Aucun train ne circule en Béarn ce mardi. Le premier jour de grève à la SNCF s’annonce très suivi dans la région. Et entre covoiturage et cars, les usagers s’adaptent.
Aucun train ne circulera en Pyrénées-Atlantiques ce mardi, premier des 36 jours de grève de la SNCF. Si au niveau national, l’entreprise annonce un TGV sur 8, dans la réalité, les rares trains qui quitteront Paris-Montparnasse ne dépasseront pas Bordeaux. Quant aux TER, dont le trafic est annoncé à 51 % en Nouvelle-Aquitaine, il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas là de trains mais de cars. Et pas de trains intercités non plus entre Bayonne et Toulouse.
CARS DE SUBSTITUTION
Traduction, inutile de se rendre sur les quais des voies ce mardi. La seule raison de rejoindre une gare sera bien d’essayer d’attraper un des cars mis à disposition pour palier le déficit des trains. Pour exemple, ce mardi un car partira de Pau vers Oloron à 7 h 35 et un autre vers Bayonne à 6 h 55. Deux cars arriveront à 7 h 50 et 9 heures, en provenance de Bayonne après avoir respecté les traditionnels arrêts d’un TER à Puyoô, Orthez et Artix. Enfin, les pendulaires Oloronais, qui ont déjà bien l’habitude des autocars de substitution, pourront rallier Pau en montant dans un car à 6 h 35 ou bien à 7 h 50.
Reste que cette offre routière reste bien maigre et ne compensera certainement pas le transport de masse qu’offrent les rames d’un train. Les usagers réguliers ou ponctuels ont donc pris leurs précautions.
Ce lundi soir, en cette fin de week-end prolongé, la gare de Pau grouillait ainsi de nombreux voyageurs. Le train rejoignant Bordeaux est plein comme un œuf, les habituels étudiants étant rejoints par des voyageurs jouant la sécurité. « Plus prudent » nous glisse-t-on.
995 PLACES DE COVOITURAGE
Dans le même temps, les services de l’État et la SNCF informent à tout va sur les offres alternatives : covoiturage, partage de voiture, mais aussi cars Macron. « 6 800 places de covoiturages sont disponibles en Nouvelle-Aquitaine » indique ainsi la préfecture régionale qui renvoie sur les liens des plateformes ad hoc. Sur ces 6 800, ce sont 995 qui sont recensées dans les Pyrénées-Atlantiques. Et elles ne devraient pas avoir de mal à se remplir si l’on en croit l’engouement que connaissent les sites de covoiturage. Le leader d’entre eux, BlablaCar, aurait ainsi enregistré deux fois plus d’inscrits ces derniers jours que lors d’une semaine normale. Il suffisait de se rendre sur le site ce lundi après-midi pour constater que les propositions ne manquent. À titre d’exemple, on relevait pour ce mardi, plus d’une trentaine d’automobilistes offrant des places dans leur voiture pour relier Bayonne à Pau. Avec des tarifs évoluant entre 6 et 9 euros.
Quant aux sites des transporteurs par cars, qu’ils s’appellent Ouibus (une filiale de la SNCF), Isilines ou Flixbus, ils sont eux aussi pris d’assaut. Rappelons qu’ils permettent, depuis l’arrêt de l’université, de rejoindre Bayonne, Toulouse ou Bordeaux pour des prix souvent inférieurs à ceux du train. Mais là aussi, mieux vaut aller vite. Ce mardi, les cars Ouibus depuis Pau en direction de Toulouse sont déjà complets.
A L’AÉROPORT DE PAU, DE NOUVELLES PERTURBATIONS À PRÉVOIR DÈS CE MARDI
► 75% des vols d’Air France devraient être assurés ce mardi.
Après un mouvement de grève les 30 et 31 mars, de nouvelles perturbations sur les vols Pau-Orly, Pau-Roissy et Pau-Lyon sont à prévoir.
Air France prévoit d’assurer 75 % de ses vols mardi, à l’occasion de la quatrième journée de grève pour les salaires à l’appel d’une large intersyndicale, a indiqué lundi la compagnie aérienne.
► Revendications salariales
Dans le détail, 70 % des vols long-courriers, 67 % des vols moyen-courriers au départ et vers Paris-Charles de Gaulle et 85 % des vols court-courriers seront assurés. Des perturbations et des retards ne sont par ailleurs pas à exclure.
Samedi, une autre grève est d’ores et déjà programmée par l’intersyndicale, puis deux nouvelles journées de mobilisation les 10 et 11 avril.
Pilotes, PNC et personnels au sol réclament une revalorisation des salaires de 6 %, jugeant insuffisante la politique salariale de l’entreprise, « compte tenu des efforts passés des salariés et des bons résultats de la compagnie en 2017. »
Les prévisions pour mardi, alors que cette nouvelle journée de grève coïncidera avec le début du mouvement à la SNCF, font état d’un trafic plus perturbé que lors de la dernière grève vendredi, sur les long et moyen-courriers.
Davantage de pilotes seront en grève mardi (32,8 % contre 31,6 % vendredi), selon la première estimation livrée par la compagnie. Mais moins d’hôtesses et stewards (20,5 % contre 28,3 %) et de personnels au sol (14,5 % contre 20,4 %).
Prendre l’avion pour Paris ? Pas si simple
Consultés sur les options qu’ils ont choisies, nos internautes et usagers du rail déplorent cette grève. D’autant que ceux qui doivent se rendre à Paris doivent composer avec les perturbations chez Air France (Lire ci-dessous). Comme Christine : « J’ai préféré prendre l’avion par peur des grèves SNCF. Manque de bol Air France a annulé mon vol. Ce n’est pas normal d’être pris en otage comme cela… Qu’ils aillent bloquer les ministères, les assemblées pas les usagers. »