Aéroport de Pau : prêts à embarquer sur la nouvelle ligne aérienne Pau-Nantes

Déc 6, 2016 | Aérien, Presse française

Aéroport de Pau : prêts à embarquer sur la nouvelle ligne aérienne Pau-Nantes ?Après l’annonce de Volotea, il y a quelques semaines, c’est la compagnie normande Chalair qui atterrit à son tour à Pau.

D.R. / Repro PP

 

Par Gérard Cayron—, publié le , modifié .

Les nouveaux gestionnaires de l’aéroport annonceront ce mercredi l’ouverture d’une desserte régulière de plus : opérée par Chalair, elle concernera le trajet Pau-Nantes.

Ils mettent déjà les bouchées doubles. Avant même de prendre les leviers de la gestion de l’aéroport de Pau, au 1er janvier, les actionnaires du groupement Air’Py (1) multiplient les créations de lignes. Demain mercredi, ils annonceront à la mi-journée, selon nos informations, le lancement d’une nouvelle desserte régulière entre Pau et Nantes. Une ligne qui a déjà existé de 1989 à 1994 et qui, cette fois-ci, serait opérationnelle dès janvier 2017. Cette annonce suit de quelques semaines seulement la création de la ligne Pau-Nice, opérée par l’espagnol Volotea, et attendue à partir d’avril.

Chalair, pas inconnue à Pau

Cette fois, c’est la petite société ChalairAviation, dirigée par Alain Battisti, présent demain en Béarn, qui sera aux commandes. Ce transporteur français, basé en Normandie (lire le Zoom), n’est pas tout à fait un inconnu dans notre région. Son nom avait déjà été prononcé il y a un peu plus d’un an, pour l’ouverture de la même ligne entre Pau et Nantes, avant que le projet ne tombe à l’eau. Mais les contacts n’étaient visiblement pas rompus…

« Nous restons en négociations, il y aura prochainement un accord », avait d’ailleurs laissé entendre l’ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie, Patrick de Stampa. Finalement, l’opiniâtreté de Chalair a été récompensée car elle avait également été candidate pour assurer les vols Pau-Marseille… avant de se voir distancée par Twin Jet qui vole dans le ciel palois depuis 2011.

Comme souvent dans le monde des affaires, l’histoire a décidé de repasser les plats sous la forme d’une véritable opportunité économique. Présente à Bordeaux, d’où elle dessert aussi Brest, Rennes et Caen, la compagnie Chalair a en effet ouvert, en début d’année, une liaison entre Montpellier et la capitale girondine. En s’implantant à Pau, la société, dont le siège se trouve sur l’aéroport de Caen-Carpiquet, va avoir l’occasion « d’optimiser le rendement de l’avion dédié à cette ligne », indique une source normande.

Le tourisme et l’agroalimentaire

On attendra mercredi pour connaître le détail des conditions d’exploitation (type d’avion, fréquences, grille tarifaire) de la desserte Pau-Nantes. Mais il est déjà acquis que cette première ouverture sur la façade ouest du pays est pertinente à plusieurs titres. Attractive pour les touristes, Nantes (285 000 habitants) est également la préfecture d’une région (les Pays de la Loire) où le domaine de l’agroalimentaire, important sur notre territoire, pèse aussi très lourd. Un quart des emplois industriels sont, en pays nantais, liés à ce secteur d’activité.

Enfin, Nantes-Atlantique n’est autre que le deuxième aéroport le plus important du Grand Ouest français, après Bordeaux. Septième plateforme provinciale, elle a vu passer près de 4,4 millions de passagers en 2015 (soit une hausse de 2,5 %), dont plus de 2 millions transportés par les opérateurs low cost.

Le lancement qui va être annoncé ressemble donc à une ouverture sur un marché de premier plan. Ce Pau-Nantes enrichira une offre locale composée, rappelons-le, de neuf vols quotidiens vers Orly et Roissy et trois autres à destination de Lyon. Sans oublier les neuf vols par semaine pour Marseille et la rotation hebdomadaire avec Marrakech.

(1) La Chambre de commerce majoritaire (51 %), aux côtés de Transdev et Egis (24,5 % chacun).

 

Un bon mois de novembre, mais le trafic reste à la baisse en 2016

► La plateforme paloise devrait, d’ici la fin du mois, dépasser de peu les 600 000 passagers annuels.

En dépit d’un solide mois de novembre (52 000 passagers, soit +1,40 % par rapport au même mois de 2015), l’aéroport palois connaît un recul de sa fréquentation depuis le début de l’année. A ce jour, 554 450 personnes ont transité par Uzein entre janvier et novembre, soit 4,5 % de moins par rapport à la même période de l’année précédente.

Pour autant, Pau-Pyrénées devrait, fin décembre, parvenir à franchir de peu le seuil des 600 000 passagers annuels. Ce qui restera l’un des plus faibles volumes de trafic atteint par Pau-Pyrénées depuis des années. Il faut remonter à 2001 (600 000 voyageurs) ou, plus récemment, 2012 (609 000) pour revenir dans les mêmes eaux, l’anus horribilis restant depuis le début du siècle l’exercice 2002 (585 000 passagers).

Près du double à Biarritz

On reste loin, en tout cas, des hauteurs atteintes à partir de 2004 avec, chaque année, nettement plus de 720 000 voyageurs, le pic historique datant de 2008 (817 000). Cette période a bien sûr été marquée par la présence sur le tarmac béarnais des opérateurs low cost, dont Ryanair tout particulièrement.

Pendant ce temps, l’autre aéroport du département, à Biarritz, flirtait, dès fin octobre, avec le million de passagers annuels (989 000, soit + 7,5 %). Vu la forte croissance du trafic international au Pays basque (+ 17,6 % en novembre), Biarritz devrait capitaliser en 2016 deux fois plus de trafic que Pau.

Chalair Aviation, une compagnie normande

La petite compagnie Chalair (une cinquantaine de salariés), qui fête ses 30 ans d’existence, est basée en Normandie, sur l’aéroport de Caen. Spécialisée dans les vols régionaux, en Europe et sur le continent africain, elle dispose d’une petite flotte (11 appareils). Essentiellement des Beechcraft de 19 places, ou des ATR pouvant accueillir jusqu’à 66 personnes. Son dernier chiffre d’affaires connu (2015) était de 17,3 millions d’euros. Chalair, qui permet de bénéficier des avantages du programme de fidélité d’Air France-KLM, propose aussi de nombreuses lignes saisonnières.

la rep
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