Les financeurs approchent d’un accord de principe pour la réalisation de l’échangeur autoroutier orthézien. L’investissement serait finalement pris en charge pour moitié par les ASF, le reste par les collectivités.
Pour le financement de la réalisation de l’échangeur autoroutier de la Virginie, les lignes bougent. Réunis vendredi pour un nouveau round de négociations sur le financement des ouvrages béarnais inscrits au plan de relance autoroutier lancé par le gouvernement, les acteurs sont en effet parvenus à avancer vers un accord de principe.
Début novembre, les chiffres proposés en guise de base de négociation avaient pourtant fait l’unanimité contre eux chez les collectivités. Loin des espoirs suscités chez les partisans de l’échangeur par le plan gouvernemental, l’État proposait en effet que la réalisation de l’ouvrage soit prise à 70 % en charge par la Ville, Lacq-Orthez et le Département. « L’État ne met pas un péquin », regrettait alors le conseiller départemental délégué aux infrastructures, André Arribes. Les 30 % restants devaient quant à eux être pris en charge par le concessionnaire des Autoroutes du sud de la France (ASF), en contrepartie d’une hausse d’un montant encore non officialisé, mais vraisemblablement comprise entre 0,3 et 0,4 %, des tarifs de péage.
Si les crédits de l’État sont toujours aux abonnés absents du nouveau montage, les négociations ont depuis abouti à un partage plus équitable entre les collectivités et le concessionnaire. « On est presque à 50-50 », indique le président de Lacq-Orthez, Jacques Cassiau-Haurie suite à la réunion de vendredi destinée à réunir les 11M€ désormais estimés nécessaires pour le chantier (voir zoom).
Si les ASF évoquent désormais un engagement de 5,5M€, les collectivités n’acceptent cependant de s’avancer pour l’instant que sur 4,7M€. « 2,2M€ pour le conseil départemental, 2,5M€ pour le bloc communal (NDLR : Ville et intercommunalité). Il ne nous manque plus qu’un petit bout pour boucler », note l’adjoint à l’urbanisme orthézien Philippe Gaudet.
Encore 700 000€ à dénicher
Les acteurs publics doivent donc encore dénicher près de 700 000€ pour boucler le tour de table. « C’est un dossier qui évolue de mon point de vue favorablement. Le Département s’engagera », rassure toutefois le président Jean-Jacques Lasserre, qui souhaitait hier « peaufiner » le dossier avant de s’avancer sur des chiffres. « Le problème, c’est qu’on ne s’engage pas sur des sommes précises, mais sur des engagements globaux à préciser après les études et les appels d’offres. Je souhaite que cette affaire se réalise. J’ai donc la ferme intention de proposer un positionnement financier logique et réaliste, correspondant aux possibilités de chacun des partenaires. Je préciserai cela jeudi en séance », continue-t-il dans une allusion à la séance plénière du conseil consacrée aux orientations budgétaires.
Si les échos autour de la table sont relativement encourageants, le dossier est cependant encore loin d’être arrivé à bon port. Il convient en effet tout d’abord que le montage soit validé par le ministère dans l’ultime mouture du plan de relance. Mais aussi que ce dernier soit effectivement concrétisé en 2017, année qui s’annonce riche en rebondissements électoraux. Dans le meilleur des cas, entre démarches administratives et chantier proprement dit, l’échangeur de la Virginie ne devrait voir le jour qu’à l’horizon 2022.
La forme de l’échangeur choisie, son coût estimé à 11M€
Depuis le rapport d’opportunité livré cet été par les techniciens des ASF, les décideurs politiques ont fait leur choix parmi les scénarios d’aménagement documentés, aux coûts étagés entre 9M€ et 18M€. « C’est le demi-échangeur en losange », explique l’adjoint Philippe Gaudet. Soit l’ouvrage le moins cher du panel, avec deux gares de péage de part et d’autre de l’autoroute. Si ce scénario offre selon les techniciens l’avantage de présenter « le moins d’impact » avec notamment aucun bâtiment sur son tracé, l’infrastructure envisagée a cependant selon eux pour défaut de ne pas « pouvoir évoluer en un échangeur complet ». Depuis l’été, les décideurs ont toutefois eu la désagréable surprise de voir la facture s’envoler jusqu’à 11M€, avec la comptabilisation par les ASF des coûts de fonctionnement. « On a pris un million en un mois », grince Philippe Gaudet. Une envolée qui a fait tousser très fort autour de la table.