir. « Le gouvernement prévoit 400 millions d’économies au niveau national pour les CCI. À Pau, nous pourrions avoir 2 millions de moins. Il faudra se réinventer et faire notre propre mutation. » Et de regretter la vision « trop réductrice » du gouvernement. « Les CCI accompagnent les entreprises en difficultés, sinistrées comme nous le faisons à Salies. »

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