Bouchons à Pau : où, quand et pourquoi ça coince tous les jours

Jan 2, 2017 | Presse française, Routier

Bouchons à Pau : où, quand et pourquoi ça coince tous les joursChaque matin ou chaque soir, les files de voitures s’allongent aux abords de la ville. Une vraie galère pour beaucoup d’automobilistes. Ici rue du 14 juillet.

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    Chaque matin ou chaque soir, les files de voitures s’allongent aux abords de la ville. Une vraie galère pour beaucoup d’automobilistes.

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    Devant, derrière… que des voitures. Au plus fort, il y en a 50 000 dans Pau !

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    Pour le hauban Nord-Ouest de trois kilomètres, la création d’un nouveau pont sur le Luy-de-Béarn a débuté.

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Par Pierre-Olivier JULIEN —, publié le .

Les ralentissements quotidiens, aux heures de pointe, apparaissent de plus en plus fréquents aux entrées et sorties de la ville. Plusieurs facteurs l’expliquent.

Lundi 2 janvier. C’est la rentrée et donc le retour, pour beaucoup, au travail. Demain mardi, les parents accompagnant les écoliers s’ajouteront au flot des transports. Et la somme de tout ça débouche généralement sur des bouchons. « À Pau, on peut difficilement parler de bouchons, il faut relativiser. On roule au pas, soit, mais nous ne sommes ni à Bordeaux ou Toulouse, où les voitures sont carrément à l’arrêt. Ni même à Bayonne où la situation est plus dégradée qu’ici » commente-t-on du côté de la collectivité paloise.

Même en ne parlant que de « forts ralentissements », l’attente matin et soir, reste agaçante pour les automobilistes. Et c’est un phénomène qui semble prendre de l’ampleur. « Ce qui est inquiétant, c’est que le trafic augmente d’année en année » constate la Ville-Agglo.

Décembre le plus chargé

Dans l’année, la période de pointe demeure le mois qui vient de se refermer : décembre. « Avec 30 % de trafic en plus » relève Arnaud Binder, directeur du service Mobilités de la collectivité. Cela s’explique par les températures froides, qui n’encouragent pas à marcher, à prendre son vélo ou même à attendre le bus. À cela s’ajoutent aussi les déplacements de loisirs et pour faire les courses de Noël. À noter qu’octobre, selon les statistiques, est un autre mois très chargé.

Les pics du matin et du soir

À Pau, les pics de circulation, conduisant à ces bouchons, « se jouent sur un quart d’heure ». Le matin, c’est de 7 h 45 à 8 h, puis à 8 h 30, en entrant dans la ville. Sauf route de Bordeaux où les deux sens sont concernés car de nombreux automobilistes rejoignent aussi le bassin de 7 000 emplois autour de l’aéroport.

Le soir, c’est le chemin inverse vers chez soi. Le pic se situe entre 17 h 15 et 17 h 30, « mais cela s’étale davantage, entre 16 h 30 et 18 h 30. »

Nord, Nord-Est, Sud et Sud-Est

Les lieux de bouchons sont désormais bien connus des Palois et de ceux qui travaillent à Pau. Les plus touchés sont les grands axes d’entrée-sortie de ville, « au Nord, Nord-Est, Sud et Sud-Est » précise la collectivité. Ainsi, ça coince route de Gan, de Nay, de Tarbes, de Morlaàs, de Bordeaux. Sans oublier « la rocade qui est saturée » constate l’adjoint au maire Jean-Paul Brin. En général, la durée des trajets « est multipliée par deux ».

En centre-ville, malgré quelques améliorations, certains points noirs persistent. Citons la place de la Monnaie et les abords de la place de Verdun, deux problèmes assez liés à cause des doubles croisements et des sens de circulation (des aménagements seront testés prochainement). Mais aussi les axes comme le boulevard de la Paix ou Alsace-Lorraine qui se chargent quand la rocade est déjà bloquée.

Le mauvais effet « pont »

Parmi les causes des bouchons, les experts avancent le mauvais effet « pont ». Comprendre que sur une route surplombant une rivière ou l’autoroute, il n’y a plus qu’une voie de passage. Un entonnoir générateur de ralentissements. C’est le cas au pont du IV-Juillet, et sur les ponts route de Bordeaux et route de Morlaàs.

Un trop-plein de transit

Les bouchons, c’est aussi le trop-plein du trafic de transit. De ces voitures qui, en réalité, ne font que traverser Pau. L’enquête de mars 2016, à partir des plaques d’immatriculation, avait montré que certains boulevards palois étaient gangrenés par 64 % de trafic de transit, jusqu’à 85 % le soir. « Soit parce que la rocade est trop loin ou déjà encombrée. Certains conservent aussi leurs vieilles habitudes de passer par le centre-ville pour relier par exemple Idron à Quartier-Libre de Lescar » relève-t-on du côté de la municipalité.

Les extérieurs trop prisés ?

Si ça bouche de plus en plus aux entrées et sorties de Pau, c’est en réalité tout à fait logique : de plus en plus de gens habitent à l’extérieur de Pau et donc utilisent leurs voitures pour se déplacer. Dans le même esprit, de nombreuses entreprises s’implantent à la périphérie paloise. Les zones Europa, Pau-Pyrénées se développent et à chaque embauche ou débauche, cela « relâche » des voitures sur les routes. Sans oublier les déplacements vers Turbo à Bordes ou les 3 000 qui chaque jour s’en vont vers le bassin de Lacq, puis en reviennent.

 

Bus, parcs-relais, hauban… Les parades envisagées

► Face à ces ralentissements qui pénalisent et énervent leurs administrés, les élus ne semblent pas rester les bras croisés.

Sur la rocade Nord par exemple, la collectivité paloise sollicitera le Conseil départemental afin d’envisager un aménagement de la voie centrale pour doubler une partie de la chaussée. Seule solution car il apparaît aujourd’hui impossible d’élargir la rocade. Autre solution espérée, la création et l’ouverture de l’échangeur de Berlanne, à Morlaàs. Cela permettrait d’économiser des flux de voitures se dirigeant vers les mêmes sorties à l’Ouest, Lescar et Pau Centre.

Les élus palois veulent également faire la promotion des transports en commun. Ici, le bus à haut niveau de service, qui doit entrer en service en 2019, aura un grand rôle à jouer. Le déploiement d’un nouveau réseau pour Idelis sera aussi l’un des enjeux des années à venir. Mais qui dit transports en commun, dit nécessité d’avoir des parkings relais. Trois seront créés avec le BHNS (deux au Nord, un au Sud). Il faudra aussi que celui du Zénith soit mieux identifié.

Enfin, depuis plusieurs semaines, d’importants travaux ont été entrepris dans le cadre de la construction du Hauban Nord-Ouest prévu entre la RD 134, route de Bordeaux à Serres-Castet et la RD 289, route de Lescar à Sauvagnon. D’une longueur de trois kilomètres, cette nouvelle voie devra décharger le trafic venant du Nord-Béarn.

50 000 voitures comptées au plus fort des bouchons

Et pourtant. Pourtant de nouvelles infrastructures routières avaient vu le jour pour délester certains axes, à l’instar de la D834, cette voie Nord-Sud parallèle à la route de Bordeaux, ouverte fin 2010 et qui passe devant la médiathèque de Lons. « Las, après de premiers effets, on est vite revenu au trafic d’il y a six ans. La nature a horreur du vide » relève Arnaud Binder. Même chose avec l’échangeur de Lescar, qui devait soulager la sortie centre de l’A64. Mais les flux circulatoires ont rapidement redensifié la rocade jusqu’au Zénith par exemple.

À l’heure de pointe en fin d’après-midi, Pau compte 50 000 voitures au plus fort des bouchons, rocade et voies à l’intérieur de cette boucle de 35 km. Une longueur qui est la même que le périphérique parisien d’ailleurs. Mais à l’intérieur du périph’, il y a 2 millions d’habitants…

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