EL PERIODICO DE ARAGON
F. V.
SARAGOSSE
05/03/2018
La réouverture du trafic ferroviaire entre Saragosse et Pau par Canfranc devra s’appuyer sur le transport de marchandises par train pour trouver une rentabilité au projet. C’est une des principales idées qui ressortirent de la journée d’études organisée en janvier 2017 à l’Université de Pau par Creloc et Crefco, deux associations, l’une française et l’autre espagnole, qui militent pour la reprise de la circulation des trains entre les deux pays, interrompue depuis 1970.
Les conclusions du colloque, qui viennent d’être publiées, soulignent le rôle essentiel que jouera dans l’avenir le Terminal Maritime de Saragosse (TMZ), créé en 2001 sur une initiative du Port de Barcelone et de MercaZaragoza. Située rive gauche de l’Ebre, en bordure du contournement Nord, cette infrastructure n’était à l’origine qu’un entrepôt de conteneurs, destiné à faciliter les importations et exportations de l’industrie aragonaise.
Mais il a été agrandi à plusieurs reprises depuis 2007, ce qui en fait aujourd’hui «le premier terminal maritime de l’intérieur de l’Espagne», selon Ramón Adé, directeur de TMZ. Les chiffres en apportent la démonstration, avec 180.000 conteneurs gérés en 2016.
De fait, le trafic qui transite par ce terminal accapare 90% des conteneurs maritimes qui circulent entre Saragosse et Barcelone, principalement pour le transport de produits agroalimentaires en trains réfrigérés (reefer). Leur destination est la plupart du temps en Europe, de la France à la Grande Bretagne et la Scandinavie. Le trafic vers l’outremer est minoritaire.
Le secret de ce grand volume de fret est dans la synergie entre le port de la capitale catalane et le nœud ferroviaire que représente Saragosse dans le quadrant nord-est de la Péninsule. Et pour le Canfranc, TMZ est le terminal le plus proche, ce qui, dans la bouche d’Adé, représente «une grande opportunité» pour canaliser le trafic de fret depuis et vers le reste de l’Europe, destination et origine majoritaire des échanges économiques.
La plateforme logistique de Plaza pourrait également jouer un rôle important dans l’avenir pour la ligne de Canfranc, lorsqu’elle sera de nouveau en service. Le problème réside aujourd’hui dans la liaison existante entre Saragosse et Pau, telle qu’elle est conçue.
La spécialisation de Canfranc comme ligne de fret, dans la limite de sa capacité et de ses contraintes, est une nécessité. Ramón Adé attire l’attention sur le fait que l’Aragón est une région très peu peuplée et très vaste. D’un côté, cela ne permet pas d’envisager un flux important de voyageurs vers la France, mais en revanche, il possède un secteur exportateur dynamique dans la vallée de l’Ebre, qui cherche une sortie directe vers l’Europe pour ses produits agroalimentaires et industriels.
En outre l’Aragon est un passage obligatoire pour les voyageurs et les marchandises entre l’Atlantique et la Méditerranée et entre la Meseta et la Catalogne.