Avec la LGV, 45 000 voyageurs supplémentaires sur Pau-Paris en 3 mois

Oct 26, 2017 | Ferroviaire, Presse française

  • Avec la LGV, 45 000 voyageurs supplémentaires sur Pau-Paris en 3 mois
    Le premier TGV, qui a emprunté la nouvelle ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux avant d’arriver en gare de Pau. C’était le 2 juillet dernier. Dans les trois mois qui ont suivi, la SNCF a constaté une forte augmentation de la fréquentation sur la ligne Pau-Paris.

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  • Avec la LGV, 45 000 voyageurs supplémentaires sur Pau-Paris en 3 mois
    Sauf à Noël, pas de trains intercités entre Toulouse et Pau avant le 2 février.

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Journal LA REPUBLIQUE

PAR ÉRIC NORMAND, PUBLIÉ LE 25 OCTOBRE 2017 À 19H04, MODIFIÉ LE26 OCTOBRE 2017.

Alors que la gare de Pau voit son trafic de voyageurs baisser chaque année, la mise en service de la LGV a permis, selon la SNCF, de relancer enfin la fréquentation.

Dans l’actualité récente et pas toujours réjouissante de la gare de Pau, entre report des aménagements et réduction de l’offre ferroviaire, voilà de quoi enfin retrouver un peu le sourire.

La mise en service le 2 juillet dernier de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, et le gain d’une heure qu’elle assure aux voyageurs effectuant le trajet entre Paris et Pau, aurait permis de dynamiser conséquemment la fréquentation de la gare.

Augmentation de 19 %

La direction régionale Nouvelle-Aquitaine de la SNCF a ainsi constaté « une croissance de 19 % sur les voyages de et vers l’Ile-de-France durant les mois de juillet, d’août et de septembre. » Ce qui, selon l’opérateur ferroviaire public, représente 45 000 voyageurs supplémentaires dans un trimestre, soit 15 000 par mois.

Autre satisfaction, le phénomène ne se serait pas essoufflé à la rentrée et le dynamisme de la liaison ferroviaire Paris-Pau se confirmerait. De plus en plus de voyageurs sont séduits par la perspective d’un trajet de gare à gare en environ 4 h 20.

Rappelons tout de même que la SNCF a veillé, pour les liaisons avec le Sud-Ouest, à priver la nouvelle LGV de toute concurrence interne en supprimant le train de nuit du week-end, la Palombe Bleue, qui arrivait en gare d’Austerlitz.

100 000 voyageurs de moins

Cet essor du trafic grâce à la LGV Tours-Bordeaux n’est évidemment pas spécifique à Pau puisqu’également constaté à Bayonne (+30 %). Reste que cela faisait longtemps que l’on n’avait pas reçu une aussi bonne nouvelle à la gare de Pau. De fait, l’établissement béarnais voit, en effet, chaque année sa fréquentation s’éroder. Le bilan 2016, récemment diffusé, établit ainsi une fréquentation de la gare à 740 000 voyageurs. Pour la petite histoire, ils étaient 780 000 en 2015 et 830 000 en 2014. Soit près de 100 000 voyageurs perdus en près de deux ans. Colossal !

Déficit d’aménagement

Les raisons sont, certes, en partie externes comme la concurrence des nouvelles mobilités (covoiturage, cars…) mais la gare de Pau est également pénalisée par des décisions locales.

Outre la suppression de la Palombe Bleue, elle a également connu une réduction de l’offre ferroviaire – suppression de l’intercités de début de soirée Toulouse-Bayonne non remplacé par un TER – et attend toujours des aménagements extérieurs que ce soit pour l’accessibilité ou le pôle multimodal. « Pas avant 2021 » a indiqué le directeur régional de SNCF Réseau Florent Kunc l’été dernier en comité de ligne. D’ici là, les usagers locaux devront donc se contenter de l’apport de la nouvelle LGV. Sachant que, si l’on en croit les déclarations gouvernementales, le projet de nouvelle ligne au Sud de Bordeaux est très compromis, les temps de trajet de 4 h 20 entre Pau et Paris ne devraient pas évoluer.

Pas de liaison avec Toulouse jusqu’au 2 février… sauf à Noël

Cette interruption est liée à la rénovation de plusieurs tronçons entre Tarbes et Toulouse.

Les usagers de la ligne Pau-Toulouse devront patienter jusqu’au 2 février. La circulation des trains intercités, qui effectuent la liaison vers Toulouse, est en effet interrompue jusqu’à cette date, comme l’an dernier à la même époque. Le trafic sera seulement rétabli durant les vacances de Noël, du 23 décembre au 7 janvier. Cette interruption s’explique par le grand chantier de rénovation de la ligne Tarbes-Toulouse. Ce chantier, qui doit durer jusqu’en 2020, est évalué, pour l’ensemble de ses phases, à près de 450 millions d’euros. Cet hiver, ce sont le renouvellement de 50 kilomètres de voie entre Boussens et Saint-Gaudens ainsi que des travaux caténaires entre Montréjeau et Tarbes qui sont prévus. La SNCF proposera des bus pour rejoindre Toulouse.

Deux autres phases de travaux sont annoncées avant la finalisation de ce grand programme pour lequel les usagers espèrent aussi l’arrivée de nouvelles rames, les vieux Corail circulant sur cette ligne ayant facilement plus de quarante ans d’âge.

Les animations se multiplient pour faire de la gare « un lieu de vie »

L’une des stratégies des responsables de la gare de Pau est désormais de multiplier les animations et événements pour en faire « un lieu de vie. » Le bâtiment a été embelli ces derniers mois et un espace restauration a rouvert. Par ailleurs, un food-truck a été autorisé à s’installer dans la cour de la gare. Et samedi dernier les personnels se sont mobilisés pour Octobre Rose. « Plus de 200 femmes ont été sensibilisées au dépistage du cancer du sein. Sur fond de salsa, avec une démonstration proposée gracieusement par les danseurs de Danza mi Pasion, les bénévoles de la Ligue contre le Cancer sont allés à la rencontre des voyageuses pour informer sur l’importance du dépistage organisé. En effet, détecté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10. Grâce à Interflora, la documentation a pu être accompagnée d’une jolie rose remise à chaque femme que nous avons rencontrée » expliquent les responsables de la gare.

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