Des trains à l’hydrogène pour combattre la pollution

Juin 2, 2020 | Economie, Ferroviaire, Presse espagnole

EL PAIS

Belén Juárez

1 JUIN 2020

Le transport est un des secteurs clefs des émissions polluantes, et les promoteurs des trains à l’hydrogène Coradia iLint (développés par le constructeur français Alstom) affirment que ce type de combustible sera une alternative verte et efficiente. Les essais de deux convois de passagers dotés d’une pile qui transforme l’hydrogène et l’oxygène en électricité viennent de se terminer en Allemagne. Ils ont 1.000 kilomètres d’autonomie (l’équivalent d’un diesel de taille similaire) et atteignent 140 km/h.

Tren de hidrógeno Coradia iLint desarrollado por el fabricante francés Alstom.

Train à hydrogène Coradia iLint développé par Alstom

Le processus d’élaboration du ‘combustible’ passe par une unité d’hydrolyse. On y sépare les molécules d’hydrogène de l’oxygène à partir d’électricité. “Cela s’appelle de l’hydrogène vert, extrait directement dans ces usines. Si c’était extrait de gaz naturel, cela s’appellerait hydrogène reformé et le processus n’est pas aussi propre”, explique Jaime Borrell, directeur du développement commercial d’Alstom España. Ensuite, l’hydrogène est introduit sous pression dans les réservoirs de la locomotive qui effectue l’opération inverse pour fonctionner….

Le temps de rechargement des trains est d’environ 10 minutes, et la pile où a lieu la réaction dure 10 à 12 ans. “Elle ne s’use pas comme une batterie d’appareil photos ou de mobile car nous consommons le combustible d’hydrogène et la pile ne se dégrade pas”, ajoute Borrell. Le projet, qui est mené en Basse Saxe (Allemagne) conduira à la mise en service en 2022 de 14 trains propulsés par hydrogène qui remplaceront les actuelles locomotives diésel.

Les trains électriques, comme ceux à hydrogène, génèrent une faible empreinte carbone, mais ils  nécessitent un important réseau d’alimentation pour fonctionner.

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Cependant ces trains ne se substituent pas aux trains électriques. Ils viennent remplacer ceux qui marchent au  diésel ou au charbon (il reste très peu de ces derniers, qui sont très polluants). “Pour convertir un train conventionnel à la traction électrique, il faut un fort investissement en infrastructures, que les administrations publiques ne sont souvent pas disposées à consentir”, affirme Eduard Álvarez, professeur d’Etudes d’Economie et de l’Entreprise de l’Université Oberta de Catalogne (UOC). Dans ce cas, “ces trains sont une alternative soutenable pour transformer la ligne”, ajoute Álvarez.

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On ne cherche pas seulement des solutions soutenables dans les transports ferroviaires. Fin mai décollait un petit avion électrique capable de transporter neuf passagers. Il atteint une vitesse de croisière de 183 km/h et peut parcourir 160 kilomètres. Le Cessna 208B Gran Caravan a décollé le 28 mai et a survolé durant 30 minutes le Lac Moses (Washington, USA) et a atterri à l’aéroport Grant County. L’avion entrera en service commercial fin 2021 selon le fabricant.

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