Periódico de Aragón
EFE
21/04/2016
La réouverture de la ligne internationale de Canfranc en 2020 est en danger si les projets ne sont pas lancés cette année, ce qui est encore plus incertain avec d’éventuelles nouvelles élections générales en juin.
La Coordination pour la Réouverture du chemin de Fer Canfranc-Oloron (Crefco) dénonce ce danger dans une conférence de presse, dans laquelle son nouveau porte-parole Javier Garrido fait le bilan de la situation de la ligne, soulignant que cette année est « critique » malgré les circonstances politiques et il serait grave que rien ne bouge.
Un des premiers gestes de Crefco pour réclamer que démarrent les mesures nécessaires dès cette année afin d’arriver à temps en 2020 a été d’adresser un dossier aux groupes du Parlement et du Sénat pour attirer leur attention sur la situation de la ligne et sur les projets afin que ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour du sommet bilatéral Espagne-France de la fin de l’année.
Après avoir rappelé que le Budget de l’Etat prévoit 2 millions d’euros cette année et une enveloppe pluriannuelle de 80 millions sur quatre ans, il a affirmé que l’Espagne ne respecte pas les délais et laisse le projet en sommeil, au contraire de la France qui va inaugurer le 26 juin le tronçon Oloron-Bedous, une cérémonie à laquelle assistera Crefco même si elle devait coïncider avec de nouvelles élections en Espagne.
Car si les gouvernements espagnol et français ne parviennent pas à se mettre d’accord pour lancer dès cette année la liaison Bedous – Canfranc, la réouverture en 2020 serait « évidemment » en danger
De son côté, Luis Granell -représentant de Ecodes auprès de Crefco- a détaillé le contenu du dossier adressé aux groupes du Parlement et du Sénat, faisant l’historique de la ligne, et présentant les avantages de la réouverture pour le transport de marchandises, (et il a cité l’exemple de General Motors ou Saica), ou pour l’environnement, et il a évoqué les investissements qui seraient nécessaires.
Sur ce dernier point, il a indiqué que les projets du Ministère de Fomento que Crefco a finalement obtenus sont « très modestes » mais « seraient valables », avec 113,8 millions d’euros. Selon Crefco le Budget ne dépasserait pas 150 millions, y compris les 20 qui reviennent à l’Espagne pour le tunnel international.
Pour défendre cet investissement, Granell l’a comparé avec le coût d’autres chantiers en Espagne sur des lignes LGV déficitaires. Il équivaudrait à 5,3 kilomètres de la ligne Barcelona-Figueras ou 7,1 d’Orense-Santiago. Selon un rapport du Conseil Economique et Social d’Aragón, la ligne de Canfranc s’amortirait et aurait de grandes chances de générer des bénéfices d’exploitation.
Côté français, il a précisé que l’Aquitaine a investi 102 millions sur Oloron-Bedous et que la partie la plus complexe se situe entre Bedous et Canfranc, en raison des dénivelés, et le coût pourrait tourner autour des 300 à 350 millions, une somme que la région française ne peut assumer, et pour laquelle elle envisage une collaboration public-privé.
« Le défi est entre les mains des gouvernements Français et Espagnol », a-t-il conclu.
A court terme Crefco soutient toutes les initiatives en faveur de la réouverture de la part du gouvernement régional, tandis que le patronat souhaite réunir d’autres soutiens que ceux déjà manifestés par certaines organisations patronales, comme CREA, Cepyme et la Chambre de Commerce.
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Guerrero a fait remarquer qu’actuellement la liaison entre Oloron et Canfranc est assurée par autobus, et Crefco réclame un accord entre l’Aragón et l’Aquitaine pour relier Canfranc à Bedous après l’entrée en service fin juin du nouveau tronçon français de la ligne avec des horaires calés sur ceux des trains.
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