L’accident de camion survenu lundi et qui a coûté la vie au chauffeur espagnol relance le débat sur la dangerosité des camions sur la RN 134
Après la chute d’un camion au Portalet, sur la RN 134, resurgit le débat sur la dangerosité de la nationale qui mène au Somport. A Borce, l’adjoint au maire est même prêt à prendre un arrêté municipal pour interdire la circulation des poids lourds
C’est un accident de plus qui s’ajoute à la liste déjà longue des problèmes liés aux poids lourds sur la route nationale 134. Le renversement d’un camion lundi après-midi à Etsaut réveille fatalement la grogne des habitants de la vallée et de leurs maires.
Si tous déplorent le décès du chauffeur, chacun trouve à redire sur la situation actuelle de l’axe européen A7, sur lequel débouche le tunnel du Somport. A Borce le maire adjoint qui fait face à « une population excédée », a prévu une réunion publique samedi, pour décider de la prise d’un arrêté municipal qui interdirait la circulation de poids lourds dans le village. Si la mesure en elle-même est légalement vouée à l’échec, un maire ne pouvant prendre un arrêté municipal concernant une route nationale, Didier Bayens souhaite alerter l’Etat. «On ne veut pas être une population sacrifiée » car pour lui, outre la dangerosité de la route et les adaptations manquantes, ce sont les matières que l’ont y fait circuler qui posent problème. A tel point que l’élu envisage de porter plainte contre l’Etat qui accepte de laisser circuler des matières hautement dangereuses dans le bourg. Même son de cloche chez Elisabeth Médard maire d’Etsaut. « Les camions et le transport de matières dangereuses sont toujours autorisés et c’est proprement scandaleux ». L’élue se dit ouverte à la discussion pour trouver une solution « mais il faut que tout le monde mouille la chemise ».
Pour Hervé Lucbéreilh, maire d’Oloron « il faut que les pouvoirs publics s’interrogent sur la modernisation de la route ou l’interdiction du trafic ». Pour lui la route nationale en cause est aujourd’hui « un chemin de noisetiers » non adaptée à la circulation des poids lourds alors que « l’Espagne de son côté a réalisé des aménagements remarquables ». Pour lui la solution réside dans la mise en place d’un partenariat privé-public « pour réaliser les aménagements nécessaires dans des délais raisonnables, peu importe le coût ».
Le CRELOC réagit
Le Comité pour la Réouverture de la ligne Oloron-Canfranc a également réagi à l’accident : « Après la chute d’un camion dans le gave au fort du Portalet, et le décès de son chauffeur, s’impose l’impératif de rouvrir rapidement le chemin de fer entre Pau et Saragosse par Canfranc. Un tel accident- qui ne manquera pas de survenir à nouveau- fait peser de graves dangers aussi bien sur la sécurité des habitants en vallée d’Aspe que sur la biodiversité montagnarde. Le train, en Béarn et en Aragon, apparaît, plus que jamais, comme un moyen de transport sûr, économique et le plus à même d’assurer la transition énergétique. »
Fin des interventions mercredi matin
Les opérations des pompiers et techniciens chargés de relever le camion se sont achevées ce mercredi matin à 5h30. La route restait cependant fermée à la circulation en ce début de matinée.