Dès le 1er janvier, l’aéroport Pau-Pyrénées sera, on le sait, géré par un nouveau groupement, Air’Py. S’ils sont minoritaires, derrière la CCIPau-Béarn (51 %), les deux associés de l’organisme consulaire ne pèsent pas moins très lourd ! Filiales de la CdC, Egis et Transdev porteront d’ailleurs un investissement de 16 millions d’euros au cours des prochaines années.
Zoom sur la Caisse des dépôts et consignations de plus en plus présente via ses filiales. Elle va avoir une antenne à Pau.
L’ancrage de la Caisse des dépôts et consignations en Béarn et dans les Pyrénées-Atlantiques, s’affirme chaque jour un peu plus. Largement méconnue du grand public, la CDC, chargée entre autres d’accompagner financièrement les politiques publiques, inaugurera son antenne paloise le 18 novembre.
Quel est le poids de sa présence dans notre région ? Ce focus permet de constater qu’il est loin d’être neutre, grâce surtout à de nombreuses filiales. Tour d’horizon.
► Présente à l’aéroport de Pau
Dès le 1er janvier, l’aéroport Pau-Pyrénées sera, on le sait, géré par un nouveau groupement, Air’Py. S’ils sont minoritaires, derrière la CCIPau-Béarn (51 %), les deux associés de l’organisme consulaire ne pèsent pas moins très lourd ! Filiales de la CdC, Egis et Transdev porteront d’ailleurs un investissement de 16 millions d’euros au cours des prochaines années.
Ces deux entités gèrent déjà la bagatelle de 18 aéroports et ont transporté 32 millions de personnes l’an passé. Transdev est, entre autres, un acteur mondial dans le domaine des dessertes multi-modales et est représenté sur Pau via les bus Citram Pyrénées. Egis est, pour sa part, un groupe international dans le secteur du transport, mais pas seulement. Il développe aussi des offres en matière d’infrastructures routières et aéroportuaires.
► … et dans les stations de ski
Plus surprenant, on retrouve la Caisse des dépôts, en son nom propre, au capital de… N’Py, le réseau pyrénéen de stations de ski auquel appartiennent Gourette et la Pierre Saint-Martin. Après un premier investissement de 200 000€ au profit de la filiale de N’Py dédiée aux réservations, elle a pris une participation significative au sein de la maison mère, à hauteur d’un million.
Cette démarche s’accompagne de la création d’une plateforme d’investissements, France Développement Tourisme, dédiée à ce secteur que la CdC connaît déjà.Elle compte en effet parmi ses filiales la Compagnie des Alpes, propriétaire de domaines skiables aussi prestigieux que Val d’Isère, la Plagne, les Arcs…
Mais ce n’est pas tout… « Grâce à cet investisseur important, et qui n’est surtout pas passif, nous pouvons aussi réfléchir à des projets innovants.Là, on vient de terminer la phase d’études pour réaliser de nouveaux types de logements à destination des jeunes », révèle Christine Massoure, directrice de N’Py.Un premier bâtiment devrait sortir de terre, à Piau-Engaly, d’ici un an.Et un autre projet, « déjà identifié », existe à Gourette, pour 2018, sur la base d’un investissement de 4 millions.
« On peut déclencher un véritable effet levier pour le développement des domaines skiables et, derrière, il y a aussi de forts enjeux en terme d’emplois », se réjouit la dirigeante du réseau pyrénéen.
► mais aussi via la SNI pour le logement
Autre entité : la SNI, qui est la filiale habitat de la Caisse des dépôts. On parle là d’un acteur majeur, premier bailleur social du pays en charge de 260 000 logements. Dans notre région, la SNI, qui possède notamment la majorité des logements sociaux de Mourenx, intervient également sur Pau, son agglomération et Oloron. Cela représente 4 000 logements en Pyrénées-Atlantiques.
► … et BPI France pour l’investissement
La Banque publique d’investissement (BPI) fait travailler à Pau une dizaine de personnes chargées d’accompagner le développement d’entreprises du Béarn, des Landes et du Pays basque. S’il n’a pas été possible d’obtenir des statistiques locales, on sait en revanche que BPI a accompagné l’an dernier 8 200 entreprises situées en Nouvelle-Aquitaine.
Cela représente un volume de 1,2 milliard d’euros d’interventions pour plus de 400 participations dans des sociétés.
Deux chiffres à savoir
200. C’est l’âge de la Caisse des dépôts et consignations fondée en janvier 1816. Lors de la célébration de son bicentenaire, la CdC, qui l’an dernier a centralisé pas mois de… 243 milliards de fonds d’épargne populaire, s’est aussi vu confier une nouvelle mission : la gestion du futur compte personnel d’activité.
200 000 C’est en euros le montant de l’investissement de la CDC au profit de la filiale de N’Py (réseau pyrénéen de stations de ski) dédiée aux réservations. La Caisse des dépôts a aussi pris une participation significative au sein de la maison mère, à hauteur d’un million d’euros.« Le grand public ne sait pas que nous gérons la plupart des stations alpines, ce qui illustre parfaitement notre positionnement dans les territoires »
La Caisse des dépôts : c’est quoi ?
Peu de gens le savent, mais la CdC est une fringante (bi) centenaire dont le rôle, défini dans le Code monétaire et financier, n’a pas varié. Elle constitue « un groupe public, au service de l’intérêt général et du développement économique, et remplit ses missions en appui des politiques publiques (…) Elle peut aussi exercer des activités concurrentielles », est-il écrit.
Indépendante, contrôlée par le Parlement, c’est toutefois le président de la République qui nomme son directeur. Véritable clé de voûte du système financier français, elle est présentée comme le « bras armé » de l’Etat, finance par exemple le logement social et la politique de la Ville, ou encore de grandes infrastructures (TGV, hôpitaux…).Cet investisseur est également présent au capital de sociétés telles qu’Eiffage ou…Danone. Elle remplit par ailleurs des missions privées, via notamment ses filiales comme Transdev (désormais présent sur l’aéroport de Pau) qui gère des réseaux urbains français et étrangers. Gros contributeur au budget de l’Etat, la Caisse des dépôts lui reverse un tiers de ses bénéfices.
« Nous sommes très présents sur le territoire »
► Trois questions à Anne Fontagnères, directrice pour la Nouvelle-Aquitaine de la Caisse des dépôts.
Pouvez-vous expliquer le rôle et la présence de la Caisse des dépôts dans notre région ?
Pour bien comprendre notre organisation, il faut savoir qu’il y a l’établissement public, et ses filiales à travers lesquelles nous sommes très présents. L’ouverture à Pau d’une antenne de la banque d’investissements (BPI) est, à cet égard, un élément très révélateur.Nous jouons un rôle de levier économique, dont le premier effet est de sécuriser les tours de tables. En Pyrénées-Atlantiques, nous avons à ce jour, à titre d’exemples, 90 millions d’euros d’encours de prêts auprès de collectivités, mais aussi 900 millions d’euros auprès de bailleurs sociaux
Cela signifie quels volumes en termes d’emplois induits localement ?
Pour le seul volet touchant aux établissements publics, on peut parler d’une centaine de collaborateurs dans le département, dont 40 pour la seule SNI. Mais, comme la Caisse des dépôts est actrice dans des domaines très variés, je peux aussi citer notre présence au niveau de l’actionnariat au sein de la SEPA, la SEM Pau-Pyrénées, Hélioparc ou encore SFRIris 64. Nous sommes également présents à hauteur de 49 % dans le centre de formation aux métiers de l’aéronautique, avec Turbomeca (groupe Safran).
La Caisse s’intéresse aussi aux domaines skiables pyrénéens…
Le grand public ne sait pas que nous gérons la plupart des stations alpines, ce qui illustre parfaitement notre positionnement dans les territoires. Ici, nous avons très tôt trouvé originale la démarche de mutualisation du réseau N’Py. On ne peut qu’accompagner ce type de projet, notre métier étant aussi de travailler sur les infrastructures. Et il y a beaucoup d’autres projets dans les cartons !