Le fret ferroviaire est déjà bien ancré à Lacq mais l’arrivée d’un opérateur ferroviaire de proximité pourrait lui donner un nouveau départ. (Archives N.S.)
Après des années de gestation, avoir été plusieurs fois annoncé (notre édition du 14 décembre 2013) l’Opérateur ferroviaire de proximité (OFP) du port de Bayonne est officiellement né à la fin du mois d’octobre. De quoi intéresser fortement les industriels de Lacq.
Il s’agit en fait d’une petite compagnie ferroviaire, comme il en existe dans le giron de plusieurs équipements portuaires (La Rochelle, Saint-Nazaire…) du pays et qui a vocation à relancer le transport de marchandises en direction du port de Bayonne. Avec trois gros marchés ciblés pour cet OFP dit Sud-Ouest: le Sud des Landes (pour le bois notamment), le Pays basque espagnol mais aussi le Bassin de Lacq.
L’opérateur veut capter le marché du « wagon isolé »
Georges Strullu, de la CCI de Bayonne, qui a pris la tête de l’OFP, était d’ailleurs venu présenter le projet il y a deux ans aux industriels de Lacq, lors d’une assemblée générale du GIP Chemparc. Pour la petite info, la CCI de Bayonne, tutelle du port, est adhérente de Chemparc, aux côtés des entreprises, des collectivités, d’établissements publics ou encore de l’État.
Aujourd’hui, à Lacq, on se réjouit en tout cas de voir le projet prendre corps. Les premières rames devraient en effet circuler en 2016. « Nous y plaçons beaucoup d’espoirs » confirme Patrice Bernos, le directeur de Chemparc. Car malgré la densité du réseau ferroviaire et les nombreux embranchements privés, les entreprises du bassin ont beaucoup de difficultés avec la SNCF qui ne souhaite plus prendre en charge de petites quantités.
Aujourd’hui, ce sont seulement des trains complets qui quittent les différentes plates-formes en direction des ports de Bordeaux ou du Havre. « Alors que là, l’OFP va s’intéresser à ce que l’on appelle le wagon isolé. » C’est à dire à de petites productions qui n’ont pas d’autres alternatives que la route. Une étude présentée il y a trois ans avait évalué à 12 millions de tonnes le potentiel de marchandises le long de l’axe Bayonne-Tarbes. Avec l’OFP comme élément d’attractivité supplémentaire, le port, 9e en France pour son trafic (3 millions de tonnes), pourrait capter une portion ce trafic, dont une bonne partie issue de Lacq.
Une offre qui renforcera l’attractivité de Lacq
« Bayonne est le cinquième port de France par la part du rail dans son trafic (15%). Une bonne desserte est cruciale pour le port mais c’est aussi une condition indispensable au développement économique du territoire » expliquait encore récemment Georges Strullu dans les Echos.
De fait, l’offre ferroviaire, et la capacité d’un nouvel acteur de proposer une certaine souplesse à côté de l’entreprise historique peuvent aussi renforcer le potentiel de Lacq pour séduire de nouveaux investisseurs. Patrice Bernos relève d’ailleurs que l’OFP pourrait aider à réveiller le grand projet de plate-forme logistique dédiée aux produits chimiques qui doit pousser sur l’ancien site de Péchiney. « Celui-ci est aujourd’hui en stand-by » explique le directeur de Chemparc.