Dénué de clivages politiques, le débat d’orientation budgétaire a permis aux élus de mettre en avant des idées intéressantes pour le territoire.
LA DEPECHE
Dans ses orientations budgétaires pour 2018, le président du département Michel Pélieu propose «de ne pas augmenter l’impôt ni la dette» tout en maintenant «un haut niveau d’investissement» de plus de 60 millions d’euros «pour soutenir l’économie locale, l’emploi et l’attractivité du territoire». Dans le même temps, le département doit faire face aux dépenses des allocations individuelles de solidarité qui progressent plus vite que les recettes. Mais il a décidé, pour la 7e année consécutive, de ne pas augmenter le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties (24,69 %), seul impôt du département, ce qui permet de dire à Michel Pélieu : «Nous sommes dans le top 14». Une manière humoristique de dire que le département est passé, entre 2013 et 2017, de la 9e à la 14e place pour la pression fiscale.
«Méthode malhonnête»
Mais l’encadrement des dépenses des collectivités par la loi de programmation des finances publiques rend encore plus difficile l’élaboration du budget 2018. «Une méthode» de l’État que Gilles Craspay (Tarbes 2) dénonce comme «malhonnête depuis trois majorités présidentielles» et «pas propice au développement des territoires excentrés des métropoles». Pour Jean Guilhas (Val d’Adour-Rustan-Madiranais), «le président de la République est peut-être en marche mais il est hors de question qu’il mette les collectivités au pas». Pour tenir cet exercice d’équilibriste sur une jambe, Michel Pélieu a insisté sur la nécessité de «chercher d’autres moyens» auprès des acteurs privés, notamment d’Orange, qui va financer 93 % du réseau de fibre optique du département, auprès de partenaires, de l’Europe et de la région. Lors d’un entretien qu’il a sollicité avec la présidente Carole Delga, qui lui a proposé de «l’aider à redynamiser le potentiel industriel des Hautes-Pyrénées», en particulier autour de la zone aéroportuaire, en finançant notamment le troisième hangar de Tarmac, Michel Pélieu a suggéré l’idée de créer une compagnie aérienne régionale baptisée pourquoi pas «Air Occitanie» pour contourner les traditionnels opérateurs trop chers à son goût. «Sur la ligne aérienne Tarbes-Orly, le nombre de passagers a considérablement augmenté et Hop ! nous demande de verser cette année 2 M€ supplémentaires. Je crois que pour les compagnies privées, nos lignes sont l’occasion d’organiser un déficit structurel organisé».