Des outils pour permettre aux apiculteurs d’être connectés

Fév 19, 2019 | Numérique, Presse française

Lorenzo Pons, ici entouré de ses deux développeurs, a quitté le groupe Safran pour fonder sa start-up installée à Helioparc

© Ascencion torrent
Par Gérard Cayron, publié le .

Bases de données, capteurs…: cette start-up, qui a rejoint Helioparc, propose des outils d’aide à la décision pour les apiculteurs. Mellisphera a déjà un distributeur aux USA.

C’est la « frustration, mais aussi l’envie d’entreprendre », qui ont dicté son choix.

Ne pouvant pleinement vivre sa passion d’apiculteur amateur, Lorenzo Pons, un Majorquin de 43 ans, a quitté le groupe Safran, pour lequel il «développait des outils d’ingénierie », afin de créer Mellisphera.

 Membre depuis janvier 2018 du club des nouveaux arrivants sur la technopole Hélioparc, cette start-up, dont le nom est tiré du latin (« Sphère de miel »), vise aujourd’hui à fournir des outils d’aide à la décision aux apiculteurs. Comprendre le comportement des abeilles, faire des choix opportuns,…

Ruches équipées de capteurs

En connectant les acteurs du monde apicole, Lorenzo Pons et ses collaborateurs veulent les aider « à ouvrir la boîte noire pour savoir ce qu’il se passe à l’intérieur », résume le fondateur. C’est ici que « le transfert de technologies de pointe », utilisées dans d’autres secteurs, peut se révéler utile.

Concrètement, Mellisphera conçoit des ruches dotées de capteurs, commercialise des « outils de conduite digitalisée » qui permettent de tracer toutes les actions. Et vend aussi des bases de données pour tout ce qui touche à la météo et l’environnement floral. Un répertoire de quelque 450 plantes attractives pour les abeilles a, par exemple, été réalisé. Ces produits sont proposés dans une gamme de prix allant de 40€ à un peu plus de 220€.

10 000 capteurs vendus aux USA

À ce prix-là, l’apiculteur amateur touche du doigt « la portée des outils innovants. Il se donne également les moyens « de vivre une expérience différente, moins basée sur l’empirisme » mais aussi de « sécuriser ses pratiques ».

Dans notre pays où la production de miel est, depuis des années, en chute libre (lire le Chiffre), le réseau d’apiculteurs, professionnels ou pas, n’en reste pas moins très dense (1). Le taux important de mortalité des abeilles, pour diverses raisons – notamment la cohabitation avec le milieu agricole – est connu.

De plus, « on a bien souvent plus affaire à des éleveurs d’abeilles qu’à des producteurs de miel », complète Lorenzo Pons. Résultat : la rentabilité de la filière en souffre immanquablement.

Pour autant, l’optimisme reste de mise dans les bureaux d’Helioparc où on vise ouvertement « un marché global », tant sur le sol européen qu’aux Etats-Unis. Via un contrat exclusif de distributeur, passé avec une start-up (Bloodminder) basée dans l’Etat du Wisconsin, Mellisphera a d’ailleurs déjà écoulé quelque 10 000 capteurs sur le vaste territoire américain. L’affaire se révèle autrement délicate en Europe où les marchés sont plus fragmentés.

À San Francisco

Toujours en cours de développement, la start-up paloise, qui veut échanger avec les apiculteurs béarnais (voir le Zoom), a d’ores et déjà coché un rendez-vous important sur son agenda. Il s’agit du Google Next Cloud, un vaste forum prévu en avril à San Francisco, pour les développeurs, influenceurs, et autres membres de la communauté du cloud mondial.

(1) On compte en France 50 000 apiculteurs, dont 5 000 professionnels.

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