La SNCF voit 2018 en rose avec une hausse du trafic, portée par la LGV et le TER, et se vante de sa ponctualité et de la satisfaction de ses usagers. Un bilan pas toujours partagé.
Le gros coup de com’ annuel de la SNCF Nouvelle-Aquitaine, ce lundi matin à Bordeaux, a pris du plomb dans l’aile quand des élus charentais ont débarqué en pleine conférence de presse pour dénoncer les changements d’horaires et les dessertes de la LGV en gare d’Angoulême, qui minent l’économie locale. « Trains supprimés : le territoire charentais condamné », « Stop au mépris de la SNCF », brandissaient le maire d’Angoulême Xavier Bonnefont, le président de l’Agglo Jean-François Dauré, le président du Département de la Charente François Bonneau et le président de la CCI Daniel Braud.
De quoi contrebalancer le discours de Philippe Bru, le directeur régional de SNCF Mobilités qui venait d’annoncer aux journalistes « une année 2017 exceptionnelle » et l’année « exceptionnelle et passionnante » à venir (marquée par les 80 ans de la SNCF, le renouvellement de la convention avec la Région et l’ouverture à la concurrence). Mais sans le démonter, tout comme ses homologues du réseau, des gares, de la LGV, des Intercités et de l’immobilier qui ont présenté des bilans positifs, preuve que tout va bien, estiment-ils. à contre-courant des critiques qu’on entend régulièrement envers l’entreprise publique.
La LGV booste le trafic
Première fierté, la hausse de trafic engendrée par l’arrivée de la grande vitesse sur la Nouvelle-Aquitaine, le 2 juillet dernier, qui se confirme six mois après : en progression moyenne de 15 à 20 % par rapport à la même période en 2016. + 70 % entre l’Ile-de-France et Bordeaux (soit 2,7 millions de voyages), + 37 % avec la Côte basque, + 20 % avec Dax ou + 16 % avec Pau et La Rochelle et + 15 % avec Angoulême. La SNCF se félicite en particulier du succès des TGV low-cost Ouigo.
Le TER a le vent en poupe
Après trois années de fréquentation en berne, le TER reprend des couleurs, en affichant + 10 % de clients et + 13 % d’abonnés sur la région. La raison essentielle du succès ? Philippe Bru se targue de la « bonne qualité de service », avec 89,7 % de régularité (c’est-à-dire avec moins de 5 minutes de retard), « le meilleur résultat depuis 5 ans en Nouvelle-Aquitaine », et 93 % de clients occasionnels satisfaits – les données des clients réguliers n’ont pas été communiquées – mais aussi de nouvelles offres, tarifaires notamment.
Les chantiers 2018 des P.-A.
La modernisation du réseau se poursuit. D’abord avec le chantier le plus lourd de la région en termes financiers : 68 millions d’euros pour le renouvellement complet des voies, arrivées en fin de vie, entre Lescar et Montaut, qui se poursuit jusqu’au printemps. à l’automne, commencera entre Bayonne et Hendaye la réfection de quatre zones d’1 km de voie où les trains sont au ralenti car les plateformes bougent. Un gros chantier qui amènera à déposer les voies.
Gare de Pau : pas de calendrier
Le pôle multimodal et l’accessibilité en gare de Pau ne sont toujours pas datés. Si la SNCF et l’Agglo s’accordent à dire qu’il y a urgence à accueillir le BHNS attendu en septembre 2019, la gare ne sera pas prête de manière optimale puisque des démolitions-reconstructions sont à prévoir, mais toujours pas décidées. Même scénario pour l’accessibilité : la solution (entre passerelle, rampe, souterrain, ascenseur…) n’est pas déterminée, ce qui empêche de définir un calendrier.
+ 16 % c’est l’évolution du trafic entre l’Ile-de-France et pau, depuis l’arrivée de la lgv (par rapport à la même période – 6 mois – en 2016)
+ 37 % c’est l’évolution du trafic entre l’Ile-de-France et la côte basque, sur la même base