Plusieurs quartiers ne sont toujours pas raccordés au très haut débit. Il reste 19 000 relais à installer
«Pau broadland country » ? Toute la ville se souvient d’un des derniers paris du maire André Labarrère, au début des années 2000, quand l’Internet n’était pas encore devenu un besoin. Alors que le réseau fonctionnait encore souvent via un modem, l’ancien ministre de Mitterrand met en ?uvre le…
«Pau broadland country » ? Toute la ville se souvient d’un des derniers paris du maire André Labarrère, au début des années 2000, quand l’Internet n’était pas encore devenu un besoin. Alors que le réseau fonctionnait encore souvent via un modem, l’ancien ministre de Mitterrand met en œuvre le très haut débit. Aujourd’hui, bien des progrès restent à faire. Plusieurs quartiers n’en sont toujours pas équipés. Les habitants tordent le nez. Ils ne comprennent pas.
À l’époque, André Labarrère saisit déjà tout l’enjeu de la révolution numérique. Pour lui, augmenter la vitesse dans les tuyaux n’est pas le seul but. Tous les contenus et les services restent à inventer. A ses yeux, voilà un levier de développement économique majeur qui permettra de créer des emplois.
Les pionniers en retard
Il positionne les Palois en pionniers. Son objectif est de transformer sa ville en capitale européenne du très haut débit en utilisant la fameuse fibre optique, nouvelle technologie au coût encore très élevé. Il ne sera pas tout de suite pris au sérieux. Bien au contraire.
L’invitation adressée à Bill Gates pour parrainer l’opération ne connaîtra jamais de suite. Mais en 2003, trois ans avant sa mort, tout est lancé et Pau bénéficie d’un écho médiatique national. C’est une première en France. Un exemple à suivre.
« Le chantier qu’il reste à réaliser est important. Il faut équiper les quartiers résidentiels. C’est le plus compliqué »
Treize ans plus tard, Pau est en retard. D’autres agglomérations ont suivi ses traces jusqu’à la dépasser. Voilà deux ans seulement que les opérateurs proposent un abonnement à la fibre optique. Après des débuts compliqués, le marché local s’est ouvert à la concurrence sans régler l’accélération du calendrier de déploiement.
C’est qu’à Pau, le contrat signé dans le cadre de la délégation de service public est rempli. Celui-ci portait sur l’installation de 55 000 prises. Selon les estimations de la nouvelle majorité municipale, il en reste 19 000 à placer. Mais l’échéance du contrat en cours n’interviendra pas avant 2018. Impossible, par conséquent, de répondre à une demande de plus en plus pressante. Axione, La société chargée de la gestion et de l’exploitation du réseau, n’a aucune obligation d’aller au-delà de la mission qui lui a été confiée. Elle vend du transport ou loue sa fibre aux opérateurs ; lesquels nous proposent leurs offres.
Du neuf en octobre
Les investissements à venir sont lourds. « Le chantier qu’il reste à réaliser est important. Il faut équiper les quartiers résidentiels. C’est le plus compliqué », explique Thibault Chenevière, un des deux élus référents aux côtés du maire de Lons, Nicolas Patriarche. « À la fin de la délégation de service public, en 2018, nous disposerons de moyens nouveaux pour terminer le réseau. Nous avançons avec le Conseil départemental qui met aussi en œuvre un plan en faveur de la fibre optique. Notre obligation est de définir une vraie stratégie. » À ce jour, la fibre est absente au nord de Pau, de l’hippodrome à Indus Nord, dans le quartier de l’hôpital et vers Trespoey.
Il est encore trop tôt pour tracer les grandes lignes du futur calendrier. Tout juste sait-on que le sujet est noté sur l’agenda politique du mois d’octobre. L’impatience gronde car même l’ADSL ne donne plus entière satisfaction. La multiplication des abonnés et des usages conduit, en effet, à des embouteillages dans le réseau. Par endroits, le débit se révèle être de très mauvaise qualité.
Thibaut Chenevière ne passe pas une semaine sans entendre l’expression de la mauvaise humeur. « Je suis extrêmement sollicité par les Palois qui ne sont pas desservis par la fibre ou qui ont des difficultés d’accès à Internet. Je fais donc de la pédagogie. Du président de l’agglo à chaque élu, nous voulons tous avancer dans un délai raisonnable. Mais vous savez, même avec l’ADSL, le moindre petit raccordement de rue, c’est 100 000 euros. »
Wifi en ville : 100 000 connexions
Au square Aragon, Paul et ses copains ont découvert le réseau Wifi gratuit de la ville à l’occasion de leur chasse aux Pokémons. « C’est top. On ne bousille pas notre forfait ! »
Il fonctionne depuis janvier. Au total, 25 bornes équipent l’hyper-centre. L’agglo en accueille, pour l’heure, une cinquantaine. En six mois de fonctionnement, 100 000 connexions ont été comptabilisées par le gestionnaire du réseau.
« C’est un bon chiffre », dit l’élu chargé du dossier, Thibault Chenevière. « Le Wifi a bien accroché, sans effort de communication au début. » Environ 20 % des connexions sont effectuées par des vacanciers ou des gens de passage. Dans le top 3 : Anglais, Espagnols et Américains.
Un débit de 15 Mbit/s
Le dispositif mis en œuvre à Pau repose sur la puissance, la fluidité et la stabilité de la fibre. Du coup, l’internaute bénéficie d’un usage confortable. Pour en profiter, il suffit de se trouver non loin d’une borne. Celles-ci sont facilement identifiables avec leur logo. Il suffit de choisir l’identifiant « Wifi-Pau-Pyrenees ». La connexion s’établit via la page web du site de l’agglo.
Pour bénéficier de 2 heures de gratuites (à 15 Mbit/s symétrique), entrez votre adresse de messagerie dans les 15 minutes. Il est possible de se connecter autant de fois que vous le désirez.
Journal Sud-Ouest, vendredi 19 août 2016