A l’aéroport de Pau-Pyrénées, le ton monte avec Air France

Mai 16, 2018 | Aérien, Presse française

A l'aéroport de Pau-Pyrénées, le ton monte avec Air France !Didier Laporte, président de la CCI Pau-Béarn, et Jean-Paul Brin, pour le syndicat mixte gestionnaire de l’aéroport, ont fait part de leur mécontentement à Hélène Abraham, directrice commerciale marketing et produits pour Hop ! Air France.

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Par gérard cayron, publié le , modifié .

Vifs échanges ce mardi entre gestionnaires de l’aéroport palois et dirigeants de la compagnie nationale. Les pratiques d’Air France sont clairement montrées du doigt.

Même la météo, pourtant capricieuse, n’y est pour rien. La température n’en a pas moins chuté de plusieurs degrés, en quelques minutes, mardi matin, dans un salon de l’aéroport Pau-Pyrénées ! Au départ, celui-ci avait été réservé pour la traditionnelle présentation des résultats et perspectives d’Air France à Pau. Or, l’affaire ne s’est pas exactement déroulée comme prévu…

Les pratiques, et plus globalement l’attitude de la compagnie nationale à l’égard de la plateforme béarnaise, ont été stigmatisées comme rarement. Didier Laporte, s’il s’est dit satisfait de l’ouverture de lignes, a également sonné la première charge. Évoquant « un trafic étal » par rapport aux années précédentes, le président de la CCI Pau-Béarn a ainsi estimé que le volume de passagers « remonterait si nous pouvions avoir accès à des tarifs plus bas ». Et de rappeler, dans la foulée, que l’aéroport voisin – et concurrent – de Tarbes bénéficie, lui, d’une OSP (obligation de service public) avec Air France jugée trop avantageuse.

Les tarifs, « un problème »

Jean-Paul Brin a surfé dans un premier temps sur ce même dossier – évoquant alors un problème de « liberté de concurrence » – pour passer ensuite la seconde lame. Sans chercher à nuancer ses propos. Le président d’Air’Py, syndicat gestionnaire de Pau-Pyrénées, a parlé, pêle-mêle, du « nombre anormal d’annulations de vols » (114 depuis janvier), du besoin pour la région « d’avoir un service plus fiable et des horaires adaptés ».

N’hésitant pas à louer, au passage, les vertus de la LGV, l’élu palois a notamment enfoncé le clou en déclarant que « les tarifs pratiqués par Air France constituent un problème ». « Notre collaboration avec la compagnie est fructueuse, mais il va falloir qu’il y ait des alignements ! Pau a atteint un point de bascule, soit le trafic redémarre ou alors… » a-t-il fermement ajouté en se faisant l’avocat « des fortes revendications du territoire » sur ce sujet. « Nous sommes l’un des aéroports de France où la dépendance [à Air France] est la plus forte », a aussi déploré Jean-Paul Brin en se tournant vers ses interlocuteurs.

« L’offre monstrueuse » de la SNCF

Visage crispé, Hélène Abraham, directrice commerciale et marketing de Hop ! Air France, a tenté d’aligner quelques éléments de réponse. Selon elle, « la stagnation des chiffres » serait « liée aux mouvements sociaux. Ils affectent nos résultats, et pas seulement à Pau. Sans cela, nous serions à environ +4 % ». Assurant, dans une allusion à la situation de Tarbes, qu’« Air France continue à miser sur Pau », Hélène Abraham a également évoqué la concurrence de la LGV, parlant d’une « offre commerciale monstrueuse » présentée par la SNCF.

« Toute l’année, il est possible de faire Pau-Paris pour 100 € l’aller-retour », a-t-elle plaidé… sans trop convaincre son auditoire. Pau-Pyrénées n’a, en 2017, vu passer que 600 000 passagers (-4 %), dont 558 000 transportés sur les lignes d’Air France.

Sinon, au rayon chiffres, on a quand même pu apprendre que la compagnie revoit « à la hausse [son] offre en sièges pour l’été 2018 à Pau ». Cela concerne notamment Roissy et le hub de Lyon (voir le Zoom) avec des augmentations de capacités allant de 15 % à 41 %. Enfin, le taux moyen de remplissage des avions a flirté avec les 75 % en 2017.

Des correspondances avec le monde entier

De plus en plus de passagers palois transitent par les hubs où Air France est présent (notamment Roissy), ce qui offre des opportunités de correspondance sur toute la planète. Ainsi, de et vers Pau, près de la moitié des personnes enregistrées passent par cet aéroport parisien. Ce qui représente une hausse de 4 points par rapport à 2016.

On a appris par ailleurs que le transit par Orly représente à ce jour un dixième du nombre de passagers (+9 % par rapport à 2017). Les destinations vers les Antilles, Nice, l’océan Indien et New York sont particulièrement recherchées.

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