Aéroport de Biarritz : pourquoi les avions sont souvent déviés

Jan 10, 2017 | Aérien, Presse française

Aéroport de Biarritz : pourquoi les avions sont souvent déviésEn hiver, le voyageur n’est jamais sûr d’atterrir à l’aéroport de Biarritz Pays basque

Emilie Drouinaud

 

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Des avions sont régulièrement déviés depuis Biarritz vers les pistes de Pau ou Bordeaux en raison de la météo. Explications.

En période hivernale, le voyageur n’est jamais certain d’atterrir à l’aéroport de Biarritz. Les avions en sont fréquemment déroutés vers les aéroports de Pau, de Tarbes ou de Bordeaux pour cause de brouillard. Ainsi, le 4 janvier, le candidat à la primaire de la gauche Benoît Hamon attendu à Bayonne, a fait lanterner ses soutiens après que son aéronef a été dérouté vers les pistes paloises.

Avion dérouté, aussi, le 31 décembre (fâcheux pour réveillonner), ou encore le 28 octobre, quand un vol Hop ! en provenance de Lyon, et un vol Air France en provenance de Paris Charles-de-Gaulle ont pris la route de l’aéroport de Pau-Uzein, où des bus ont été affrétés pour convoyer les passagers vers Biarritz. Le Pays basque, connu pour sa pluviométrie nourrie, n’est pourtant pas une terre de purée de pois. Selon les services de Météo France à Biarritz, la cité balnéaire connaît, en moyenne, 26 jours de brouillard par an (données de 1956 à 2013), soit nettement moins que l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, qui enregistre une moyenne de 52 jours de « smog » à l’an (données de 1981 à 2010).

Niveau 1

L’explication est à chercher ailleurs. Dans le niveau d’équipement au sol de l’aéroport. Celui de Biarritz est doté d’un Instrument Landing System (ILS) ou système d’atterrissage aux instruments de catégorie I sur une échelle qui en compte trois. Ainsi, l’aéroport de Roissy, classé catégorie III, bénéficie d’équipements permettant l’atterrissage par tous temps.

À Biarritz, lorsque la visibilité est inférieure à 1 200 mètres, et le plafond météorologique (1) est en dessous de 200 pieds, l’ILS, destiné à amener l’appareil dans l’axe de la piste et sur le plan de descente idéal, ne peut remplir pleinement son office. Le commandant de bord peut alors décider de dérouter l’aéronef vers un aéroport voisin, ou de faire une approche (une « percée » dans le jargon aéronautique).

Si les conditions ne se sont pas améliorées pendant cette phase d’approche, le commandant peut alors décider de remettre les gaz. À noter que ces destinations « surprise » peuvent aussi surprendre l’estivant lorsque le brouillarta, ce coup de vent, assombrit et rafraîchit la Côte basque en quelques instants.

Refaire la piste

La solution se compterait en millions d’euros d’investissements pour le syndicat mixte gestionnaire de l’aéroport. Elle consisterait à refaire la piste de l’aéroport de Biarritz Pays basque, et à y installer un balisage central. La piste est certes « en bout de course », selon un spécialiste de l’aviation civile, mais peut encore encaisser des tours de roue. Et les dépenses annoncées par le directeur Didier Riché (2) à l’époque des vœux l’an dernier ne laissaient pas présager ce type d’engagement. Le record de fréquentation qui a été franchi en 2016 ne devrait rien y changer.

(1) Hauteur de la base de la couche nuageuse la plus basse au-dessus de la surface terrestre.

(2) M. Riché n’a pu répondre à « Sud Ouest » lundi pour des raisons d’agenda.

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