Les trois lignes TER du Béarn affichent les plus mauvais indicateurs de qualité de la Région avec un triste record pour le Pau-Bayonne.
Les chiffres des retards et suppressions de trains régionaux dévoilés, jeudi soir, par la SNCF confirment bel et bien la galère quotidienne vécue par les usagers. Une cinquantaine avait fait le déplacement, jeudi 27 septembre, à Artix pour assister au comité de lignes TER organisé avec la Région. Qu’ils fassent partie des 500 voyageurs quotidiens du Pau-Bayonne ou du Pau-Bedous, comme des 1 150 personnes empruntant le Pau-Bordeaux, ces Béarnais circulent sur les plus mauvaises des 32 lignes de la grande région.
« Taux de régularité indécent »
« Le Pau-Bayonne détient même le record du pire train avec un taux de régularité indécent », déplore Renaud Lagrave, vice-président de la Région en charge des transports. Cette « régularité » concerne les trains qui arrivent en gare avec un maximum de 6 minutes de retard. Pas plus de 74,5 % des TER circulant entre Pau et Bayonne entre juillet 2017 et juin 2018 atteignent cet objectif alors que la Région attend un taux d’au moins 91 % de l’opérateur. Pire encore, le détail du graphique révèle qu’à peine 55 % de ces trains arrivent réellement à l’heure et le taux de suppression atteint 5,5 %.
Les deux autres lignes du Béarn ne font guère mieux. Le Pau-Bordeaux affiche une régularité de 89,5 % sur l’année écoulée avec à peine 84 % de trains réellement ponctuels. Le Pau-Bedous a beau tirer son épingle du jeu avec plus de 94 % de régularité, encore faut-il que le train circule. La ligne affiche, en effet, un taux de suppression de 4,1 %. « C’est délirant », déplore Renaud Lagrave pour qui l’état des infrastructures est un enjeu majeur. « Il faut investir 1,2 milliard d’euros dans les dix ans pour maintenir le réseau en l’état et éviter des fermetures », livre-t-il.
Une convention plus exigeante
Déjà, SNCF Réseau ferme six lignes en Nouvelle-Aquitaine, faute d’entretien. « Il y a des lignes de Nouvelle-Aquitaine qui n’ont pas été régénérées depuis 1960 », fustige l’élu régional.
À 1 million d’euros le kilomètre de voie ferrée, Samuel Roger, de SNCF Mobilité, fait rapidement comprendre à l’assistance que la patience sera encore de mise quelques années. « Une première tranche est prévue sur Bayonne-Puyoô en 2021 ou… 2022 », enchaîne sa collègue Cécile Rodier de SNCF Réseau. Dax-Bayonne suivra, entre 2023 et 2026.
Pour autant, la Région entend augmenter la pression sur la SNCF pour retrouver une qualité de service plus performante. « Nous sommes en train de négocier la nouvelle convention qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2019 », confie Renaud Lagrave.
La grande région y exigera des taux de régularité au-delà de 91 % « avec un mécanisme de pénalités plus contraignant ». L’ouverture du chemin de fer à la concurrence à l’horizon 2023 est également dans la ligne de mire de l’élu. « On peut s’y préparer avec d’autres opérateurs sur certaines lignes. »
Quant aux projets de haltes ferroviaires à Bordes et à Lescar, Renaud Lagrave a indiqué que les études de faisabilité étaient en cours avec SNCF Réseau.