Conseil départemental 64 : Jean-Jacques Lasserre revoit son état-major

Oct 27, 2017 | Divers, Numérique, Presse française

Conseil départemental 64 : Jean-Jacques Lasserre revoit son état-majorTrois des quatre vice-présidents de l’exécutif départemental ont été renouvelés, ce jeudi, lors de la session d’automne du CD 64.

Marc Zirnheld

 

publié le , modifié .

Quatre ans avant la fin de son mandat, et avec le départ de trois vice-présidents sur quatre, le président du conseil départemental J.-J. Lasserre a dû reformer sa garde rapprochée.

« Cette journée revêt un caractère particulier », a précisé d’emblée Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, à l’ouverture de sa session plénière ce jeudi. Et pour cause : comme l’a souligné le Bidachot, les dernières élections législatives et sénatoriales ont « modifié le paysage politique de [l’] assemblée », puisque cinq de ses membres ont été élus. Josy Poueyto, Florence-Lasserre-David et Vincent Bru, désormais députés, ont pris leurs quartiers au Palais Bourbon. Quant à Denise Saint-Pé et Max Brisson, tous deux nouvellement sénateurs, c’est désormais au Palais du Luxembourg qu’ils feront entendre leur voix.

Trois vice-présidents renouvelés

Or, les quatre premiers ont dû mettre fin à leur mandat départemental, loi sur le non-cumul oblige. Sauf que deux d’entre eux, la Paloise Josy Poueyto et l’Abitainoise Denise Saint-Pé, étaient vice-présidentes. Tout comme le Biarrot Max Brisson, qui même s’il reste conseiller, doit quitter l’exécutif départemental.

Autant de raisons qui ont provoqué la nomination de remplaçants. Un exercice politique réclamant un minimum d’adresse, puisque Jean-Jacques Lasserre se devait de maintenir l’équilibre dans la représentation de sa majorité.

Exercice réussi sans encombre, puisque la première vice-présidence s’est échangée « entre amis », comme l’ont souligné Max Brisson (qui reprend le flambeau de la présidence de la droite républicaine à Nicolas Patriarche) et Claude Olive (désormais en charge de la commission solidarités sociales et insertion). Même manège du côté du MoDem, Denise Saint-Pé étant remplacée par Isabelle Lahore (commission administration générale, infrastructures, patrimoine départemental), et Josy Poueyto laissant son siège à une autre élue municipale paloise, à savoir Véronique Lipsos-Sallenave (éducation, cultures, sport, jeunesse et vie associative). Tous ont rejoint Charles Pelanne, déjà en place.

Les amabilités d’usages passées, Jean-Jacques Lasserre s’est voulu volontariste pour son discours du jour, qui sonnait comme un bilan à (presque) mi-mandat. « Les femmes, les hommes changent, les responsabilités sont redistribuées. Mais l’engagement et le cap restent les mêmes », a glissé le Basque. Avant de préciser son idée : « Nous allons poursuivre sur cette voie, celle du volontarisme, de l’ambition, de la responsabilité et de la cohésion départementale. » Et de tenir pour « illustration de cette ambition », les dossiers du jour : prise en charge des aînés, soutien aux maisons de retraites (voir encadré), projet d’école départementale de la deuxième chance, convention cadre avec les collèges, etc.

Des propos qui ont trouvé des oreilles attentives dans son propre camp évidemment, comme l’a souligné l’allocution d’André Arribes, président du groupe centriste Forces 64, ou de l’allié de droite, Max Brisson, qui s’est félicité « d’une majorité diverse, mais unie sur les objectifs pour le département ».

Nouvelle voix à gauche

Son de cloche évidemment bien différent à gauche, dont le nouveau président de groupe Henri Etcheto (qui prend la relève de Marie-Pierre Cabanne), a vite trouvé ses marques. Et de lancer la charge contre la majorité, raillant « le double discours » de ceux qui ont dénoncé pendant des années les actions du gouvernement envers les collectivités locales, « avant de rallier celui qui a été le premier instigateur de ces dernières, celui qui ne défend que les Français qui vont bien, avec leurs yachts et stock-options ». Et d’ajouter : « Notre inquiétude est que le macronisme parisien se décline ici en macronisme basco-béarnais, néfaste à nos territoires. »

Une passe d’armes en bonne et due forme, qui n’a pas empêché chaque partie de souhaiter « continuer une collaboration pragmatique pour faire avancer les Pyrénées-Atlantiques ».

Charles Pelanne, Véronique Lipsos-Sallenave, Jean-Jacques Lasserre, Claude Olive et Isabelle Lahore.
Charles Pelanne, Véronique Lipsos-Sallenave, Jean-Jacques Lasserre, Claude Olive et Isabelle Lahore.

Crédit photo : Marc Zirnheld

Très haut débit : six candidats pour déployer la fibre du département

► Le projet du très haut débit, lancé jeudi avec la création d’un syndicat mixte pour son déploiement, est toujours l’objet de vifs échanges entre les élus.

C’est fait. Ce jeudi, les élus départementaux ont adopté une délibération permettant la création d’un syndicat mixte ouvert pour le déploiement du très haut débit dans les Pyrénées-Atlantiques. D’un coût total de 310 millions d’euros, il vise à couvrir 90 % des foyers dans les cinq ans à venir, et 100 % à l’horizon des dix ans. Les six acteurs du marché ont répondu à l’appel du conseil départemental, qui donnera son choix en décembre prochain.

D’ici là, le projet ne manque pas de faire parler entre l’opposition et la majorité. Les premiers reprochant au président Lasserre et à son équipe « d’avoir ralenti le dossier par posture politicienne ». « Comme par exemple pour le syndicat : au départ vous ne vouliez pas en entendre parler, et maintenant, vous l’adoptez ! », a tempêté Christophe Martin.

► Blanc bonnet, bonnet blanc…

Un argumentaire qui a fait tiquer Max Brisson, qui s’est attaché à « refaire l’historique » du projet. Et à ses yeux, c’est clair : « à l’époque, vous n’aviez rien fait concrètement. L’étude technique, le partage avec la Région et l’état, le tour des EPCI [établissements publics de coopération intercommunale, ndlr], le mode de concession… C’est notre majorité qui a fait avancer les choses pour aujourd’hui, enfin, lancer le dossier ! »

Le mot de la fin est revenu à Christian Petchot-Bacqué, qui a glissé, l’air de rien : « Cette histoire, ça me fait penser au sketch des Inconnus avec le bon et le mauvais chasseur qui, au bout du compte, étaient faits du même bois. Nous, on a le mauvais projet avec le syndicat mixte dans lequel on ne connaît pas la moitié des conditions, et vous le bon projet, avec le syndicat mixte dont on ne connaît pas la moitié des conditions ! »

Une remarque qui n’a pas manqué de déclencher un petit fou rire bon enfant dans l’assemblée… et de clore les débats.

Ecole de la 2e chance et plus de 3 millions pour les Ehpad

Deux délibérations d’envergure pour le conseil départemental ont été adoptées à l’unanimité par l’assemblée.

  • En premier lieu avec l’école de la deuxième chance, qu’a ardemment défendu Bernard Dupont. « Nous voulons rompre la spirale de l’échec, avec des méthodes pédagogiques innovantes. Il faut que nos jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à décrocher du cursus scolaire, puissent se remettre sur le chemin de la formation, au lieu de finir au RSA, désabusés. » Une première implantation est prévue dans le secteur de Mourenx, puis dans l’agglomération paloise et sur la côte basque.
  • Ensuite, le conseil départemental a validé un soutien de plus de trois millions d’euros pour les maisons de retraite du territoire. L’occasion d’un débat de fond sur la situation actuelle des Ehpad du département, qui inquiète fortement les élus de l’opposition, notamment les Bayonnais Christophe Martin et Juliette Brocard, ainsi que le Palois André Duchateau : « Suppressions de postes, manque de moyens, de plus en plus de personnes dépendantes… Nos Ehpad souffrent. Nous devons, nous élus, reprendre la barre pour sortir de la simple gestion, et remettre l’humain au centre des préoccupations », ont-ils clamé.
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