On s’imaginait monter dans Fébus en septembre, mais son lancement sera progressif. Il faudra attendre décembre pour emprunter à plein la flotte du BHNS.
Fébus, attendu par des Palois de plus en plus impatients alors que le tracé est bouclé, ne sera pas lancé d’un coup de baguette magique en septembre, avec la venue du président de la République.
La rumeur se fait persistante : on ne monterait pas dans le BHNS avant la fin de l’année. On a vérifié.
Un « glissement » de calendrier
« Il n’y a rien de dramatique », défend Nicolas Patriarche le président de Pau Béarn Pyrénées Mobilités, le syndicat mixte de transports, « juste un glissement d’une quinzaine de jours du calendrier ». Les huit Fébus (six en rotation et deux en réserve) dont on a découvert le premier exemplaire, en images, il y a une semaine, « arriveront de façon échelonnée à partir de fin août/début septembre. On espérait mi-août mais ce ne sera pas possible », confie le vice-président de l’Agglo. « Ils commenceront des tests, pendant deux mois environ ».
De la recharge en hydrogène à la prise en main par les chauffeurs, les véhicules seront mis à l’épreuve, au fil de leur livraison « pour une ouverture commerciale à la fin de l’année, début décembre ou mi-décembre, c’est l’objectif, continue Nicolas Patriarche. Car il n’est pas question de les mettre en service si leur fonctionnement n’est pas stabilisé ».
« Un, voire deux bus vont être livrés en septembre », confirme Jean-Paul Brin. De quoi permettre un trajet inaugural de dévoilement, avec Emmanuel Macron. Le premier adjoint assure lui aussi que Fébus sera prêt « pour les cadeaux de Noël ».
L’exécutif ne veut pas parler de retard, pourtant les premiers tests à Pau étaient un temps prévus dès juin/juillet… Et la communication évoque bien depuis des mois, la mise en service à l’automne. Mais on le sait, les grands travaux s’étalent toujours, sans compter l’innovation que représente ce bus à hydrogène de 18 mètres.
Les risques de l’innovation
« C’est un défi technologique », rappelle Nicolas Patriarche qui, en visitant le site du constructeur Van Hool en Belgique, fin avril, a touché du doigt certaines des adaptations qu’impliquent l’innovant. « Il reste des procédures à valider, sur l’électrolyse ou le remplissage des bus notamment, et il y a des zones de risque. C’est un pari, on ne le cache pas et on veut être transparent. » « Il s’agit de matériel innovant, renchérit de son côté Jean-Paul Brin, qui risque de grignoter du temps ».
Gare aux excès, la campagne des municipales n’attendra pas.
Les bus classiques bientôt sur le tracé du BHNS
On le voit le long du trajet du BHNS, les écrans qui signalent les passages des bus aux arrêts, affichent de moins en moins le message « en test ». C’est que le réseau Idelis et ces informations à destination des usagers doivent se mettre au diapason pour donner sur les six kilomètres de voies réservées, la priorité aux bus sur les voitures.
D’ici 15 jours, un mois
S’il faudra attendre plusieurs mois pour y voir rouler Fébus, les lignes existantes vont bientôt l’emprunter – comme c’est déjà le cas en centre-ville. « C’est peut-être l’histoire de 15 jours, un mois, avance le président de Pau Béarn Pyrénées Mobilités, Nicolas Patriarche. Le trajet du BHNS va être utilisé très régulièrement. Les lignes, la T2 en particulier [Ndlr : qui va de l’hopital au lycée pro de Jurançon], vont pouvoir l’emprunter une fois que les tests sur la fréquence des feux seront terminés ».
Et à l’automne, dans sa phase d’essai, Fébus empruntera lui aussi ses propres rails « parfois avec du public », prévient l’élu. Des roulages en conditions réelles. « Il circulera de temps en temps portes fermées, continue Nicolas Patriarche. Et parfois, ouvrira ses portes pour prendre des passagers ». Les usagers réguliers peuvent donc espérer un voyage en avant-première.
Des ronds-points tout neufs à reprendre
Le président de Pau Béarn Pyrénées Mobilités a confirmé que les ronds-points tout neufs du boulevard de la Paix et des allées Catherine de Bourbon vont être repris « pour se donner de la marge », car « ils sont un peu justes » pour laisser passer deux Fébus… « Pas de gros travaux, assure Nicolas Patriarche. Ce sont simplement des déplacements de bordures ».