HERALDO DE ARAGON
OPINION
par Víctor Orcástegui
14/08/2019
En 1991 – également en été – le ministre des Travaux Publics et des Transports de l’époque, Josep Borrell avait émis l’idée d’un péage sur les autovías, qui étaient et qui restent pour le moment gratuites. Le Gouvernement de Felipe González n’a pas eu le courage de mettre en application la proposition. Mais aujourd’hui le ministre José Luis Ábalos revient à la charge avec une idée similaire. Et c’est à prendre au sérieux parce que cette fois, c’est sans doute plus qu’un simple ballon d’essai. Deux éléments clés sont à prendre en compte, l’un économique et l’autre politique, pour évaluer le calibre du serpent de mer que le Ministère de Fomento a laissé échapper. Le premier est le fait que les concessions de 1.500 kilomètres d’autoroutes à péage viennent à échéance dans les deux ou trois ans à venir. Le Gouvernement, très logiquement, veut les rendre publiques, mais cela implique que l’Administration devra prendre en charge la maintenance, qui peut coûter très cher. Et si le péage est maintenu sur les autoroutes alors qu’elles sont devenues publiques, il est logique de faire payer aussi les autres routes à grande capacité. En second lieu, la plainte de la Catalogne d’avoir des autoroutes “à péage” alors que le reste de l’Espagne a des autovías “gratuites” est un des griefs les plus fréquents, et qui s’est traduit par « l’Espagne nous vole » des indépendantistes catalans. De sorte que lorsque le ministre Ábalos affirme, comme il l’a fait hier, « qu’il ne peut y avoir des territoires qui payent et d’autres non » il envoie sans aucun doute un message au nationalisme catalan. Une caresse dans le sens du poil pour ce sentiment d’injustice qui, avec ou sans raison, est ancré dans le cœur de la grande majorité des automobilistes catalans.